A chaque fin de semaine son histoire de ballon. Et celui-ci ne venait pas en provenance de la Chine mais de Seine-Saint-Denis. Heureusement encore qu’il n’a pas été abattu en plein vol par une batterie aériennne ou un avion de la forte d’intervention française. Ah les cons (pardonnez-moi pour cet excès de vulgarité) ils n’en loupent pas une. Champions du monde. Et une exclusion de plus pour un parlementaire après celle de son collègue du RN accusé de propos raciste dans les travées au mois de novembre dernier.
Le dénommé Thomas Porte, un nouveau zozo insoumis qui ne gagne pourtant pas à etre connu n’a pas trouvé mieux que de poser fièrement devant le ministère du Travail, avec son écharpe tricolore, le pied écrasant un ballon de football à l’effigie de la tête coupée du ministre portant la réforme sur la retraite, Olivier Dussopt. Jusqu’où iront-ils dans la bêtise crasse, voire l’ignominie ajoutée à la dernière sortie pitoyable de leur « grand gourou » Mélenchon ?
Non, non, vous avez mal compris, il ne s’agissait que d’un tweet politique contre la réforme et non d’un appel à la violence a tenté de plaider l’imbécile qui a refusé de s’excuser et encore fait le malin. Avec à la clé quinze jours d’arrêt de rigueur hors de l’Assemblée. Il n’est pas sûr que cette nouvelle punition, la plus haute dans le réglement intérieur du Palais Bourbon, soit de nature à tempérer l’ardeur guerrière de ses collègues dans les prochains jours. Avec toujours la même antienne, « le travail c’est la prison, la souffrance », scandés à l’unisson par nombre de députés de la NUPES. Encore que ces excès de violence verbale et de blocages répétés (deux articles seulement sur les dix-neuf examinés grâce à leurs milliers d’amendements) commencent sérieusement à gêner plusieurs de leurs camarades communistes, socialistes et même verts. Pour preuve notamment l’intervention du député socialiste de l’Eure, c’était décidément sa semaine, Philippe Brun, très remonté contre l’attitude de son collègue de la NUPES avec ce coup d’éclat médiatique. La solidarité de groupe a ses limites.
Les extrémistes n’ont toujours pas compris qu’ils faisaient avec leur folle attitude d’obstruction et d’outrances le jeu du gouvernement dans sa difficile bataille de la réforme de la retraite. Ils n’aident pas non plus les organisations syndicales dans leur bras de fer avec l’exécutif. Des centrales qui, au passage, voient affluer des milliers de nouveaux adhérents avec pour le moment un grand gagnant, la CFDT avec plus de 10.000 sur les 25.000 revendiqués au total à ce jour). Des chiffres probablement un peu gonflés comme un…ballon. On ne connait pas encore le chiffre de la police ! On attendra déjà celui de ce soir pour l’évaluation des 240 manifestations prévues aujourd’hui samedi sur l’ensemble du territoire.
La vie politique vous réserve bien des surprises. La preuve j’en suis arrivé aujourd’hui presque à prendre la défense de deux chaînes privées menacées de perdre leur fréquences renouvelables dans deux ans. C’est vrai aussi que deux des chaînes Bolloré (C.News et C 8 ) font très fort dans l’irrégularité avec déjà les 20 cartons jaunes décernés en trois ans par l’autorité de surveillance, l’ARCOM, l’ancien CSA. L’un de ses animateurs vedettes, Cyril Hanouna, vient lui d’écoper non pas d’une suspension de terrain ou de plateau mais d’une amende-record de 3,2 millions pour des injures proférées contre l’un de ses invités à son émission, le député Louis « Braillard » (Boyard) . Qui de toute évidence, s’il reçoit cette somme, en fera don à une bonne cause.
Mais était-ce une bonne raison pour la trop discrète et insignifiante ministre de la Culture (il y a aussi de villes que je connais bien dont les adjointes chargées de cette délégation ne brillent pas non plus par leur action) de faire une sortie des plus malheureuses ne rejetant pas en effet la perspective d’un possible retrait. Alors qu’une légitime neutralité s’imposait comme elle l’a fait bizarrement lors de l’évocation du cas de M 6. Il n’en fallait pas plus pour faire mousser la colère des piliers émérites de l’anti-macronisme exacerbé, des dirigeants de Canal + et des oppositions de droite et d’extrême-droite criant à la censure. L’occasion était trop belle en effet pour se payer la tête de la pauvre ministre, Rima Abdul Malak. Pour une fois qu’elle parlait, c’est superbement raté. Encore, semble-t-il, une belle erreur de casting gouvernemental…