On nous promettait du sang et des larmes à la rentrée. En matière économique s’entend. Surtout avec la reprise de la crise sanitaire. Inquiétante à bien des égards et la réticence d’un trop grand nombre d’irréductibles gaulois encore (même si nous détenons un beau record de vaccinés contrairement à ce que l’on nous « promettait » il y a encore quatre mois) à accepter à la fois la vaccination et son pass devenu obligatoire. L’objet de tant de folies démultipliées dans leur ampleur par l’espace médiatique jamais avare pour mettre de l’huile sur le feu. Pour faire le buzz en période estivale. On ne peut pas se régaler tous les ans d’une affaire croustillante à la Benalla! Même la tragédie afghane, mais si éloignée de la vieille Europe, dont on ne mesure pas forcément l’impact, ne peut pas suffire à elle seule pour rendre encore plus sombre un horizon qui semblait bien bouché avant l’été un peu pourri en terme climatique!
Ne nous « emballons » pas trop vite néanmoins car il ne faut pas oublier le fait que l’état protecteur a joué un rôle majeur (n’en déplaise aux éternels râleurs et grincheux) en aidant justement à la fois les entreprises et tous les actifs.
Quelle bonne surprise en effet que de constater que la reprise économique, après ces longs mois d’apathie, est meilleure que prévue. Nombre de clignotants sont passés au vert. Dont celui du chômage repassé sous la barre des 8 %. Son niveau d’avant crise. Qui l’eut cru ? Pas grand nombre.
Les défaillances en chaîne d’entreprises ne sont pas intervenues. Tant mieux. Combien d’entreprises petites et grandes, en sérieuse difficulté avant l’arrivée du Covid ont été sauvées de la faillite avec toutes ces aides apportées. Avec raison. Mais l’effet d’aubaine ne peut pas s’éterniser dans le temps. Comme les impôts!
Cette météo économique plutôt ensoleillée n’est pas à l’abri toutefois de la fin progressive et toute aussi légitime des aides et aussi et surtout des tensions dans la recherche d’une main d’œuvre ne touchant pas seulement que le secteur de l’hôtellerie et de la restauration où il manque toujours plus de 100.000 professionnels. Le secteur ne fait vraiment plus rêver (l’a-t-il fait un jour avec ses contraintes ?) et la fermeture des établissements pendant de si longs mois a donné des idées de reconversion à bien de ses acteurs. L’oisiveté forcée et pas seulement dans ce secteur, n’est pas non plus source d’encouragement à travailler d’où les difficultés pour les entrepreneurs à trouver de la main d’œuvre. Il y aurait comme une tendance, pour certains d’entre eux, ne généralisons pas, à jouer « petit bras » C’est évidemment politiquement incorrect de dénoncer cet état de fait. Et ça fait des années…
L’état est trop bonne fille à l’égard de ses chômeurs professionnels. D’où l’urgence…quasiment impossible dans cette période de future présidentielle de réformer enfin des droits qui pourraient être, pour certains d’entre eux, revus à la baisse! Emmanuel Macron aura-t-il ce courage indispensable ? On peut en douter surtout avec toutes les incertitudes dues à cette foutue crise sanitaire.
Notre légitime optimisme, sans être béat, pourrait être aussi mis en brèche par un autre péril dont on parle trop peu. Celui de la difficulté en approvisionnement de certaines matières premières, objets de tant de spéculations financières et de la pénurie très inquiétante en composants électroniques. Un feu clignotant couleur orange sanguine tout particulièrement dans le monde des constructeurs automobiles. Français comme étrangers.
Après des portes fermées pendant de longs mois, les concessions, pour les voitures neuves, doivent affronter et leurs clients avec, des délais d’attente jamais vus. Surtout lorsqu’on est une entreprise pour renouveler sa flotte.
Un ami cher m’avait soufflé cette juste remarque et inquiétude il y a à peine un mois. Sans que les constructeurs automobiles ne s’en émeuvent médiatiquement. Pour continuer à toucher de grosses aides ? Les fermetures d’usines se multiplient sur notre territoire faute de pièces manquantes. Un arrêt d’activité certes provisoire mais susceptible de durer dans le temps. Pourquoi un tel silence pesant ?
Ça fait tout de même très long, jusqu’à un an parfois, pour enfin toucher les véhicules nécessaires pour faire « tourner la boutique ». Notamment bien sûr dans le bâtiment, secteur où l’on peine aussi à trouver de la main d’œuvre, si ce n’est d’origine étrangère! Les fameux plombiers polonais et les autres, si nombreux, ne sont pas prêts de rentrer dans leur pays…