Il fallait bien que ça arrive un jour. Gros coup de mou hier samedi pour la septième journée de mobilisation des opposants à la réforme de la retraite. Il y a plus sympa en effet que de consacrer quelques heures supplémentaires à défiler même dans une ambiance plus familiale qu’en semaine dans les rues. La guerre de l’usure et du désanchantement quant aux résultats acquis, ça fatigue. Et pas seulement celle des chaussures. Et ce d’autant plus que les chances de faire « rendre gorge » à l’exécutif semblent de plus en plus s’éloigner, même s’il faut ne pas vendre la peau de l’ours avant l’heure.
Un bonheur n’arrivant jamais seul, le gouvernement a accueilli de toute évidence avec un grand soulagement l’étape du vote positif du Sénat. Alors qu’on l’attendait plutôt pour ce soir dimanche. En dépit des délais très serrés, les sénateurs l’ont fait en accélérant en dernière ligne…droite. Grâce tout particulièrement au président du groupe LR au palais du luxembourg, qui, dans le sprint final, a également abattu la carte maîtresse du retrait de son amendement sur les régimes sociaux. Pour faire accélérer le mouvement. Lui qui voulait aussi retirer au départ tous les avantages aux anciens « priviligiés ». Ce n’était plus Bruno mais « Bravo » Retailleau, un cri du coeur très probablement partagé dans le camp de la majorité. Une statue pourrait lui être dédiée au pays du « Père la victoire », Georges Clemenceau. Quel retournement de situation mais fidèle à ses convictions, contrairement à beaucoup de ses « frères » de l’Assemblée nationale, sur l’allongement de l’âge de la retraite avec ses amis parlementaires, l’élu vendéen a tenu bon la barre pendant toutes ces journées de guerilla à la tête de ses troupes dans l’hémicycle de la Chambre haute. Ses collègues de bâbord avec tous leurs meilleurs milliers d’amendements ont tout fait pour essayer de le voir échouer au parlement transformé en rampe de lancement du « Vendée Globe » aux Sables d’Olonne. C’était…chenal gagnant pour ceux qui connaissent la station de la côte de Lumière.
Reste maintenant à savoir si ce vote suffira à convaincre une partie non négligeable des députés républicains encore indécis et violemment opposés au pouvoir avec leur chef de file, Aurélien Pradié. Ca va se jouer dans un mouchoir de poche au niveau arithmétique s’il y a un vote. Les LR les plus remontés rêvent à pousser au moins l’exécutif à passer par un 49-3. Un passage en force jugé forcement scandaleux. Certains des plus durs appelés peut-être à se recycler peuvent d’ores et déjà revendiquer des ambitions de « présidence » syndicale à la CFDT et la CGT. Ca tombe bien puisque le duo « Lolo-Philou » va bientôt prendre sa retraite. Sur une nouvelle et ultime défaite ?
La menace éventuelle de mettre en minorité le gouvernement sur ce vote capital reste possible néanmoins. Ce qui pousserait l’exécutif à avoir recours au fameux article du 49-3. Si possible à éviter. Si chez les très frondeurs LR beaucoup ont insisté lourdement sur leur respect de leurs chers électeurs hostiles à l’allongement de l’âge, il ne faut pas non plus qu’ils oublient qu’un très grand nombre d’entre eux, même réticents sur la rendu de ladite réforme, sont plus proches du pouvoir actuel que de la France insoumise et de la gauche en général. Le jusqu’au-boutisme de certains députés risquerait aussi d’avoir des conséquences mortifères au niveau des urnes en cas de dissolution. Chiche ! Ils ne sont déjà plus nombreux au palais Bourbon.
L’ex-grande famille gaulliste qui pèse encore dans les Régions, Départements et les Villes, comprendrait-t-elle au final que quelques députés suffisent à s’opposer à leurs « frères et soeurs » de la grande majorité sénatoriale du centre et de la droite qui, elle ne s’est pas trompée d’adversaires et sont parvenus à faire passer des idées qu’ils défendent depuis des années. C’est aussi leur réforme…
PS: Là il n’y a pas eu photo ni la moindre incertitude. Les avions de chasse de la patrouille de France du monde de l’ovalie ont fait chavirer de bonheur leurs supporters. En explosant le quinze à la Rose éparpillé comme un puzzle sur la pelouse du temple de Twickenham. Une révolution, sir ou sire. « God save the kings » comme la titré joliment ce matin l’Equipe. Quelle raclée historique. Jamais l’équipe d’Angleterre de rugby n’avait reçu dans son stade londonien une telle humiliation de ses meilleurs ennemis, nos coqs gaulois couronnés nouveaux rois d’Angleterre. Au sommet de leur art. Fabuleux les hommes de Fabien Galthié. Entrés par la grande porte de la légende. Un Trafalgar à l’envers. Ca fait vraiment beaucoup de bien dans cette actualité anxiogène ! Gloire à nos grands Bleus…
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