« Monsieur, c’est pas moi, c’est l’autre qui a commencé ». On se croirait dans une cour d’école non bloquée par un mouvement de grève. Ce n’est pas vraiment les feux de l’amour mais plutôt « l’auberge du cul tourné » en terme imagé depuis quelques semaines entre les députés de « Renaissance » et leurs alliés à géométrie un peu variable de « Horizons ». Et pourtant c’est un jeune couple d’union récente.
L’un des députés du mouvement « philippiste » dans l’enceinte de l’Assemblée nationale a même balancé à qui voulait bien l’entendre « On veut tous les défoncer ». Il ne parlait pas de ses collègues insoumis mais bien des parlementaires macronistes, qui ont fait « bouler » leur proposition de loi en commission puis non adoptée en séance liée à un texte sur les peines planchers dans certains cas dont était pourtant hostile Édouard Philippe lorsqu’il était à Matignon. « Doudou » pied au plancher fait monter le thermomètre ! Et pourtant on l’a connu plus favorable à une limitation de la vitesse…
Oeil pour oeil, dent pour dent ou la réponse du berger à la bergère. Tu me mordilles, je te mords. Résultat: les mêmes députés partisans du maire du Havre et ancien Premier ministre, se sont vengés sur un autre texte présenté sur l’inégibilité des hommes coupables de violences physiques sur leurs compagnes, mardi, par leurs partenaires de la majorité. En ne participant pas majoritairement au vote. Ah ils sont beaux notamment les député(e)s de LFI qui comptent pourtant dans leurs rangs des féministes convaincus ou qui se prétendent comme tels. Peut importe le sujet. Ce sera toujours niet, niet, niet… « Boulé » lui aussi. « Fallait pas nous embêter ». Surtout que des proches du chef de l’Etat tapent régulièrement sur le candidat possible de 2027 pour le « flinguer ».
Qu’en sera-t-il d’ici au retour à l’Assemblée nationale de l’article 7 sur l’allongement de la retraite, voté largement la nuit dernière au Sénat. On ne traîne pas au Palais du Luxembourg. La loi doit être de façon impérative votée dans sa globalité d’ici à minuit dimanche avant la mise en place d’une commission paritaire dans une semaine avec sept députés et autant de sénateurs. Et après ça ira très vite. Ou pas. Tout dépendra de la décision de l’exécutif si aucune majorité ne se dessine. Il ne faudrait pas en plus que quelques élus de Horizons se fassent prier et s’abstiennent. Le risque du vote contre semble à écarter. Ca va se jouer à la photo-finish surtout que les comptages effectués au jour le jour ou presque n’assurent toujours pas une victoire certaine au camp de la majorité présidentielle. D’où la possibilité toujours réelle d’un recours à un 49/3. Une perspective pas terrible qu’il faudrait mieux éviter dans le climat actuel de tension.
C’est quand même aussi formidable de voir le même parti en état de mort clinique au niveau national, les Républicains, s’entredéchirer à pleines dents entre le Sénat et l’Assemblée. Les uns plus constructifs (et pourtant ils sont loin d’être des supplétifs vendus pour des queues de cerise à la Macronie) sont restés fidèles à leur ADN du prolongement de l’âge de la retraite qu’ils appellent de leurs voeux depuis des années et les autres, les frondeurs du Palais Bourbon, qui mués principalement par leur haine archi recuite du pouvoir actuel, hésitent encore pour un certain nombre d’entre eux. Choisis ton camp compagnon. Entre même le passable de la loi encore perfectible et s’allier avec les extrêmes Et le frondeur LR , le lotois Aurélien Pradié, continue de faire son numéro de soliste pour tenter d’exister en faisant un doigt d’honneur ou bras (c’est comme vous voulez) à ses dirigeants en invitant de son propre chef le patron de la CFDT, Laurent Berger au Palais Bourbon.
Il n’y a pas que le chef de l’Etat que l’on entend, il est vrai, guère sur le dossier explosif sur la retraite. Attention danger car celui qui aspire à prendre un bail de locataire de cinq ans à l’Elysée, Laurent Wauquiez, un grand enfant qui croit toujours au Père-Noël (la couleur de leur barbe n’est pas la même) est tout aussi muet sur un dossier majeur. C’est courageux de sa part où plutôt chacun le comprendra, pathétique…
…Comme la radicalité manifeste provoquée par les prophètes de malheurs qui avec leurs bras armés, les redoutables syndicats de l’énergie et des transports n’ont qu’une chose en tête, sur fond d’élection prochaine à la CGT, entre les « durs » et les plus mous, pour remplacer le camarade Martinez, asphyxier notre économie par leurs blocages probablement contreproductifs à très court terme, en terme d’image. Privés progressivement de carburants et de transports, les « empêchés » vont peut-être un peu au fil des jours changer leur fusil d’épaule. Et ne pas viser seulement que l’odieux président et son gouvernement. Les deux comptent d’ailleurs beaucoup dessus !