« Faites des gosses »! Combien de fois avons-nous entendu cette formule vulgarisée dans nombre de foyers. Même si la situation ne prête guère au sourire, comment ne pas l’utiliser avec la polémique liée à la décision d’un organisme HLM de la ville de Nice de virer une mère de famille coupable d’héberger son fils de 19 ans condamné à une peine d’emprisonnement ferme de 20 mois pour « contrôle de stupéfiants ». Il n’en fallait pas plus pour que des associations (les politiques ont été plus prudents dans leurs soutiens) montent au créneau et dénoncent ce fait comme un « scandale » ayant reçu l’accord de la justice.
Quel scandale ? Tellement rare au demeurant pour un bailleur social qui ne prononce que très rarement cette éviction pour faute lourde. Faute de moyens juridiques appropriés. Validée cette fois-ci sur décision de justice. Semble-t-il justifiée aussi par toutes ces années de « misères » faites par cette famille dans leur ensemble des quartiers difficiles de Nice qui n’ont rien à envier à ceux du nord de Marseille dont a abondamment parlé à l’occasion de l’immersion prolongée sur trois jours du président Macron. Incivilités répétées, trafic de stupéfiants, la barque était bien chargée pour les protagonistes de cette affaire et peut-être pas seulement pour le fils de cette fratrie.
Comment ne pas comprendre aussi le légitime « ras le bol » de nombre de ces familles voisines qui vivaient la peur au ventre et qui en vain réclamaient ce départ de leur encombrant voisinage depuis des lustres. Un phénomène récurrent dans nombre de cités gangrénées par cette violence et les trafics en tous genres, le plus souvent en toute impunité. Des halls d’immeubles impénétrables! Et sans espoir de voir leur souhait bien étayé, semble-t-il, être enfin exaucé.
Il ne faut pas mettre un voile plus ou moins pudique ou faire preuve d’angélisme coupable sur cette lamentable situation dans des zones où le non-droit règne en maître. Peut-être que cette maman va payer au prix cher les « conneries » répétées de son fils. Peut-être pas, car il ne faut pas davantage oublier le fait que nombre de familles, à Nice, comme ailleurs, profitent plus ou moins grassement des coupables méfaits de leurs « rejetons », petits et grands.
Reste à savoir si cette décision peut être interprétée comme un signal d’alarme et une source d’inquiétude pour toutes ces mères de famille, surtout, hélas livrées à elles mêmes, trop souvent abandonnées par leurs conjoints. Ce qui ne justifie en rien leur coupable silence éventuel sur les délits de délinquants de plus en plus jeunes. Même si cela l’explique en partie. De telles mesures lorsqu’elles s’imposent auraient dû être prises depuis tellement longtemps. Dans la ville gérée par Christian Estrosi, 72 procédures d’expulsions sont en cours d’examen notamment! Combien dans la cité phocéenne par exemple ou dans les villes « chaudes » de la région parisienne ?
Et ce laxisme favorisé souvent par des élus locaux fermant les yeux pour raison de clientélisme, de gauche comme aussi de droite, ne fait que trop de mal aussi aux victimes collatérales dans cet apartheid social. Il ne faut jamais l’oublier avant de pleurer sur le sort de telle ou tel! Même si humainement c’est toujours difficile à supporter.
Encore faudrait-il que cette éviction programmée (dans quel délai ?) ne se heurte pas à des recours toujours possibles pour faire durer le plaisir! Enfin façon de parler…