Service-revers. On pourrait se croire à Roland Garros ou Winbledon en version hivernale. Terre battue ou gazon ? Le jour de match est enfin arrivé. Balles neuves. Montées au filet. On a déjà un gagnant assuré question…revers. Il devrait être optimal pour les usagers des transports publics. Et qui c’est qui va morfler le plus: évidemment toujours les mêmes. Ceux qui se lèvent tôt, les plus modestes, ceux du privé le plus souvent qui, dans les grandes villes et en région francilienne surtout vont se taper deux ou trois heures de galère pour gagner leur lieux de travail. S’ils y parviennent. Pas facile d’être serveur ou femme de ménage en télétravail. Les « privilégiés » d’une partie du public vont encore « emmerder » ceux pour qui il n’est pas facile de faire grève. Et pas que pour des raisons financières. « Je voudrai bien, mais je peux point ».
C’est aussi à partir d’aujourd’hui un jeu de quitte ou double. A la fois pour les organisations syndicales et plus particulièrement la CGT et le chef de l’Etat. Nous n’en sommes plus au stade des matchs de qualification, mais bien celui de la grande finale de la mère des réformes. Entre le FC Martinez et l’Olympique Macron, pour parler football. Avec des prolongations en vue. Et éventuellement des tirs au but lors de l’examen de la réforme par les parlementaires dans les deux hémicycles. Et le futur gagnant est…celui qui ne peut pas plier.
Sinon ses…gaules s’il était pêcheur ! « Manu II » ne peut pas céder et ce quelle que soit l’importance du « grand bazar » aujourd’hui des mobilisations et celles d’après, alors que ce « jeudi noir » le Président va plutôt partager chorizo et tapas en Catalogne que merguez et échines de porc sur barbecues avec le moustachu de la CGT dans les rues parisiennes.
Le locataire de l’Elysée, a pris en effet ce matin l’avion (avec un sommet franco-espagnol à son agenda prévu forcément de longue date) pour rejoindre l’Espagne avec onze de ses ministres dans ses soutes présidentielles. Un bel aéropage peut-être malvenu par son importance en ce jour de match. Qui n’a rien d’un « clasico » du ballon rond. Ces éminences gouvernementales, surtout celles en première ligne, et pas celle de l’avion frappé aux couleurs de la République française, avaient probablement d’autres priorités que d’accompagner leur « patron » à Barcelone, au pays du Barca et du Nou Camp! Ils auraient pu rester à proximité du Parc des princes que la maire de la capitale, Anne Hidalgo, ne veut pas céder aux bailleurs de fonds qataris du PSG ! Une autre partie de bras de fer engagée dans un tout autre domaine très sportif.
A défaut de gagner Austerlitz (nous en sommes bien éloignés) ce dernier peut en effet connaître son Waterloo! Après plusieurs semaines de turbulences probables. Ca va secouer peut-être un peu plus que la tempête Gérard qui a déferlé sur nos côtes il y a quelques jours. Un nouvel avis de tempête souffle sur la France. Nous attendrons sagement au chaud quelques heures avant de lancer un nouveau bulletin météo !
« On lâchera rien » pour reprendre un slogan bien affiché par les manifestants dans les cortèges et… »à toutes », une formule aussi très populaire chez les jeunes…
Dernière heure: ce n’est visiblement pas une grosse surprise. La première mobilisation de foule dans les rues a davantage été celle de la colère plutôt que de la résignation tant à Paris qu’en province. Avec un avantage en faveur des forces syndicales sur un gouvernement qui, de façon bien imprudente, avait sous-estimé cette mobilisation au final très forte. Pendant que des centaines de milliers de manifestants défilaient dans la capitale Emmanuel Macron et ses accompagnateurs visitaient le musée Picasso au programme de ce déplacement en Espagne…avant de rejoindre Paris en soirée. A l’heure de la tombée des premiers chiffres. On ne devrait pas être éloigné des deux millions de manifestants sur l’ensemble du territoire. C’est beaucoup. Dans le même étiage néanmoins qu’en 2010 pour la réforme Woerth. Ca n’avait pas à l’époque empêché le président Sarkozy de refuser de céder à la rue.