Lui n’a pas choisi la « couv » de Picsou-Magazine (ça aurait été un comble vu l’importance de l’investissement de dix milliards d’euros) pour présenter et dévoiler son…gros porte-avions nucléaire, le successeur du Charles de Gaulle d’ici à 2038 qu’il compare à une « cathédrale de technologie ». Ce n’est pas le genre de la maison ou plutôt de la garnison. Quoi de plus normal alors qu’il vit dans une ancienne ville de garnison et pas très loin d’un autre casernement, une institution de la seconde ville de l’Eure, Vernon, le collège-lycée privé « Saint-Adjutor » dont il fut l’un des élèves. De Adjutor à adjudant, il n’y a qu’un pas militaire. Il en a fait du chemin celui dont la première prise de guerre fut de ravir la mairie de Vernon, de tuer électoralement un ancien parlementaire du RPR. Jean-Luc Miraux n’avait pas…vu venir le « jeunot » à qui il avait refusé un poste d’assistant parlementaire et la raison pour laquelle il fit ses premières armes comme collaborateur du député-maire voisin RPR des Andelys ! Avant de rejoindre Bruno Le Maire. Un choix payant. Il n’avait qu’une petite vingtaine d’années. L’âge de tous les espoirs pour le futur réserviste de la gendarmerie nationale.
Je reconnais m’être lourdement trompé à l’époque comme plusieurs de mes amis et complices ébroïciens, ceux formant la garde rapprochée (très limitée au début) du nouveau député, sortant… de l’Hôtel Matignon comme directeur de cabinet du Premier ministre, Dominique de Villepin, un moment approché pour succéder au député…Jean-Louis Debré (appelé à de nouvelles fonctions de président du Conseil constitutionnel) dans la 1 ère circonscription de l’Eure.
Qui, il y a quinze ans, pouvait imaginer en si peu de temps une telle ascension ? L’hôtel de ville de Vernon, puis le Département puis un secrétariat d’Etat pour se faire les dents. Un parcours du combattant sans faute d’obstacles avant de travailler pour sa « pomme » forcément normande et de prendre ses distances avec le grand argentier de Bercy, dont il s’émancipa rapidement pour jouer sa propre partition. Après avoir bien sucé…sa roue, pour reprendre un langage des cyclistes, pendant ses premières années d’apprentissage politique au cours desquelles le futur jeune ministre prit soin d’éloigner les premiers soutiens ébroïciens ! La lumière naissante ne pouvait trop supporter l’ombre…des « petites mains » de la capitale euroise.
Un très bon élève pour une destinée gagnante avec un parachute ascensionnel le menant jusqu’à l’Hôtel de Brienne à la tête du ministère des Armées. Un gros portefeuille bien garni avec les milliards mis à disposition au service des armées qui sont loin de jouer les parents pauvres. Même si sa voilure en a pris un sacré coup lors des sénatoriales où il a certes été élu mais en prenant sa première grosse claque électorale (la seule à ce jour) en étant le seul élu de sa liste, devant son actuelle suppléante, une ancienne sénatrice Républicaine, passée comme bien d’autres à…l’ennemi macroniste et donc toujours en sursis jusqu’à ce que Sébastien Lecornu à qui (toujours avec les mêmes amis) j’avais donné un sobriquet que la décence m’oblige à ne pas dévoiler dans ces colonnes (il y a prescription) ne quitte, ça arrivera bien un jour, le gouvernement. Le jour n’est pas encore semble-t-il venu et ce d’autant que le plus jeune patron des Armées depuis la Révolution, non pas de mai 68, mais bien celle de 1789, fait partie de la « short liste » pour briguer jusqu’à la place de « Babeth » Borne à Matignon. La même à qui on a prêté il y a quelques jours cette phrase qui a fait grand bruit « je suis à la tête d’un gouvernement comprenant une moitié de ministres débiles ».
« Seb » n’appartient pas de toute évidence à cette catégorie. Il n’est pas non plus du genre à déplaire, contrairement à bien d’autres, à celui qui l’a fait, sinon roi, tout au moins chef d’Etat-major adjoint puisque le président de la République reste bien sûr le chef des armées et dont il est de façon incontestable l’un des chouchous.
Et le plus drôle dans l’histoire c’est que l’actuel patron de la « Grande muette » pourrait se retrouver en concurrence pour Matignon, selon certains, dans l’hypothèse d’une quille prématurée de son actuelle locataire de plus en plus installée sur un siège éjectable avec toutes…les rafales qu’elle doit supporter, avec son ancien patron, « Nono » Le Maire (dont se méfie « Manu II ») et encore plus avec son meilleur ami, Gérald Darmanin. Que nombre d’observateurs voient prendre un galon supplémentaire. Ce que je ne crois…guère dans cette possible guerre de succession. Quel intérêt politique aurait le boss qui part en Chine pour se dérider (il éprouvera très vraisemblablement plus de mal pour dérider le premier des chinois) pour élargir sa majorité et promouvoir l’un de ses ministres issus des Républicains certes les plus en vue. Avec l’ambition qui va avec. Mais je me suis déjà « planté » sur les bords de l’Iton…Mieux vaut être prudent !