Même s’il n’a pas l’intention de…mettre les voiles pour rejoindre en solitaire la Guadeloupe, point de destination des 138 engagés de la Route du Rhum, (une participation en inflation plus que galopante !) il n’est pas impossible néanmoins que le chef de l’Etat fasse une escale de quelques heures à Saint-Malo. Peut-être le jour du départ de la Transat le dimanche 6 novembre ! Ce que n’a jamais fait un président de la République depuis la création de l’épeuve en 1978, alors que VGE était encore à la barre pour trois ans avec un Premier ministre nommé Barre et prénommé Raymond. Ses plus anciens supporters se souviennent encore de son slogan de campagne de présidentielle « Giscard à la barre » ! Ca tombe bien car « Manu II » à lire ou entendre certains commentateurs politiques aurait comme un…coup de barre depuis qu’il a commencé son second quinquennat.
Même si rien n’est encore officiellement annoncé et calé, une invitation lui a été lancée néanmoins par le maire de la cité corsaire, le républicain, Gilles Lurton, qui a bon espoir de croire à sa venue en fonction bien sûr de l’actualité nationale et internationale. Son agenda de président au pied marin ou pas mais grand spécialiste des écueils en tous genres pendant sa gouvernance, est en effet bien fourni et noirci…Des contacts ont eu lieu à plusieurs reprises entre l’Elysée et le bureau de l’édile malouin. Entre les murs épais de l’hôtel de ville donnant sur les remparts de la vieille ville. En attendant une éventuelle présence présidentielle l’édile malouin a accueilli hier avec plusieurs élus locaux et régionaux un autre compétiteur engagé dans une autre course, celle de la présidence du parti LR, le sénateur Bruno Retailleau venu rencontrer sur le Village ses soutiens bretons ! Et aussi un peu accessoirement quelques skippers !
Un passage pour un bain de foule semble difficilement envisageable en revanche pour « Manu II « sur le Village comme il l’avait fait de façon furtive sur le quais du bassin Vauban de la Transat Jacques-Vabre du Havre alors que son Premier ministre n’était autre qu’Edouard Philippe à l’époque. En cas de renoncement contraint les organisateurs auraient un plan B…comme Borne, susceptible de remplacer le chef de l’Etat au pied levé. Comme l’ancien locataire de Matignon de cohabitation, un autre Edouard, Balladur, celui-là, en 1994. Une seule double certitude à ce stade…forcément nautique, la présence de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra et de son collègue du gouvernement, chargé de la Mer, Hervé Berville, le local de l’étape puisque originaire de la région de Dinan et ancien député des Côtes-d’Armor toutes proches.
Le hasard de la vie et de la mort a fait que le premier vainqueur de la Route du Rhum, le canadien Mike Birch soit parti « tranquillement » pendant son sommeil dans son port d’attache breton, où il avait posé son ancre dans le Morbihan, plus au sud, dans sa quatre-vingt-onzième année. Quelques heures seulement avant l’ouverture du Village. Son chef d’oeuvre, c’était sa victoire dans cette transat arrachée d’un souffle dans les derniers milles à l’issue d’un sprint gagnant remporté sur Michel Malinovski, skipper d’un grand monocoque à l’époque de 22 mètres défait pour 98 secondes. Celui « de l’éternité » comme l’avait titré le 29 novembre 1978 le journal « L’Equipe »…Et lui vainqueur sur son petit trimaran « Olympus », de couleur jaune de seulement douze mètres ! Un nain parmi les géants d’aujourd’hui les « Ultim » de plus de trente mètres. Un roi de la course transatlantique, l’ancien garçon vacher et bûcheron du grand nord canadien qui aimait tant chevaucher les océans. Qui un jour de confidence avait confié à l’un de ses grands rivaux sur les mers, Loïck Peyron, lui aussi vainqueur de la Route du Rhum « tu sais je suis un peu comme un groupe de rock ou chanteur qui ne devait sa notoriété qu’à un seul tube et qui vit sur ce succès depuis une quarantaine d’années ».