Le compte à rebours est lancé. Une question d’heures ou de jours. Restera, restera pas ? Les paris sont ouverts alors que le Premier ministre, à l’applaudimètre des sondages, semaine après semaine, affole les compteurs dans le bon sens pour lui. Contrairement à son patron de l’Elysée. Qui au final n’a pas à grand chose à gagner avec la solution du dégagisme. Même si elle serait pas mal vue du côté du Havre où le nouveau maire doit être élu dimanche matin. On imagine difficilement une absence de réponse d’ici à cet ultimatum temporel. La popularité d’un « Doudou » qui n’est plus le coucou d’Antoine Rufenach, depuis ses deux réélections en 2014 et 2020,et son parcours réussi à Matignon, ne va pas aider le président à faire le bon choix. Un président qui aujourd’hui dans la presse régionale salue le « travail remarquable » de son Premier ministre. Ce qui peut être un indice pour son maintien…encore que l’on a déjà vu des présidents de club limoger leur entraîneur pourtant excellent!
Si le renouvellement de l’équipe gouvernementale s’impose dans les meilleurs délais, il en est un impératif, tout aussi prioritaire auquel le chef de l’Etat ne pourra pas échapper dans les mois à venir: c’est bien celui de nettoyer de la cave au grenier le mouvement En Marche qui l’a porté au pouvoir en mai 2017. La débâcle des municipales a bien prouvé combien il était grand temps que la grande purge intervienne au plus vite. Dans une ville capitale jugée imperdable il y a un an, les « ténors » parisiens de LaREM, après l’épisode calamiteux de la candidature Benjamin Griveaux et le lamentable échec cuisant d’Agnès Buzyn, ont réussi l’exploit que l’on connait. L’heure est au grand chambardement. Ce jeune parti n’existe que par et pour un seul homme, Emmanuel Macron. Ce vaste chantier doit être celui de la totale reconstruction pour faire de ce mouvement présidentiel une nouvelle machine à gagner. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. L’arbre des Européennes de l’année dernière avait caché la future déroute survenue en mars et juin.
Pour en revenir au scrutin des municipales, force est de constater que la vague verte s’assimile davantage à une vaguelette qu’à un tsunami sur l’ensemble du territoire. On s’est évidemment focalisé et à juste titre sur les grandes villes symboliques comme Lyon, Bordeaux, Strasbourg, de très belles prises pour EELV, mais ailleurs ? Peut-on parler de raz-de-marée alors que les Verts n’ont remporté qu’une trentaine de communes sur les 3168 qui restaient en compétition. Soit le chiffre ahurissant de 1 %. Pas de quoi effectuer des cabrioles de triomphalisme. Déjà que Yannick Jadot n’a déjà plus le melon mais une véritable pastèque et se voit déjà au second tour de la présidentielle.
Le feu vert ne reste pour le moment circonscrit qu’aux seuls centres-villes de certaines grandes métropoles et non même pas à la périphérie. Le charismatique premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a déclenché une mini-tempête chez les socialos, en annonçant que l’ancien parti à la rose pourrait ne pas présenter de candidat en 2022 et se ranger derrière le prétendant écolo, dès le premier tour. Il faut reconnaître que la dernière enquête d’opinion laissant une Olivier Faure à 3 % n’incite pas à un optimisme béat, même si les résultats du PS n’ont pas été mauvais (tout est relatif) dimanche dernier!
Enfin à Marseille, le suspense continuera jusqu’à samedi matin. Et l’élection du maire se jouera peut-être au bénéfice de l’âge si il y a une égalité, avec un remplacement de la prétendante, Martine Vassal par le député républicain, Guy Tessier. Alors qu’un second candidat du même parti s’est déclaré hier par peur que Guy Tessier obtienne des suffrages des élus du Rassemblement national lors du troisième tour décisif. Quelle sacrée bouillabaisse au pays du tournage de la série à succès « Plus belle la vie ». Ces tripatouillages et ce scénario font vraiment désordre. Après on s’étonnera que les électeurs se détournent de plus en plus des urnes!