Le vent de dégagisme qui souffle sur le pays ne semble pas les faire douter. Même si un tiers des maires sortants ont déclaré ne pas vouloir retourner devant leurs électeurs en mars prochain. Il en est toutefois qui s’accrochent comme la moule sur le rocher. Le meilleur exemple n’est-il pas celui où l’on raffole de ce met surtout à l’occasion de la grande braderie. La « dame des trente-cinq heures » Martine Aubry, n’entend pas brader son écharpe en se présentant pour un quatrième mandat. Contrairement à ce qu’elle avait annoncé lors de sa dernière élection. Celle que l’on appelle aussi « l’amère de Lille » est « habitée » par une double obsession: en découdre indirectement avec Emmanuel Macron, qu’elle honnit et plus directement avec son ancienne…directrice de cabinet, Violette Spillebout, investie par le parti du Président.
Pas mal non plus l’ancien parlementaire et très droitier maire de la chic banlieue de l’ouest parisien. Jacques Myard, humilié par une jeune marcheuse inconnue, est bien partant pour un sixième mandat Maisons-Laffitte. Le vieux « cheval de retour » n’est pas désireux de quitter la piste, non pas de son cher hippodrome mais celle de sa mairie.
Ce n’est pas non plus triste sur les bords de la Seine, à Puteaux, où dans la famille Ceccaldi-Raynaud, père et fille se sont déchirés au fil des décennies mais se partagent le pouvoir local depuis un demi-siècle! Comme les Joissains au pays des calissons aixois où la famille règne en maître depuis 1978. Après papa et maman, la fille Florence, sénatrice des Bouches-du- Rhône pour reprendre le flambeau si…maman était empêchée car inéligible. Dans la famille Ceccaldi, je demande aussi le petit-fils, Vincent, adjoint au maire depuis 2008. Et probable futur maire ? Sur l’autre rive de la Seine, reste le cas exceptionnel de Levallois-Perret, avec les incertitudes judiciaires concernant le couple Balkany. Un bel esprit d’équipe mais pas au mieux de sa forme pour les raisons que l’on sait. Le fils de famille, lui, ne semble pas parti pour assurer la relève.
Et le mot de la « faim » électorale restera au maire de Saint-Seurin (3000 habitants), localité proche de Bordeaux, 97 ans, maire depuis 48 ans et qui brigue son 9 e mandat. Toujours bien « vert » ce maire qui ne l’est pas vraiment, Marcel Berthommé, avait apostrophé le président Macron lors de sa venue à Bordeaux pendant sa tournée du grand oral, en mars dernier, en demandant au chef de l’Etat « de faire cesser les défilés des Gilets jaunes », qualifiés « d’insupportables rebelles ». Souhaitons pour le doyen des maires français qu’il ne trouvera pas au fond des urnes des bulletins d’insupportables électeurs rebelles à sa réélection!