« J’y vais ou j’y vais pas » ? Telle est l’interrogation de notre président lors de son déplacement à Rome ces deux prochains jours. Où il doit être reçu par le pape François au Vatican et le président de la République italienne, dont le pouvoir exécutif, on le sait est très limité, voire inexistant. « Manu (II) « …rêva ou pas (un voilier dont le nom est resté tragiquement célèbre avec la disparition du skipper de légende, Alain Colas, il y a une quarantaine d’années) à l’idée de rencontrer la nouvelle Première ministre d’essence de la droite extrême sortie gagnante des urnes aux dernières législatives et qui avec ses ministres, a prêté hier serment. On ne peut pas dire que Giorgia Meloni soit politiquement sa tasse de thé. Ou plutôt son verre de chianti, d’asti ou de barolo. Et encore davantage plusieurs des membres de son gouvernement qui, par un passé encore récent, ont revendiqué leur indéflexible soutien poutinien et extrémisme forcené dans bien des domaines régaliens et sociétaux. Même si « Il cavaliere » Silvio Berlusconi ne fait pas partie de son équipe ministérielle, contrairement à plusieurs de ses proches, le « boulet » élevé au botox, n’en continue pas moins de provoquer. N’a-t-il encore déclaré que le maître du Kremlin est toujours l’un de ses cinq meilleurs amis au monde à qui il offert quelques bonnes bouteilles de son meilleur cru. Qui en échange lui a fait parvenir une vingtaine de flacons de vodka ! On ne trinquera pas pour autant avec eux pour célébrer cette nouvelle provocation.
L’ex chef de gouvernement italien et puissant homme d’affaires multiples (et pas des plus glorieuses dans sa carrière sulfureuse) en dépit de son âge très avancé, 86 ans, aurait de toute évidence préféré comme cadeau de belles poupées russes !
Plus sérieusement, et malgré les extrêmes réserves que l’on peut avoir avec l’accession d’une ancienne fan de Mussolini ( une erreur de jeunesse ?) le chef de l’Etat aurait tort néanmoins de bouder celle qui, à la tête aussi d’un gouvernement aussi ingouvernable que celui de la Grande-Bretagne, représente la troisième puissance économique de l’Europe et reste favorable (pour combien de temps ?) à l’aide apportée à l’ukraine…
Aussi ferait-il une erreur d’importance en refusant de la rencontrer. Il n’est pas non plus obligé de l’enlacer tendrement. Elle a été élue par le peuple de la « botte » transalpine. Ne continue-t-il pas à juste raison de conserver un contact avec l’autocrate moscovite désormais mis au ban d’une grande partie des dirigeants de l’Occident ?
Le locataire actuel de l’Elysée aura-t-il le temps nécessaire de lire l’entretien fleuve de l’un de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy, qui dans ses huit pages distribue les bons (majoritaires) et mauvais points de la présidence Macron. Il l’invite aujourd’hui dans les colonnes du JDD à « franchir le Rubicon » une rivière côtière se jetant dans la mer adriatique et à gouverner plus à droite qu’aujourd’hui. Reste à voir si une bonne partie de ses anciens électeurs chez les Républicains n’ont pas tiré un trait définitif sur la carrière politique de l’ancien président que l’un des prétendants à la présidence LR, le sénateur Bruno Retailleau, invite à prendre une « retraite bien méritée ». Le chef des sénateurs LR au Palais du Luxembourg ne verrait pas en effet d’un mauvais oeil, s’il était élu à la présidence du parti de la droite issu du gaullisme, que le dernier président issu de ses rangs, tourne la page de façon définitive! Un bel esprit de compagnonnage très mal vécu par les derniers supporters de « Sarko ». Eric Ciotti na pas commis lui cette imprudence de le rayer des cadres !
Le « Doudou » havrais, Edouard Philippe, du haut de son bureau perché de l’hôtel de ville havrais, a probablement accueilli de son côté, avec un certain soulagement, la décision de la Cour de Justice de la République de « seulement » le placer sous statut de « témoin assisté » dans l’accusation émamant de plusieurs associations de victimes du COVID, dont il fait l’objet dans la gestion de la pandémie, lorsqu’il était à Matignon. Il échappe donc à une mise en examen comme son ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn et peut-être lors des prochaines semaines de son successeur, Olivier Véran…