Un président sans parti ni majorité …et un président élu « pour un temps»!

Suspensions de séance, conciliabules, engueulades et claquements de portes! Quelle comédie du pouvoir! Et dire que cette élection…présidentielle pour le Département de Seine-Maritime aurait dû se jouer au bénéfice de l’âge. De la…très vieille politique que l’on aurait aimé avoir disparu. Et bien non avec la tentative dilatoire de dernière minute des socialistes pour remporter la mise à la roulette! L’élu de Bolbec indépendant, Dominique Métot, ayant très bien résisté aux sirènes des uns et des autres, la parité entre les deux camps semblait inéluctable comme l’issue du match avec la manoeuvre du prétendant putatif, Christophe Bouillon, le maire de Barentin et ancien député, de se retirer du jeu et de présenter la doyenne de son groupe, Pierrette Canu.

Ca aurait dû « marcher » mais c’était sans compter sur l’attitude suicidaire de la gauche et plus particulièrement celle du groupe communiste qui, en signe notamment de représailles par rapport au divorce régional, préféra jouer la politique de la terre brûlée en présentant le maire de Dieppe. Lors des trois tours de scrutin. Un petit séisme…nucléaire à l’échelle de l’hémicycle rouennais , sujet ô combien de division entre les roses teintées de vert et les rouges pour faire capoter un mariage a priori gagnant. C’était aussi sans compter sans l’implication plus inattendue de l’adjoint EELV rouennais, Jean-Michel Bérégovoy, pourtant élu dans le cadre d’une alliance électorale entre les écolos et les socialistes. Du grand n’importe quoi s’expliquant aussi peut-être par la désillusion des écologistes lors des municipales à Rouen restée sous la bannière socialiste avec Nicolas Mayer-Rossignol.

La vengeance est souvent un plat qui se mange froid. Si le binôme verdoyant se retira au troisième tour décisif, il en fut tout autrement du candidat communiste…pour un calice laïc bu jusqu’au bout par les socialistes! Et du petit lait dégusté avec gourmandise par la majorité sortante qui réélisait sans souci son président « marcheur », Bertrand Bellanger. Qui avait bien eu chaud. La faucille n’est pas passée bien loin. Chapeau l’artiste où comment s’assurer la reconduction de son mandat en situation très minoritaire à droite et au centre où LREM ne pèse pas lourd dans l’arithmétique. Il ne s’attendait probablement pas néanmoins pouvoir compter sur le précieux soutien des communistes. Ca va laisser des traces cette parodie d’élection qui ne fait pas honneur à la politique. Surtout à gauche! Et après on s’étonnera de la défiance des électeurs et électrices à l’égard de ces vulgaires boutiquiers. Et que penser aussi de tous ces cumuls de mandats, ici comme ailleurs, au niveau de l’exécutif, propres à tous les partis de l’échiquier. Comment et ce n’est pas un problème de personne, admettre sans sourcilier que la première vice-présidente havraise de l’exécutif de cette collectivité importante puisse « en même temps » assurer une lourde charge d’adjointe dans la ville la plus peuplée de Seine-Maritime.

On a certes empêché le cumul député-maire (ce qui est était ridicule pour les parlementaires, également maires d’une commune de moindre importance) mais pas celui, bien au contraire, des cumulards de mandats territoriaux. Une belle foutaise!

Mais forts de leurs résultats salvateurs pour la majorité plurielle sortante, les représentants havrais méritaient bien trois postes de vice-présidents dont la première. Et même un quatrième en comptant l’agglo. Mais cette nouvelle mandature commencée dans la douleur et sans véritable majorité ne s’annonce pas rose pour le cauchois Bertrand Bellanger qui déjà aurait pu être mis en danger dans son propre camp! On lui laissera bien volontiers ce trait d’humour prononcé sitôt sa réélection entérinée: Il ne s’agit pas de construire la Seine-Maritime en marche, mais la Seine-Maritime qui marche ». Bien vu!

En berne sur l’ensemble du territoire, le drapeau macroniste flotte néanmoins dans les deux hémicycles de l’ancienne Haute-Normandie grâce aux voix L.R et centristes. Sans oublier le rôle joué par les communistes alliés de circonstance. Un bel et réel exploit dans l’ancienne Seine-Inférieure! A moins bien sûr que la tournure des événements avec une élection potentielle au bénéfice de l’âge les ait incités à refuser ce simulacre de magouille et « tambouille » épaisse. On peut toujours le croire.

L’élection ou plutôt réélection dans l’Eure du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, qui bénéficiait d’une écrasante majorité numérique a en effet de son côté constitué une certaine surprise dans la mesure où ce n’était pas joué d’avance qu’il puisse cumuler son mandat présidentiel et son portefeuille ministériel « pour un temps » comme il l’assuré, fort de l’acceptation du chef de l’Etat. Il devrait être le seul d’ailleurs à pouvoir bénéficier de ce sursis. Réélu dans son canton dans un fauteuil XXL avec 80 % des suffrages, l’ancien maire de Vernon élu sénateur en septembre méritait bien cette mansuétude de l’Elysée. Et pour cause aussi vu le massacre électoral des ministres aux Régionales! Et peut-être un peu le futur rôle majeur du président réélu en CDD, dans la campagne présidentielle de l’actuel président de la République à partir de l’automne prochain!

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