La presse s’en fait les choux gras. Il n’y a pas un jour ou presque sans que les médias n’envoient des cartes postales, petits et grands formats, sur la bonne fortune sondagière et les projets encore inavoués du maire du Havre. Qui hier samedi était dans sa bonne ville pour célébrer la traditionnelle fête de la mer de début septembre. Il n’a pas besoin de tirer les bords pour que l’on suppute. Enormément. Une certitude: il recevra le mois prochain ses amis maires et les autres dans sa ville. L’occasion rêvée pour lui de lancer ce qui pourrait être non pas un simple « think tank » ou un « vulgaire machin » ou petite chapelle, mais bien un mouvement politique structuré.
Qui dit parti dit forcément implication élective et participation à des élections avec des candidats portant ses couleurs. Reste à savoir vraiment lesquelles sinon celles d’une machine de guerre à son profit pour le coup d’après, 2027, car même réélu, Emmanuel Macron (qu’il soutiendra) ne pourra pas briguer une troisième mandat consécutif. A moins bien sûr que celui qui est caricaturé en dictateur ne fasse sa « révolution » à la russe et à la Poutine et ne modifie notre constitution. Restons sérieux bien sûr.
Une évidence s’impose: pour peser dans la prochain quinquennat (il a tout intérêt à voir son ancien patron de l’Elysée s’imposer à nouveau) l’ancien Premier ministre aura besoin d’un certain nombre de députés dans l’hémicycle estampillés philippistes capables de négocier avec ses partenaires de la majorité future. Et les Marcheurs, pour un certain nombre d’entre eux, imaginent déjà la perspective du retour de l’ancien homme de Matignon à l’Assemblée, non pas pour une simple présidence de commission ou une questure, mais bien pour y occuper le perchoir. Un scénario qui très probablement n’entre pas dans le plan de carrière politique de l’actuel titulaire du poste, Richard Ferrand. Autre certitude: les grandes manoeuvres de l’après-Macron, avant que les urnes de 2022 n’aient même rendu leur verdict (ce qui est tout de même un comble) ont bel est bien démarré.
Très pudique et prudent comme un…sioux, titre de l’un des deux futurs ouvrages qui lui sont consacrés l’ex-locataire de Matignon, qui n’a jamais voulu rejoindre En Marche, contrairement à ses ministres normands, entre autres, va en effet légèrement lever le voile ou plutôt le spi, non pas dans la rade de sa ville portuaire, mais dans les prochains livres de journalistes. Des réflexions-chantiers susceptibles de constituer la première ossature sérieuse de son futur projet présidentiel de 2027 ? Il apparaît semble-t-il, d’après les premières infos, la sortie des bonnes feuilles ne devrait plus trop tarder que l’étendard de l’ancien juppéiste flottera clairement à droite. Est-ce bien une surprise ?
Son parti lancé sur les fonts baptismaux, avec tous les avantages financiers de cette initiative, il n’aura aussi que le choix de l’embarras, très probablement, pour « parrainer » ses futur(e)s candidats aux législatives. Son premier grand test électoral pour voir s’il pèse également aussi lourd que les enquêtes d’opinions lui prêtent. Avec tant de gourmandise…Quelques noms, notamment sur ses terres d’élection en Seine-Maritime, peuvent apparaître comme privilégiés. On en saura déjà un peu plus sur l’identité des équipiers qui embarqueront dans les prochaines semaines sur le voilier Edouard Philippe. Ca tombe bien la Transat Jacques-Vabre approche à grandes voiles…
En attendant, un non-supporter du maire du Havre, le « Duc de Normandie », Hervé Morin, reçoit aujourd’hui sur ses vergers eurois tous ses amis normands pour sa traditionnelle fête de la pomme, non pas lui pour mettre les voiles sur l’horizon présidentiel, (il entend soutenir Valérie Pécresse (« l’heure des femmes est venue », a-t-il déclaré) qui, dans le JDD aujourd’hui, met la barre à droite toute, mais bien pour boire (pas seulement bien sûr!) un bon coup de cidre pour marquer la rentrée des classes. Avec modération, assurément…Même si comme il l’a aussi dit au micro de LCI, en direct de sa campagne: « le centrisme peut ne pas être mou » en référence aux déclarations de sa candidate préférée qu’il partage totalement…Et qu’il a accueillie à bras ouverts sur ses terres euroises dans l’après-midi. L’occasion pour nombre de fidèles de l’hôte de poser aussi avec son invitée de marque…Souvenirs, souvenirs…