C’est bien de mettre le paquet sur les colis, mais il ne serait peut-être pas inutile de ne pas oublier pour autant le courrier, qui, il est vrai, pèse de moins en moins dans le chiffre d’affaires d’un service autrefois réellement public. Ce qui est loin d’être le cas dans certaines villes (pas toutes loin s’en faut) depuis un bon mois et plus particulièrement au Havre où une course de lenteur perdante a été engagée avec un indéniable succès. Une très petite vitesse de croisière et ce quelle que soit la couleur du timbre, rouge ou vert et même des recommandés. Et je parle en connaissance de cause. Est-ce sur le dos de nouveaux auxiliaires, en l’occurrence des tortues, que sont transportés nos courriers. Heureusement encore que les moyens modernes de communication pallient cette défaillance coupable. Et ce d’autant plus que tout déplacement est impossible.
Quelques exemples, parmi tant d’autres, témoignent de cette profonde et lamentable désorganisation à la justification douteuse. Après une vingtaine de jours de poste restante, un recommandé important en partance du Havre n’est toujours pas parvenu jusqu’à son « terminal » rouennais. C’est bien connu que les relations ont toujours été difficiles entre les deux métropoles de Seine-Maritime. Et ce pas seulement dans les domaines économiques, sportifs et politiques!
Encore plus drôle, si l’on peut dire, un autre courrier en provenance de Honfleur a mis plus de deux semaines, pour rejoindre enfin son port d’attache du Havre, après une très longue traversée de l’estuaire. A la nage, selon toute probabilité. Des pirates se sont peut-être postés à la hauteur du pont de Normandie pour racketter ses victimes. Allez savoir…
On peut comprendre la position de la Poste, à la demande des syndicats, pour protéger à la fois son personnel et sa clientèle. Mais il n’en demeure pas moins qu’avec seulement trois passages la semaine portés à quatre, depuis hier, ça limite forcément l’efficacité. Surtout que les facteurs et factrices les plus résistants au virus se paient des tournées supplémentaires pour cause des arrêts de travail en surnombre de leurs petits camarades.
Certaines mauvaises langues syndicales en sont à imaginer, une horreur: cette inorganisation pourrait valoir de test grandeur nature en vue d’une organisation future de la Poste. Quelles vilaines intentions ? Ce n’est pas le genre de la maison. Faudra-t-il s’habituer dans l’avenir à ne voir nos préposés (un lien social très important en secteur rural) que trois ou quatre fois par semaine ?
Les commerçants qui auront échappé au massacre, pourront souffler un peu plus au niveau de la réception de leurs factures! Et il n’est pas impossible, non plus, que les « clients » ne prennent plus le traditionnel calendrier canin et félin de fin d’année pour les étrennes, qu’une fois tous les trois ans! Ca va à juste titre aboyer et miauler du côté des personnels.
On ne risque pas en revanche d’avoir du retard avec les prélèvements bancaires en tous genres qui curieusement ont été avancés d’un ou plusieurs jours ce mois d’avril. Pour un grand nombre d’entre eux. Des fois que l’on pourrait être tenté de faire opposition pour le versement de ces obligations incompréhensibles hélas chaque mois. C’est curieux, non ?
PS: La palme de la bêtise revient sans la moindre hésitation à des centaines d’amateurs d’une « illustre » enseigne américaine, qui ont même attendu près de trois heures (pour les moins chanceux) dans les files d’attente de plusieurs centaines de mètres avant d’être servis au drive du fast-food »qui rouvrait lundi en fin de soirée dans la région parisienne. Cette réouverture a occasionné des bouchons impressionnants. Un confinement automobile lamentable, un doux euphémisme qui appelle tout de même des réactions indignées. Il est possible que tous ces automobilistes auraient pu restés très négatifs au niveau de leur Q.I ! Il faut vraiment en trimballer pour patienter autant de temps dans sa voiture pour manger un sandwich ou une salade sans gout! Ca a un un nom: la connerie…Dans toute sa splendeur.
Et pendant ce temps là les vrais établissements de restauration, brasseries, bars et autres hôtels, doivent ronger leurs freins! Et devront, selon toute probabilité, patienter jusqu’à mi-juin pour rouvrir leurs portes!