Mystère et boules de gomme et puantes à l’Assemblée !

On en est arrivé là ! Elle est belle la démocratie. Tant au niveau des mots que des actes. Inqualifiables. Comment admettre que des députées démocratiquement élues par la voie des urnes, même si on combat leurs idées, puissent recevoir en pleine Assemblée nationale des messages vocaux d’intimidation très ciblés. Des appels reçus par trois parlementaires femmes du Rassemblement national censés provenir d’hôpitaux où leurs enfants auraient été conduits en urgence. Un « en même temps » bien troublant ! Mystère et boules de gomme…

On imagine aisément leur réaction d’effroi alors qu’elles se trouvaient en situation de suspension de séance demandée par le groupe de la NUPES quelques minutes plus tôt pour l’évocation d’une motion référendaire proposée par le RN. Une manoeuvre de toute évidence politique odieuse dénoncée aussitôt par Marine Le Pen, très colère…contre cette méthode jugée « abjecte ». Des plaintes ont été déposées. Dans ce climat délétère la présidente (Renaissance) des affaires sociales, en première ligne sur ce projet de réforme a reçu elle des menaces de mort sur ses enfants à sa permanence parlementaire. Sympa l’ambiance.

Il est prudent d’attendre le résultat des enquêtes. Ce que n’a pas trop fait le président du parti mariniste, Jordan Bardella, (c’est ça l’impatience de la jeunesse) qui a sa petite idée sur la provenance de ces messages anonymes destinés à éloigner l’espace d’un moment ces députées, qui, selon lui, n’ont pu venir que de l’intérieur du Palais bourbon. Il faut bien connaître en effet le réglement qui oblige en effet la totalité des députés d’un même groupe à être bien présent physiquement pour voter ! Sans véritablement aller jusqu’au bout de sa pensée, ses soupçons se portent néanmoins plutôt en direction de représentants la France insoumise.

Comment peut-on aussi accepter aussi que dans ce cirque Pinder où cette première journée de débats s’est transformée en arène grotesque (il ne manquait que les taureaux camarguais) où l’on s’est écharpé de façon lamentable. Insultes contre insultes. Résultat: seule une petite vingtaine d’amendements ont été discutés et non votés. Il en restait ce matin plus de 18.500 à examiner. Mission impossible pour aller jusqu’au bout. A quand l’examen de l’article 7 concernant l’âge de 64 ans ? Qui ne peut pas passer de toute façon prioritairement. C’est le but de de ce jeu de mains et de vilains pas vraiment du goût du leader de la CFDT, Laurent Berger, hostile à ce genre de pagaille insultante à la limite de l’anarchie. Oui aux débats mais non à l’obstruction parlementaire menée par certains ! Grosse colère aussi exprimée par la présidente de l’Assemblée: « Vous croyez qu’on va tenir quinze jours comme ça ? « Les députés de la NUPES lui répondent un tonitruant « ouiiii » dans les travées surchauffées…

C’est quand même trop drôle également de voir la gauche dénoncer la main sur le coeur la scandaleuse alliance ou l’accord secret entre le camp présidentiel et le parti de « fifille » Le Pen sur cette motion référendaire ayant mis le feu aux poudres. Après que le RN ait remporté le tirage au sort. Un résultat forcément contesté par LFI qui d’une façon générale refuse d’apporter la moindre voix aux « dangereux fascistes ». Même pour faire tomber le gouvernement. Comprenne qui pourra.

Les syndicats unis comme jamais et notamment ceux du rail et des transports publics la jouent, une fois n’est pas coutume, un peu plus « malin » en ne bloquant pas totalement la libre circulation des usagers. De façon à continuer à se mettre de leur côté la population. Surtout pendant toute la durée des vacances scolaires en février. La bataille de l’opinion, ils l’ont déjà gagnée et il est peu probable qu’elle tourne à l’avantage de l’exécutif dans les prochaines semaines ! Le marathon ne fait que commencer. Blocages ou pas comme au Havre, où les dockers, ce mardi matin, ont commencé à bloquer le port maritime de la Porte océane. Une question de « bonne » habitude dans la ville gérée par l’ancien Premier ministre, Edouard Philippe. Les bonnes odeurs de pneus brûlés vont une fois encore parfumer l’atmosphère locale, un bastion toujours très fort de la contestation !