Avant de claquer la porte un jour ou l’autre du ministère de la place Vendôme, Eric Dupond-Moretti s’est offert un petite joyau: celui de mettre une petite claque au magistrats. A défaut de pouvoir la fermer, il a ouvert la porte de la présidence (si bien sûr le chef de l’Etat entérine ce choix), pour la première fois à une représentante du barreau des avocats. En l’occurrence une avocate vice-bâtonnière à Paris. Heureusement encore qu’il s’agit d’une femme. Sinon, « l’affreux macho et barbu » qui ne rate jamais une occasion « de l’ouvrir » (même s’il a mis un peu d’eau dans son whisky avec sa mission ministérielle) en aurait encore pris pour son grade et été habillé pour l’automne avec une corporation de magistrats qui ne le portait déjà pas dans son coeur. La réciproque est aussi vraie.
N’écrivait-il il y a deux ans alors qu’il n’était surtout connu que par son surnom d’Acquittator (le prochain pourrait être Terminator) que la « fameuse » Ecole nationale de la magistrature (ENM) était incapable de former correctement « les futurs magistrats enfermés dans un moule dont ils ne sortent jamais ». « Une caste de jeunes boutonneux et névrosés ». Qu’en termes élégants ces choses-là avaient été dites. Il pourrait très vite rejoindre « le mur des cons » toujours aussi peu élégant de l’ENM qui à l’époque, avait déclenché les hostilités entre nombre de politiques tous ou presque marqués à droite et une grande partie de ses représentants dont l’orientation politique n’est pas un fantasme éculé!
C’est évidemment une coïncidence si ce ce chasseur sachant chasser a annoncé cette décision le lendemain de l’ouverture sur une partie du territoire. L’histoire ne dit pas si les principaux intéressés ont arrosé cette nouvelle provocatrice dans leurs bureaux de Bordeaux, ville décidément au coeur de l’actualité après les arbres morts de son nouveau maire. Reste que l’entente déjà très peu cordiale entre le Garde des Sceaux et ses chers magistrats risque de sentir un peu plus le sapin pour les mois à venir. Nous sommes très éloignés de la justice anglaise où les juges plutôt plus chevronnés au niveau de l’âge rendent la justice en perruque au nom de la reine. Dupond-Moretti, déjà en robe, mais ça c’est normal, mais aussi avec une perruque, ça aurait eu de la gueule!
Ca sent aussi un peu le sapin, et non pas dans les cols du Tour de France pour l’un de ses meilleurs escaladeurs du peloton, qui est passé au travers cette année de son tour (avec une très modeste 17 e place au final) mais pas au travers d’un contrôle de plusieurs de ses proches. Deux personnes de son entourage ont en effet placées en garde à vue et sont suspectées de « circulation de produits à usage dopant ». Cela faisait longtemps que des soupçons de dopage n’avaient pas terni une Grande Boucle archi dominée cette année par deux ours slovènes très gloutons. Trop gloutons ? Il faut espérer que non. L’avenir nous le dira. En attendant l’équipe bretonne d’Arkea-Samsic tend le dos avec cette affaire touchant les deux frères Quintana et plus particulièrement Nairo. Qui assurément a davantage abusé de chouchen que de produits à effets performants ou pire encore des spécialités de son pays d’origine. Le manager général de l’équipe semble vouloir minimiser ce début d’affaire qui, a-t-il déclaré « ne concerne qu’un nombre très limité de coureurs ainsi que leur entourage non salarié de l’équipe ». Même s’il n’écarte pas, à l’issue de l’enquête que « le groupe se désolidariserait immédiatement et prendrait sans attendre les mesures qui s’imposent pour mettre fin aux liens pouvant les unir avec des méthodes inacceptables et toujours combattues ». Ca a le mérite d’être…clair au cas où.