Encore un dur week-end émotionnel rythmé par une actualité liée en particulier à l’affaire Sarah Halimi, une sexagénaire d’origine juive frappée et défénestrée par l’un de ses voisins en avril 2017, un jeune musulman, qui, victime d’une « bouffée délirante » pour cause de consommation massive depuis trop longtemps de cannabis, lors de son passage à l’acte meurtrier, a finalement échappé à son procès. On ne juge pas un irresponsable. Evidemment un déni de justice pour tant de nos compatriotes excédés par cette succession de crimes odieux. Il suffirait de « fumer » pour échapper à la justice de la République? Ca va en donner des idées! Cela ne l’empêchera pas heureusement d’être interné dans un hôpital psychiatrique spécialisé pendant une vingtaine d’années. Il n’empêche: cette décision sur l’irresponsabilité pénale fait débat. Mais doit-on pour autant céder à la justice de l’émotion et accepter des comparaisons bien hasardeuses avec l’affaire Dreyfus, pendant la III e République, lancées notamment par des proches de la victime. On peut évidemment comprendre la juste colère des proches. Mais pour autant, est-il également judicieux de lancer dans l’urgence, dès la fin mai, le projet d’une loi qui comblerait ce vide juridique, comme annoncée par le Garde des Sceaux. Cette décision a déclenché hier et très vite la grande colère du Syndicat très politisé de la Magistrature, le même qui, il y a quelques années, en 2013, sous le « règne » de François Hollande, avait a été à l’origine du fameux « mur des cons » avec pour cibles vivantes des hommes et femmes de politique et diverses personnalités, journalistes, coupables d’être de droite. Le pire des crimes, qui là, ne méritent pas la moindre remise de peine!
C’était couru d’avance que les rassemblements en hommage à Sarah Halimi, place du Trocadéro, à Lyon et Marseille, en ce jour qui plus est symbolique de la Journée nationale d’hommage de la Déportation, seraient fortement suivis (plus de 20.000 personnes à Paris) et interprétés de façon diversifiée. Et que l’on ferait un focus sur les personnalités politiques et « people » dont Carla Bruni, présentes ou absentes.
Comme par hasard, les « Verts » et les « Insoumis » brillaient par leur absence comme une grande majorité de leurs amis de gauche d’une façon générale. Au contraire d’Anne Hidalgo, très maladroitement, « bousculée » oralement par des participants les plus radicalisés, accompagnée d’Audrey Pulvar, sa candidate aux Régionales. Dommage.
Ce moment de recueillement méritait mieux aussi que la récupération politique qui a rythmé toute la journée ou presque où l’on a assisté, entre autres, à une véritable course à l’échalote entre les deux prétendants à l’élection présidentielle, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, cette dernière pourtant plus modérée d’ordinaire, n’ayant pas hésité, ce qui est rare chez les élus de droite à l’exception des plus extrémistes, à avancer pour la première fois que « l’immigration avait un lien direct avec le terrorisme. » Ce qui n’est pas totalement vrai, mais en vérité pas pour autant totalement faux, même si fort heureusement tous les immigrés ne sont pas tous des terroristes en puissance.
En lien bien sûr avec le drame affreux survenu vendredi à Rambouillet, où une policière a été lâchement assassinée. Qui lui aussi a fait couler beaucoup de larmes et d’encre. Certaines de nos têtes d’affiche qui, pendant des années, ont gouverné et perdu une certaine légitimité dans le domaine de la sécurité, n’ont toujours pas compris, hélas! qu’une frange importante de nos compatriotes préféreront toujours l’original, comme disait son père, Marine Le Pen, à la copie. Ces coups de menton, après tant de louvoiements et renoncements, à des fins indéniables de proximité électorale, sont-ils encore pris au sérieux ? Pas sûr. Le porte-parole du gouvernement, très présent sur la scène médiatique depuis des mois, Gabriel Attal, n’a pas manqué d’accuser les oppositions de droite et d’extrême-droite, en particulier Marine Le Pen, de faire de la politique politicienne en instrumentalisant le terrorisme avec son propos « chaque attentat a ses victimes et ses vautours ». Reste que la politique politicienne ne se limite pas seulement aux seules oppositions et à ses éventuels charognards!
PS: C’est politiquement incorrect de dire du mal de « Kerdru » mais je n’ai pas trop supporté le passage de Michel Drucker, au J.T de 20 heures, de Laurent Delahousse, qui, pendant plus de 20 minutes, à l’occasion de l’autopromotion sur la même chaîne qui l’emploie, de son énième bouquin de souvenirs personnels, nous a fait une sortie larmoyante sur ses problèmes de santé qui pendant plusieurs mois, l’ont cloué malheureusement sur un lit d’hôpital. Comme des centaines de milliers de personnes, des anonymes, sur l’ensemble du territoire. Trop, c’est trop. La terre ne tourne pas autour du dernier grand monument historique classé de la télé française, de sa future nécrologie, de ce nombrilisme usant et de son désir de mourir sur scène. A 78 ans et après une si belle et longue carrière, l’ancien gendre préféré des ménagères de plus de 50 ans, dont le talent n’est pas en cause, méritait mieux que ce nouveau combat, celui de trop, peut-être, pour évoquer l’un de ses champions préférés, le boxeur Mohamed Ali ! J’ai franchement davantage apprécié sa voisine de plateau, l’une des rares femmes rabbin de France, Delphine Horvilleur.