La carotte d’un nouveau…round de concertation d’un côté et le bâton d’une possible dissolution de l’Assemblée nationale, de l’autre, le chef de l’Etat a donné le ton sans la moindre contestation au dîner de travail organisé à l’Elysée, mercredi soir, en présence d’une vingtaine de convives. Si les fruits de mer étaient affichés à la carte sur la table, il a surtout été question de la réforme de la retraite. Qui ne serait effective totalement qu’en janvier 2031 avec une pension minimum de 1.100 euros mensuels. Le président aurait une fois encore martelé son intention d’aller au plus vite. Hors question cette fois-ci de tergiverser et de laisser pourrir la situation. Il refuse la chienlit éventuelle…
L’allongement de l’âge de la retraite à 65 ans faisait partie de sa priorité lors de sa dernière campagne électorale. Même si sa Première ministre, Elisabeth Borne, hostile comme François Bayrou à un éventuel passage en force, a gagné en quelque sorte son arbitrage contre plusieurs de ses petits camarades de la majorité présidentielle en « temporisant » et annonçant dans la foulée de ce dîner que la loi serait bien discutée d’ici à la fin de l’hiver, soit en mars prochain et non dans le cadre du vote d’un amendement dans le projet de loi sur la Sécu.
Il n’empêche: le « boss » a tapé du poing sur la table en menaçant de dissoudre le Parlement en cas de blocage des oppositions et de vote d’une motion de censure. Qui a priori, pour la plupart d’entre elles, n’ont rien à gagner dans l’élection d’une nouvelle chambre. Si ce n’est malheureusement le Rassemblement national.
Il en serait fini des atermoiements et divisions ? La digestion a peut-être été rude pour certains des convives ! De toute façon les blocages persisteront et le gouvernement n’aura pas d’autre alternative que de passer probablement par un 49-3 s’il souhaite faire passer cette réforme pourtant indispensable. Contrairement à ce que s’imaginent un certain nombre d’opposants « vents debout » et désireux de mettre la pagaille dans les rues, ce sujet des retraites ne figure pas au top des priorités des inquiétudes légitimes de nos compatriotes, telles que le pouvoir d’achat (lié en partie seulement à la guerre en Ukraine) ou l’insécurité (le gros talon d’achille du pouvoir macroniste depuis 2017).
Reste aussi à savoir si le « grand argentier », Bruno Le Maire, est venu hier à cette réception de travail habillé déjà d’un pull à col roulé ! Il a promis de montrer l’exemple dans ses propres bureaux de Bercy. Il ne fait pas chaud en bord de Seine. Pas plus de 19 degrés de température. Et il se propose même d’endosser un pull de façon régulière dès que l’hiver sera venu. Il aura d’autant moins de mal que l’ancien député d’Evreux aimait déjà cette tenue vestimentaire décontractée bien avant les restrictions hivernales annoncées. Ralliez-vous à mon col roulé. Fera-t-il florès au top de la mode l’hiver prochain ? On verra…si ce coup de com est réussi ou pas et si cette mise en scène aussi très probable avec dounounes, les premiers frimas venus, va être très convaincante pour l’opinion publique.
Les plus chanceux pourront toujours se réchauffer (même si au niveau économie d’énergie ce n’est pas terrible) dans un jacuzzi. L’un géant vient d’ouvrir au large des côtes du Danemark en Mer baltique avec les attentats dont ont été victimes les deux gazoducs Nord Stream I et II reliant la Russie à l’Allemagne. Quatre explosions à quelques heures d’intervalle suivies par des grands bouillonnements autour des pipelines sous-marins, les doutes ne sont guère permis sur l’hypothèse de sabotages.
Les russes accusent les américains et les américains les russes ! En attendant c’est le méga bouillon. Comme s’il n’y avait pas assez d’eau dans le gaz dans la région, il faut maintenant qu’il y ait du gaz dans l’eau ! Pauvre monde qui va vraiment à vau-l’eau…Qu’elle soit chauffée ou pas et à bonne température.
PS: La sobriété de langage, ce n’est pas vraiment pour lui. Il est vraiment très drôle le député parisien « Renaissance » Gilles Le Gendre, ancien président du groupe « En Marche » lors de la précédente législature. Ne vient-il pas en effet d’annoncer, en répondant à une interview radiophonique que son épouse et lui s’étaient remis, pour faire des économies, à utiliser le bon vieil étendoir et de mettre en pause le sèche-linge du foyer. Vive le bon « tancarville » des familles. De quoi lui valoir une belle médaille dans ce magnifique concours Lépine de la mauvaise communication !