Une victoire assurément collective. En seulement quarante-huit heures alors que le scandale durait depuis trois ans. Comme quoi il ne faut jamais désespérer de tout et de temps à autre se féliciter de l’efficacité d’une bonne séquence médiatique au niveau national après un premier éclairage comme très souvent dans la presse locale. Une proximité tellement essentielle même si elle souffre terriblement au niveau de son audience depuis des lustres. Si je ne devais donner qu’un seul chiffre hélas consternant, il y a trente ans le quotidien rouennais « Paris-Normandie » (que je connais bien pour y avoir travaillé pendant une quinzaine d’années comme journaliste) diffusait 130.000 exemplaires chaque jour contre guère plus de 50.000 (et encore) aujourd’hui ! Grandeur et terrible décadence. Et nombre de titres de la Presse quotidienne régionale (PQR) vont aussi au plus mal.
Harcelé, humilié et même frappé par l’un des « camarades » de classe, Maël, 10 ans, fréquentant un établissement proche du Creusot, en Saône-et-Loire, va pouvoir retrouver son école rurale dès lundi prochain. Après trois mois d’absence forcée. Ce qui était impossible depuis tout ce temps, est devenu possible hier soir après que les parents de l’agresseur aient enfin accepter d’enlever leur enfant. Ce qui leur avait « proposé » il y a plus d’un an. Tant mieux même si hélas le problème risque d’être transféré ailleurs ! Les gamins et leurs parents de sa nouvelle « affectation » apprécieront probablement ce « mercato » scolaire sur une durée autre que symbolique et provisoire, souhaitons-le.
Ne boudons pas néanmoins une satisfaction probablement partagée de façon quasi unanime.
Il n’est pas impossible par ailleurs d’imaginer que la…Première dame, Brigitte Macron, particulièrement sensibilisée par ce sujet brûlant du harcèlement scolaire en tant qu’ancienne enseignante, soit remontée au créneau au plus haut niveau hier. Sa communication liée à la disparition tragique d’un ado de 13 ans, qui avait mis fin à ses jours pour échapper pour toujours à ses agresseurs qui le poursuivaient de leur vindicte pour son homosexualité, ne pouvait pas être sérieusement écornée. La pression était telle ! Et ce d’autant plus et ce n’est pas le moins pitoyable que le père du harceleur est fonctionnaire de l’Education nationale. Qu’on l’accepte ou non, n’y avait-il pas possibilité de parvenir à une résolution tellement plus rapide ? Sans attendre cette campagne médiatique en l’occurrence judicieuse contrairement à d’autres beaucoup plus malsaines par leur outrance. Des exemples très récents en attestent.
Voilà une séquence qui ne risque pas d’évidence d’améliorer les relations que l’on disait déjà froides entre l’épouse du Président (qui doit rencontrer prochainement les parents du garçonnet) et le successeur au ministère de l’Education nationale de son ancien protégé Jean-Michel Blanquer, Pap Ndiaye. Une nouvelle faute professionnelle à déplorer dans ce casting ministériel où les personnalités issues du monde civil (quel que soit leur brillant parcours d’avant) échouent le plus souvent. Un sérieux cas d’école ! Aux abonnés absents Monsieur le ministre comme ses services de l’Académie concernée avant qu’une solution ne soit enfin curieusement trouvée à une vitesse grand V, à partir d’une saine émotion générale !
PS: Le rapport entre les deux semble tellement improbable ! Le porte-parole du gouvernement et ancien ministre de la Santé, Olivier Véran, a fait fort hier en annonçant l’apocalypse liée au blocage possible à partir du 7 mars prochain. Un arrêt de notre pays risque en effet entre autres gravités, selon son propos, d’avoir des répercussions notamment tragiques sur l’augmentation des cas de cancers de l’utérus. Quelle sortie bien hasardeuse ! Alors que dans le même temps, un syndicat de médecins menace d’émasculer, rien de moins, son successeur François Braun après l’échec des négociations tarifaires sur les visites dans les cabinets. C’est vrai que leur proposer 2,5 euros d’augmentation relevait quand même d’une provocation très maladroite alors que les mêmes généralistes par la voix de leurs organisations syndicales (pas toutes) réclamaient le doublement de leurs honoraires. C’était aussi pousser le bouchon un peu loin ! Beaucoup trop pour que ça passe.