Drame « Lola » : que d’effets de manches déplacés !

A chacun sa chanson. Je préfère et de très loin celle il y a longtemps de Renaud dédiée à une certaine « Lola ». Ce n’est évidemment pas la même, une enfant de 12 ans atrocement martyrisée en plein Paris. Dont la famille, contre son gré, et qui n’a pas encore dit adieu à son petit ange victime d’une barbare, a été en quelque sorte prise en otage (une expression à la mode) par une partie de l’opposition des « Républicains » et de l’extrême-droite dans l’Hémicycle. Quelles ondes de choc et sidération justifées dans notre pays pour une tragédie récupérée politiquement ne faisant pas honneur aux accusateurs publics. Est-ce la nationalité algérienne de la suspecte toujours est-il que la gauche extrême ne s’est pas emparée de ce drame pour accuser le gouvernement ! Une bonté tellement rare…Et les extrêmes-droitiers auraient-ils autant à l’inverse employé les mêmes mots s’il était agi d’une petite Rachida ou Amanita ?

Un certain délai de décence de toute façon ne serait pas de trop. C’est manifeste que cette question d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) pour des étrangers en situation irrégulière pose un problème devenu malheureusement insoluble (par la faute principalement des pays du Maghreb peu désireux de récupérer leurs nationaux) et de leur nombre, en constante augmentation depuis tant d’années. Et ça ne date pas de la seule présidence jugée laxiste d’Emmanuel Macron, trois fois hélas! Le taux de « réussite » (de l’ordre de 5 à 20 %) pour renvoyer ces indésirables et nuisibles, susceptibles de faire couler le sang sur notre territoire, n’a guère évolué depuis Nicolas Sarkozy, où les chiffres n’étaient guère meilleurs).

N’en déplaise notamment à la « pauvre » et ancienne ministre, la députée européenne Nadine Morano, sur un plateau de télé, hier soir, au meilleur de sa forme. Dans l’outrance caricaturale toute aussi indécente comme celle de plusieurs de ses compagnons dans l’Assemblée. C’est tellement facile de donner la leçon et de crier comme une hyène sauvage. C’est tout aussi sûr en même temps que le Garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, dans sa réponse, à une accusation très personnelle, c’était tout juste s’il n’a pas été traité comme le meurtrier par le député LR des Alpes-Maritimes et très proche de « Rico » Ciotti, avait plutôt réendossé sa robe d’ancien avocat pénaliste avec une plaidoirie de prétoire en cour d’assises que celle de ministre de la Justice. Des effets de manches tout aussi contestables sur la forme. Comme la surenchère entre candidats LR pour la présidence du parti en décembre. C’est à celui qui fera son pot de miel bien gourmand d’une exploitation surjouée. Ce n’est pas en chaussant les bottes du Rassemblement national, voire les…babouches (provocation) d’Eric Zemmour, à la manoeuvre d’une manifestation pour Lola prévue demain soir (contrairement à la volonté de la famille de la petite victime) à Paris que les Républicains (qui oublient le fait de ne pas avoir tout réussi même dans le domaine de l’insécurité lorsqu’ils étaient au pouvoir) parviendront à s’attirer à nouveau les bonnes grâces de leur ancien électorat. Le niçois Eric Ciotti appelle « les Républicains à redresser l’étandard français ». Il y a du boulot. Leur drapeau est plutôt en berne depuis des années. Et il ne flotte pas un espoir de…reconquête à brève échéance !

Le drapeau rouge de la CGT et de leurs amis, n’était pas très flamboyant non plus hier dans les rues de Paris et de la province. Guère plus de 300.000 manifestants sur l’ensemble du territoire selon les chiffres mêmes de l’organisation syndicale divisés par trois selon le ministère. On ne peut pas dire que sa marche espérée triomphale, ait , comme celle de dimanche organisée par Jean-Luc Mélenchon…fait le plein. Super. Ou pas selon le camp où l’on se situe. Deux flops successifs de mobilisations en quarante-huit heures, même si nos chers « raffineurs » de la CGT Total continuent de bloquer…Contrairement à leurs petits camarades du rail (SNCF) et de la RATP qui devant l’insuccès de cette journée d’action ont mis provisoirement un pouce à leurs revendications. En quelque sorte un cadeau de bienvenue des grévistes de la RATP à leur futur nouveau président, Jean Castex, l’ancien Premier ministre, appelé à succéder à la présidente démissionnaire pour des raisons personnelles. On comprend mieux pourquoi ce grand commis de l’Etat très intéressé par le domaine des transports, fréquentait en toute discrétion les sous-sols parisiens du métro après son départ de Matignon occupé par « Babeth » qui, quelques années plus tôt, l’avait devancé à la tête de la Régie autonome des transports parisiens…Une succession en chasse une autre même si le sens de conduite n’est pas le même entre « babeth et Jeannot » dans ces stations ne manquant pas elles à ce jour de carburants. Ce parachutage ne devrait pas pas en principe susciter bien des polémiques. Il ne sera pas exigé à l’ancien occupant de Matignon de retourner quelques scènes dignes de Bebel sur les toits des métros comme dans « Peur sur la ville  » …