Clap de fin. Et ce n’est pas dommage. Tout ça pour ça. Deux semaines houleuses d’invectives, d’insultes et de blocages provoqués de façon très majoritaire par les Insoumis. Qu’est-ce qu’ils ont…débloqué (mais pas suffisament) ces pauvres parlementaires chantant « on est là, on est là » tard dans la nuit dans les couloirs du Palais Bourbon. Quels tristes clowns ! Il ne leur manquait que le nez rouge. Il n’y avait pourtant pas de quoi être fiers. Ce sont pourtant les plus grands perdants de ce simulacre de débat parlementaire. Que vont penser de cette attitude une partie de leurs électeurs même si les plus radicaux s’en sont réjouis ?
Non contents de s’être mis à dos leurs partenaires de la NUPES beaucoup plus raisonnables dans leur opposition, ils ont été même jusqu’à se déchirer entre eux. Du cinquante-cinquante et à seulement une voix près les députés LFI, dans un vote interne, ont finalement décidé dans la dernière ligne droite, de ne pas retirer leurs milliers d’amendements. Empêchant de ce fait l’examen de l’article 7, le plus important de cette réforme. Finalement ils l’aiment bien le…49-3 si décrié. A un poil près ils le suivaient…Pourtant nostalgiques de la guillotine et de leurs héros, époque Terreur, ils ont perdu assurément la leur de tête. De quoi laisser désabusés et amers communistes, socialistes et écolos-féministes, qui espéraient bien sûr que cet article majeur puisse venir aux voix. Le « grand timonier » Mélenchon en a décidé autrement. Il ne souhaitait pas que le gouvernement puisse remporter la mise avec une majorité même ric-rac.
Le gouvernement maladroit dans l’explication de texte (il n’aurait probablement pas atteint la moyenne à son épreuve de français au bac) ne sort évidemment pas grandi non plus dans l’affaire. Il lui a été reproché de choisir une procédure, le 47-1, limitant cette discussion dans l’hémicycle à seulement deux semaines. De toute façon ça n’aurait pas changé grand chose puisqu’il aurait…fallu au moins trois mois pour « écouler » les 20.000 amendements dont 90 % déposés par les « révolutionnaires coupeurs de têtes ». Son texte non voté se trouvera donc discuté au Sénat à partir du 28 février prochain. Il sera identique à celui présenté à l’Assemblée nationale avec les amendements votés notamment ceux concernant les carrières longues voulus à la fois par les LR et les députés du groupe Horizons du maire du Havre, Edouard Philippe. Un rapprochement tellement évident dans bien des domaines et pour cause ! Un pied et demi néanmoins dans le camp majoritaire avec quelques orteils traînant toutefois hors de son terrain normalement. Un pied en touche et c’est souvent un essai refusé en rugby, même si le ballon a bien été aplati dans la zone d’en-but !
Le Rassemblement national, qui pour beaucoup s’est « planqué » pendant toute la durée du pseudo débat, laissant à LFI le soin de » bordeliser » le climat, ne s’en sort guère mieux, surtout avec le dépôt d’une motion de censure inutile et perdue d’avance. Et rejetée très largement par le seul groupe RN. Là aussi sans la moindre surprise. Et les Républicains n’ont pas eu à la fin à se décompter. Ca valait peut-être mieux pour eux. Leur boussole n’est pas prête d’être réparée ! Cherche réparateur de toute urgence.
Le seul grand gagnant, pour le moins inédit et insolite reste l’intersyndicale (furieuse néanmoins de ce rendez-vous manqué à l’Assemblée) avec la bonne tenue etl’audience des manifestations jusqu’àlors dans les rues. Ils ont vraiment fait le leçon aux soi-disants représentants du peuple !
La seconde mi-temps avec leur promesse de mettre la France à l’arrêt à partir du 7 mars risque peut-être d’être en revanche plus compliquée si durée et troubles il y a. Car il n’est pas sûr que même hostiles à cette réforme, ces millions de contestataires dans les rues acceptent d’autres inconvénients encore beaucoup plus lourds…alors que notre économie que l’on disait en grave danger avec cette accumulation de gros nuages noirs depuis des mois et des mois, ne se porte pas si mal. Au moins au niveau de l’emploi. Comme quoi tout n’est pas aussi sombre qu’annoncé et répété à l’envi à longueur de journées.