C’est Paris capitale. Ou comment faire un tour du monde « gratos » surtout sans craindre des actions dans les aéroports et de voir son vol être annulé. Il suffit non pas de traverser la rue mais simplement de descendre au pied de sa maison ou de son immeuble. L’office de tourisme de la capitale devrait se pencher sur le dossier et vanter encore davantage cette destination de rêve. Des routes défoncées, on se croirait hélas en Ukraine, pour bien d’autres raisons, des détritus éparpillés au sol dans la moitié des arrondissements, ressemblant davantage à l’un des pays les plus pauvres du monde, le Bangladesh, pas vraiment toutefois une destination de vacances, sans oublier les chantiers jamais finis, l’une des plaies de l’Egypte et pas mal de bouchons, mais ça, c’est le paradis à la sauce Hidalgo.
Finalement nos amis parisiens ont « chipé » aux marseillais le tournage d’une série rebaptisée pour la circonstance « Poubelles la vie ». La grève des éboueurs qui touche entre autres aussi la population du Havre a tout de même un grand mérite unique: celui de cacher (en partie seulement) les travaux jouant les prolongations, par des pyramides de sacs de détritus éventrés. Ou plutôt et c’est moins touristique et artistique des barricades de sacs-poubelles bien garmis. Qui débordent à la hauteur de la colère de plus en plus vive des riverains touchés. La saleté de leur ville, ils étaient déjà habitués, mais là quand les odeurs s’y mêlent !
A ce jour on ne connait pas encore la couleur des conteneurs de la réforme des retraites. Et pourtant on ne voit que celle de l’incertitude. Qui sera totale jusqu’à jeudi après l’examen la veille par la commission paritaire de 14 parlementaires dont 11 faisant partie de la majorité. A moins bien sûr que l’exécutif, non assuré au final de ce vote, ne se décide en dernier ressort d’appuyer sur le bouton du 49-3. L’usage de la « grosse Bertha » aurait moins de gueule assurément qu’une belle (ou pas) roulette russe consistant à aller jusqu’au vote sans la moindre certitude. En politique il n’est jamais mauvais d’être courageux. Mais pas suicidaire.
Les concessions offertes aux LR dans cette hypothèse pas la meilleure auraient donc servi à rien. Tout ça pour ça ? L’échec serait le cas échéant sévère pour l’exécutif. C’est comptages et recomptages journaliers. Le bonheur, ça peut être toutefois simple comme un coup de fil. En premier lieu celui de la locataire de Matignon aux quelques vilains grognons (menacés d’exclusions du parti) susceptibles de marquer un but contre leur camp. Et donc de faire capoter la réforme. S’ils ont besoin de sonnantes et trébuchantes subventions pour leurs circonscriptions, c’est le moment de se dépêcher d’adresser sa lettre au Père-Noël avec beaucoup d’avance sur le calendrier. Il pourrait se montrer assez généreux. C’est de bonne guerre. Il restera bien quelques petits cadeaux dans la hotte du gentil barbu sans barbe de l’Elysée pour les enfants les plus turbulents des Républicains ayant le sort du match dans leurs mains. Un jeu aléatoire susceptible de se transformer en grand bluff car qui dit si ça se joue à moins d’une dizaine de voix que ceux se disant favorables malgré tout au projet de réforme se rétractent au dernier moment pour faire la peau à l’exécutif. La confiance se mérite aussi.
Il est très possible qu’un nombre non négligeable d’entre eux prient au sein de leurs diocèses respectifs afin que le gouvernement choisisse en dernière heure l’article 49-3 afin courageusement de ne pas être contraints de se compter et de faire exploser encore davantage leurs dernières troupes! A ce jour on est toujours sans nouvelle du soldat porté disparu, Laurent Wauquiez. Mais que fait donc la police ? Contrairement au maire LR d’Orléans, pas vraiment une bourgade, Serge Grouard, qui après quarante ans de fidélité commencée au RPR a décidé hier dimanche de prendre définitivement ses distances et de divorcer avec son mouvement. Quelle perte irremplaçable. Il en appelle à la constitution d’une nouvelle majorité pour mettre à bas le « petit jeu stérile » de ses ex-amis. Pas vraiment une grosse surprise chez cet élu local et ancien député (tendance très hostile à Emmanuel Macron et furieux de l’attitude des sénateurs de droite)) qui n’avait même pas pu concourir à la récente élection pour la présidence de LR, faute d’insuffisance de parrainages en interne. Un départ qui là, sans la moindre surprise, sera suivi par d’autres poissons de tailles diverses en avril et un peu plus tard. Et ce quel que soit le résultat du match de jeudi, vote ou pas. La nouvelle direction de LR, favorable au projet de loi, joue aussi très gros dans les prochains jours. Ambiance et cotillons…