Priorité au sang-froid et quelle corrida !

Halte au feu à la politique-fiction dans l’attente de certitudes. Si c’est possible dans les prochaines heures après que deux missiles aient franchi hier soir les frontières ukrainiennes pour attérir à sept kilomètres au-delà sur le sol polonais. Provoquant la mort de deux paysans de ce pays. Sang-froid et détermination telle est la double obligation qui est donnée à l’Occident et l’OTAN avant de réagir. Eventuellement. En fonction bien sûr de la paternité de ces deux ogives parmi la centaine lancée dans cette même journée sur l’ensemble des villes de l’Ukraine par l’armée russe. Un record tragique pour punir « l’ennemi » et surtout son peuple après la « débandade » de Kherson, avec pour objectif de détruire le parc d’alimentation électrique et d’eau potable. La politique de la terre brûlée. Alors que la forte inquiétude d’une escalade de tous les dangers s’est heureusement un peu estompée ce matin…Une nouvelle rassurante car l’hypothèse d’un missile anti-missile d’origine ukrainienne semble constituer une piste vraisemblable. Une bavure donc…et à la portée mondiale bien moindre.

Evidemment ça nous éloigne de l’examen proche d’un sujet passionnel et tellement…prioritaire en ce moment que constitue une question existentielle de la première importance: la proposition du député de la France insoumise, Aymeric Caron, l’ancien journaliste apôtre de la lutte contre la souffrance animale. Le combat de sa vie de très jeune parlementaire. L’un des plus exités dans le genre qui ose comparer en toute modestie son nouvel ouvrage « Abolition » à celle de la peine de mort voulue par Robert Badinter. Il faut être sérieux, il n’y a aucune comparaison possible entre ces deux abolitions. Et la vie humaine contrairement à ce que soutient le camp de la vertu « bébête » vaudra toujours plus que celle animale. A quand la fermeture de la pêche à la truite, une autre souffrance animale. Il ne s’agit bien sûr que pure provocation de ma part. Il est plus utile en revanche et plus sérieusement de veiller à qui se passe dans les abattoirs et usines monstrueuses à bestiaux à échelle vraiment…inhumaine là !

L’extrémiste est moins exité lorsqu’il s’est agi pour lui d’entonner quelques notes de la Marseillaise en compagnie de l’une de ses collègues de LFI, Danièle Obono, toujours dans les mauvais coups pour tourner le dos à son pays, lors de la commémoration récente du 11 novembre, où ils ont refusé contrairement à l’ensemble des autres élus présents, en présence d’enfants, de reprendre même discrètement notre hymne national. Ils préfèrent de toute évidence les paroles de l’Internationale !

L’ambiance s’électrise avec des fractures surtout au sein de la droite, du RN et de la majorité présidentielle à quelques heures de son examen en commission des lois. « Si la loi est bonne il faut la voter », avancent plusieurs députés de « Renaissance » dont la présidente du groupe, Aurore Bergé, favorable à l’abolition de la corrida.

D’autres, majoritaires, semble-t-il aux deux tiers, même s’ils ne portent pas forcément dans leur coeur cette pratique « traditionnelle » jugée parfois hors d’âge, dans plusieurs de nos régions du sud-ouest et de l’Occitanie, y voient là un texte préalable à d’autres interdictions futures. Sans parler que beaucoup de ces députés ne verraient pas d’un bon oeil…de taureau de venir au secours au niveau du vote d’Aymeric Caron, qui alors là, ne passerait plus les portes de l’hémicycle transformé surtout en arène de joutes verbales heureusement sans issue sanglante !

Nos députés n’ont-ils pas d’autres priorités de la plus grande urgence que de porter des banderilles à cette question de sacrifier c’est toujours beaucoup trop, trois à quatre cents taureaux par an dans les arènes (un art estiment les afficionados). Une définition que je ne cautionnerai pas. Ce qui ne m’empêche pas de penser (je n’ai aucune affection pour ce type de « spectacle » sanglant auquel je n’ai jamais assisté !) que leurs amateurs doivent pourtant pouvoir s’adonner à une passion que je ne partage pas par ailleurs. Mais jusqu’à preuve du contraire, chacun est libre d’assister ou non à ce qui est encore autorisé. Tous les goûts, même mauvais, sont dans la nature…

Et puis c’est tellement facile de taper sur les gens aimant la tauromachie…guère plus que quelques milliers de fidèles sur notre territoire dans des zones géographiques très limitées !