L’issue du match semblait « pliée ». A savoir le maintien des élections territoriales en juin. Or l’exécutif a trouvé le moyen intelligent de semer à nouveau le doute et le trouble en décidant de consulter les maires évidemment en première ligne pour l’organisation du scrutin. La discorde s’est cristallisée ce week-end autour de cette demande formulée en dernière minute, vendredi (!) aux 38.000 maires de France, alors qu’un large consensus s’était dégagé pour une réponse d’ici à mercredi par l’Assemblée nationale et le Sénat. Le gouvernement serait-il encore hésitant pour sortir un nouveau lapin de son chapeau ? Agrémenté de beaucoup de trop moutarde à mon goût! Avec les soutiens appuyés du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand et François Bayrou, chauds partisans d’un nouveau report. Le P.S et L.R, entre autres, auraient tout loisir, à juste titre, de crier au scandale démocratique. Pour l’Association des maires de France, présidée par François Baroin, « cet avis ne saurait faire partager aux maires la responsabilité d’une décision qui relève entièrement de celle de l’Etat ». Le président des Départements, l’ancien ministre proche de Jean-Pierre Raffarin, Dominique Bussereau, s’agace de cette « nouvelle embrouille » alors que son ex-collègue gouvernemental, Christian Estrosi, le maire de Nice, estime lui que sa priorité « est bien de prévaloir une autre campagne, celle de la vaccination ». Le maire de la cinquième ville de France penche sérieusement du côté ajournement à l’automne. « Notre démocratie ne sera pas confinée si nous avons la garantie que ces élections puissent se dérouler dans les meilleures conditions en septembre ».
C’est évidemment plus facile de tenir un tel discours lorsqu’on n’est pas concerné directement par un scrutin. Y aurait-il aussi au niveau de la démocratie des élections dites essentielles et d’autres jugées non essentielles ? L’exécutif donnerait alors du grain à moudre à ceux qui pensent que ce report ne serait que « misérables calculs politiques » avec pour horizon la présidentielle à laquelle un président de Région, celle des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, s’est déjà déclaré. Des manoeuvres pour la bonne cause, la sécurité sanitaire, qui se retourneraient néanmoins probablement contre leurs instigateurs. Et surtout inefficaces en terme électoral! Même s’il ne faut pas se…voiler la face: la tenue ou pas en juin des Départementales et Régionales doit être considérée par une majorité de nos compatriotes comme « le cadet de leur souci »!
Bref, on devrait enfin en savoir plus d’ici à mercredi. Cette décision est de toute évidence davantage attendue par les candidats et candidates. Notamment au Havre, pour la tête de liste de la « majorité philippiste et non LaREM pour la Normandie », comme l’a déclaré hier dimanche la députée « marcheuse » de l’Eure, Claire O’Petit, d’une façon quelque peu « vacharde ». En l’accusant au passage « d’avoir mis en difficulté le Président pendant son passage à Matignon ». Une belle déclaration d’amour chacun en conviendra qui n’augure pas d’un soutien effréné de la parlementaire pour le candidat Bonnaterre.
Ce dernier, essaie depuis quelques jours de démultiplier ses apparitions médiatiques. Il a même eu les honneurs hier du J.D.D qui a consacré l’un de ses articles titré « Ces inconnus que LaREM propulse aux Régionales », dont le nom aurait été soufflé par l’ancien Premier ministre. Le maire de Caudebec-lès-Elbeuf n’attend plus que le feu vert…du gouvernement pour lancer de façon encore plus visible sa campagne en présence du maire du Havre lors de l’inauguration de sa permanence havraise aux côtés de son « nouvel ami » de la Porte-Océane. Qui ne devrait plus tarder désormais, sauf…empêchement indépendant de sa volonté! On n’attend plus aussi que le photo des deux maires réunis au grand jour pour mettre un clap de fin à ce soutien jouant les Arlésiennes!