Tabernacle, touche pas à mon église et la Marseillaise en chant fasciste !

Assez discret depuis plusieurs semaines, si l’on excepte l’aide annoncée au lendemain du drame lié au séisme en Turquie (ce qui ne peut lui être reproché) le maire républicain d’Evreux, Guy Lefrand, a renfilé sa cotte de mailles pour croiser le fer avec son opposant préféré municipal de gauche, Timour Veyri, lors de la dernière séance du conseil municipal. L’objet de sa croisade: la défense de l’un des bijoux du patrimoine local, l’église Saint-Taurin, qui comme nombre d’édifices religieux souffre terriblement des affres du temps et nécessite un soin particulier. Toujours très onéreux pour les finances municipales. Le « mécréant » Veyri, est cloué au pilori (par les mots d’un communiqué de presse de l’édile) sur le parvis de ce joyau patrimonial accusé de ne pas porter les mêmes lunettes de vision sur le devenir de cette église appartenant au patrimoine ébroïcien surtout célèbre pour sa châsse dont l’édification commença au XII e siècle pour s’achever à l’époque Renaissance. Rien à voir avec le plus contemporain parti de la majorité combattu d’ailleurs avec le même élan généreux par les deux élus. C’est probablement leur seul point commun existant…

L’élu socialiste réfute les accusations dont il est l’objet en employant le terme de « tentative de manipulation » de son adversaire. Ce dont il témoignera ce soir. En rappelant qu’il pouvait y avoir des différences d’appréciation avec les prédécesseurs maires de Guy Lefrand (Roland Plaisance, Jean-Louis Debré, Jean-Pierre Nicolas et Michel Champredon (dernier maire de gauche dont il a été un proche collaborateur) mais « jamais de tels mensonges ». « Notre groupe est totalement favorable à la rénovation de notre patrimoine. C’est d’autant plus vrai qu’au cours de ce débat lié à ce dossier nous nous sommes fait l’écho justement de la baisse des investissements. Notre situation de surendettement, débouche forcément sur de terribles sacrifices au niveau du budget consacré à la rénovation du patrimoine communal, abaissé de 35 % sur le budget 2023 ». Qui ne concerne évidemment pas que l’édifice religieux communal puisque toujours selon le leader de la gauche ébroïcienne « les sacrifices se portent sur la vie quotidienne, scolaire, sportive et écologique pour cause de mauvaise gestion ».

C’est évidemment une coïncidence mais hier dimanche dans les colonnes du JDD, 131 parlementaires de la droite et du centre se sont émus dans une lettre-tribune en appelant à l’aide le chef de l’Etat: « Monsieur Macron, sauvez nos églises. Le maires et les associations sont condamnés à être spectateurs de leurs abandons. Il est temps d’agir pour préserver notre héritage plurimillénaire car nos églises ne sont pas de simples bâtiments: elles sont un patrimoine partagé et vivant. Alors ensemble, sauvons les petites églises de nos 16.000 villages et villes car comme le clamait Winston Chrurchill « un peuple qui oublie son passé n’a pas d’avenir ». Toujours selon les signataires de cet appel, 2.500 à 5.000 églises seraient menacées d’être rayées de notre patrimoine d’ici à 2030 !

PS: Je me suis fait déjà l’écho dans ces mêmes colonnes des cris repris en choeur (ils ne doivent pas trop fréquenter les églises et abuser du vin de messe) des députés de la France insoumise qui, au final, en apothéose à l’Assemblée nationale vendredi à minuit ce magnifique slogan des Gilets jaunes: « Même si Macron ne veut pas, on est là, on est là », une bonne partie des élus de droite et de l’extrême-droite, ont préféré répondre en interpétrant la Marseillaise. Que n’avaient-ils pas fait…là. Surtout pour l’inénarrable Sandrine Rousseau pour qui chanter quelques airs de notre hymne national représente, rien de moins « qu’un acte alimentant la montée du fascisme !« 

A chacun vraiment ses valeurs et références! La même députée verte qui souhaite surtout garder la main sur les outrances à usage médiatique, avait lancé quelques jours plus tôt dans ce même hémicycle cette élégante invective: « lâchez nos utérus, nos ventres ne sont pas la variable d’ajustement de votre réforme des retraites » en répondant à une députée du Rassemblement national inquiète de la  » grande absente « la natalité, dans l’examen de ladite réforme.