« Nini la chance » en avait sous son grand chapeau!

La joie de vivre s’est éteinte d’un arrêt du coeur. « Quand je serai morte, je ne m’en rendrai même pas compte, tellement j’ai de choses à faire », s’était-t-elle confiée en s’amusant tout récemment. On veut bien la croire, même si sa dernière échappée n’a amusé personne hier soir à l’annonce de sa disparition à l’âge de 92 ans sur les hauteurs de Cannes, à Vallauris. Et surtout pas ses « compagnons de la chanson », du cinéma, du théâtre et du music-hall qui se sont relayés pendant toute la soirée pour rendre un juste hommage à cette artiste populaire, anoblie par le roi des belges il y a une quinzaine d’années. « J’voudrais bien, mais j’peux point » comment oublier la plus célèbre bonne du curé devenue baronne par la grâce royale du roi de son pays d’origine, qui, à l’instar d’autres gloires de la « Belgitude », brandit très haut le drapeau et l’hymne de la Brabançonne, la première d’entre elles étant bien sûr l’immortel grand Jacques: Brel! Le belge le plus célèbre avec…le « cannibale » Eddy Merckx, cinq fois vainqueur du Tour de France. L’égal des deux champions français, le métronome normand, Jacques Anquetil et le « blaireau » breton Bernard Hinault.

« Il est mort le soleil » chantait sa cadette, Nicoletta, très affectée aussi par cette bien triste sortie de route définitive de celle qui aimait à répéter: « la France est mon pays et la Belgique ma patrie ». Reste que ce soleil continuera à briller à travers toutes ses chansons même si la pile électrique du show-biz s’est arrêtée après soixante-dix de carrière quasiment ininterrompue après aussi des débuts sur scène à Bruxelles, alors que la Seconde guerre mondiale n’était pas achevée. Que de routes parcourues et pas seulement celle de Mexico et fleurie avec ses partenaires de l’opérette, aussi prestigieux que Luis Mariano et notre Bourvil national. Notamment celles du Tour de France cycliste, où elle fit les beaux soirs de la Grande boucle aux côtés parfois de la grande dame du piano à bretelles, Yvette Horner. Elle était alors au sommet de la « poupoularité » cette passionnée de la scène peut-être moins connue pour nombre de ses rôles dramatiques dans ses soixante rôles à la télévision ou au cinéma avec notamment le « Vieux » Jean Gabin, dans sa confrontation avec une autre icone du septième art, Simone Signoret, dans le film « Le chat ». Plus de 10.000 galas au compteur, et la présence aussi comme chanteuse au mariage princier sur le rocher de Monaco entre Grace Kelly et Rainier III, en 1956! Le tourbillon de la vie avec cette reine du music-hall qui aurait pu être surnommée Mademoiselle 10.000 volts…

« La bonne du curé » qui a rejoint le paradis des « gens heureux » incarnait la joie de vivre, l’humour, la fantaisie sans fard, en résumé le talent, sans se prendre au sérieux et pour une star. Qu’elle était pourtant en toute humilité avec un répertoire de plus de six cents chansons. D’où l’émotion ressentie chez ses fans et ses confrères et consoeurs à l’annonce de sa disparition alors qu’elle était en…pleine forme en dépit de son âge. Avec une belle popularité enviée et enviable par tant d’hommes et femmes politiques dont je parlerai pas aujourd’hui, exceptionnellement.

Que Tata Yoyo se rassure « Ca ira mieux demain », « Chaud cacao »…Avec toujours son sourire en bandoulière!

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