Ce n’est sûrement pas la panacée, mais d’autres pays ont emboîté le pas du…marcheur Macron. Et c’est probablement la seule parade efficace, ce pass sanitaire, souhaité évidemment par personne, à un nouveau confinement mortifère à la fois moral et économique. Et pourtant ils sont encore dans la rue. Certes moins nombreux. A manifester surtout contre le chef de l’Etat. Leur bête noire qu’il faut impérativement dégommer. Chaque samedi, c’est jour de fête et jeu de quilles: la petite sortie de plus en plus familiale. Les poussettes sont de sortie. Et les pancartes avec. Quelle est l’utilité d’y promener ses enfants ? Ca me rappelle, toutes proportions gardées, les manifestations contre une réforme sur l’armée de Michel Debré, cela ne nous rajeunit pas, dans les années soixante-dix et auxquelles participaient en grand nombre les jeunes filles pourtant pas concernées, de premier chef, par le service national. Si ce n’est de leur priver de leurs amoureux éventuels pendant quelques mois. Ah la nostalgie…
Le français râleur aime bien défiler. En toute circonstance. C’est un sport national qui nous hisserait de toute évidence sur la première marche du podium olympique de la contestation. Nous n’avons pas de rivaux à notre hauteur. Même si à entendre certains, nous vivons dans la pire des dictatures. A côté: Erdogan, le grand démocrate coréen du nord à la frange et Poutine et le président chinois, c’est vraiment de la petite bière! Interdite d’ailleurs dans le monde merveilleux des talibans dont les représailles commencent à être terribles. On exécute à tour de bras et les pauvres femmes afghanes, prioritaires, passent là en première position.
Chez nous, on aime la marche à pied sans forcément la tenue adaptée. On chante, on crie, on danse et menace aussi. Et les chaînes d’infos se régalent d’un plat hélas pas assez épicé à leur goût. Alors on se contente des images que l’on a: des bagarres entre militants d’extrême-droite et d’extrême gauche à Montpellier, à coups de jets de bouteilles, avec quelques blessés à déplorer, des journaux de « l’Indépendant » jetés à terre et piétinés à Perpignan (et dire que certains manifestent au nom de la liberté!) un passage en force dans l’enceinte du château des Ducs à Nantes, des consommateurs attablés à des terrasses hués, voire même molestés. Elle est belle la démocratie ? Mais finalement, ils n’ont peut-être pas tort de marcher. Ne dit-on que c’est bon pour la santé de faire de l’exercice. Même si c’est préférable d’être vacciné!
Il y en a un qui se régale dans la classe politique depuis six semaines. Quelle aubaine pour lui que l’obligation de ce pass-sanitaire. Il atteint chaque semaine son Nirvana, le grand gourou patriote Florian Philippot. Il s’est refait une petite santé provisoire en refusant à la fois la vaccination et le pass sanitaire. Sur le dos de ses fidèles implorant à ses côtés. Que c’est beau et émouvant. Avec de nouvelles pancartes apparues ce samedi (actualité oblige) toutes à la gloire d’un autre gourou, le professeur Didier Raoult, invité à prendre sa retraite.
C’est aussi marrant, si l’on peut dire, d’assister à la renaissance cathodique de quelques éditorialistes surtout au féminin (pardon mesdames je plaide non coupable) les plus langues de vipère, du « Figaro » qui elles aussi refont surface après les épisodes des Gilets jaunes (de retour aussi dans les cortèges) qu’elles supportaient dans les premiers temps. Tout est bon, non pas dans le cochon, mais pour descendre le Macron! C’est ce qu’on appelle un bel effet d’aubaine.
Et quelle puissance dans l’argumentation de certaines interviews prises au vol telle que celle émise par une femme, très bon chic bon genre, dans le cortège de la secte Philippot: « Les vaccinés ont vendu leurs corps aux laboratoires pharmaceutiques ». Y-a bon ? Ils auraient été payés pour jouer les cobayes ? Et c’est seulement maintenant que je l’apprends. Je me suis fait « rouler » dans la farine de l’AstraZeneca » à deux reprises. Je réclame mon dû…Avec les intérêts.
Plus sérieusement et ça se passe dans la ville de notre ancien Premier ministre, le Havre. Et là ca ne prête pas au moindre sourire: la tendance est elle plutôt à la hausse. Des plus regrettables. Au chapitre des agressions des personnels soignants. Traités de façon bien sympathique de gardiens de zoo! Les pires des collabos (ca rime avec kapos de sinistre mémoire dans d’autres camps) comme chacun sait. Les infirmier(è)s libérales sont de plus en plus visé(e)s et leurs voitures fracturées notamment, le plus souvent accompagnées de vols de matériel professionnel. A moins qu’ils ne volent que des doses de vaccins ? Pour les détruire évidemment. Il arrive même que certains de ces réfractaires aux vaccins (en large majorité a priori) utilisent des bips électroniques efficaces pour ouvrir les voitures. Il n’est pas bon avoir un caducée professionnel sur son pare-brise. A quand les tournées à vélo ? En plein centre ville de jour comme de nuit et en toute impunité. Sans parler des menaces verbales et écrites et des méthodes d’intimidations intolérables. Ils et elles ne font que leur boulot, le mieux possible dans un contexte déjà si difficile. N’en déplaise à tous ces abrutis! Défiler: oui, si cela leur chante, à partir du moment où ils ne détruisent pas et ne se rendent pas coupables d’exactions rendues monnaie courante dans un pays tellement totalitaire! Où l’on va, tout de même, jusqu’à proposer des sommes pas vraiment modiques à des personnels de santé pour des faux pass sanitaires! Et surtout que certains de ces détenteurs du précieux sésame refusent de s’en servir et donc se privent, par simple conviction militante! La bêtise sans limite. C’est beau le militantisme. Vive la solidarité avec toutes ces brebis égarées…Nos compatriotes des Antilles et de nos territoires d’outre-mer et plus particulièrement de la Polynésie, aujourd’hui, doivent aujourd’hui regretter d’avoir écouté certaines sirènes du malheur!