Le suspense est…Total sans blocage. Quelle raffinade. Comme au bon vieux temps de l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin. Et là il ne s’agit pas de compter les manifestants et bloqueurs. Mais bien de savoir qui succèdera au moustachu « Philou » Martinez qui lui va bien prendre sa retraite de la direction de la CGT à la fin du mois de mars. Une grande première s’annonce au pied des volcans éteints du Massif-central à Clermont-Ferrand, cadre choisi pour son congrès. Au pays des pneus Michelin et de son quinze de rugby, même si au niveau des résultats ça roule moins fort pour les auvergnats du ballon ovale. Les saisons se suivent mais ne se ressemblent pas toujours en sport. Même pour l’organisation syndicale, qui, pour la première fois, devrait voir un affrontement direct entre deux prétendants. Tout fout la camp même à la CGT. La candidate cornaquée par l’équipe sortante et donc de son premier secrétaire actuel, Marie Buisson, n’est pas en effet assurée de l’emporter pour ce qui serait une grande première avec une femme patronne à ce poste. Une fonction que convoite aussi un…autre moustachu avec un bouc en supplément, en l’occurrence le secrétaire départemental du syndicat dans les Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu. Un vrai…faucon très radical celui-là, tendance gros bras très musclés avec ses copains raffineurs du côté de Fos-sur-Mer mais pas forcément toujours très raffinés. Bonjour les éventuelles négociations avec le gouvernement. « Philou » à côté d’Olivier, c’est presque la tendance « molle » ! Un pur Che Guevara (il pose régulièrement devant l’affiche de son idole) à l’accent méridional. Ca promet le cas échéant. Ne reculant devant aucun sacrifice, je serai même tenté jusqu’à signer une pétition (un exercice qui ne m’est pas familier) pour une retraite retardée de « Philou ». C’est dire ! Philippe reste avec nous…On était tellement habitués à ta bonhomie si bienveillante.
Les confrontations dans un climat apaisé il s’y connait le « cacou marseillais ». Pour preuve ses menaces même pas masquées à l’attention du préfet qu’il a avec ses camarades rencontré il y a quelques jours. « A la première réquisition dans les raffineries, on brûle tout dans le département, c’est la guerre. Vous devrez nous crever jusqu’au dernier cégétiste. On se prépare à un combat de haut niveau « . Un langage imagé de circonstance lorsqu’on veut être adoubé à proximité des usines de Bibendum. Attention toutefois à la sortie de route pour cause de crevaison.
Effectivement c’est du très haut niveau. Et ça a commencé fort dans le bruit et la fureur dans l’une des capitales de la lutte sociale, Rennes, qui s’est déjà distinguée tôt ce matin avec des manifestations violentes de manifestants en centre ville où des vitrines commerciales ont été détruites et des dégradations aussi commises en périphérie sérieusement paralysée avec l’installation de barricades ! Comme dans d’autres villes avec des opérations escargot ici et là. Pas de quoi baver pour autant pour les automobilistes bloqués. Et elles n’ont pas la saveur bourguignonne des petits gris en persillade.
Il sera temps ce soir de juger de l’importance de la « France à l’arrêt » où au ralenti et notamment de l’impact auprès des lycéens et étudiants tellement espérés par leurs aînés « gauchos » de la France insoumise, pour beaucoup leurs « maitres à penser ». Les premières images notamment parisiennes ne privilégiaient pas l’hypothèse d’une mobilisation très forte de la jeunesse. Qui pourrait être déterminante. A suivre néanmoins avec le plus grand intérêt dans les prochaines heures.
Quelle imagination dans les rares banderoles bien filmées devant les portes fermées d’un établissement, exemple le lycée Racine bloqué de façon très relative avec des élèves qui lors de leur assemblée générale ont décidé la non-reconduction de ce blocage pour demain. C’est ce qu’on appelle battre en retraite très vite. « La retraite, oui, l’arthrite non ». Ce slogan ne devait pas être signé par un futur étudiant en médecine qui aurait peut-être parlé davantage d’arthrose. Même si dans les deux cas on peut parler « d’inflammation » et de grande gêne ne touchant pas heureusement les classes les plus jeunes de notre pyramide d’âge. Même s’ils pensent à leur retraite ! Cinquante ans avant l’heure. Cette précocité pourrait être drôle. Mais quoi de plus logique néanmoins lorsqu’on envisage de mettre « La France à genoux ». Il faut bien un peu sourire en ce jour de galère pour nombre de nos compatriotes actifs qui vont devoir ramer. Même si en arrêt forcé ! Jusqu’à quand avec ces promesses de prolongations reconductibles?