Peut-on rire de tout ? Très probablement pas. Mais là je ne résiste pas à la raillerie-sortie de plusieurs élus de la majorité présidentielle sur les dernières saillies liées au polémiste-écrivain, Eric Zemmour. Qui, au regard de ses positions sur la place des femmes et des immigrés dans la société française, aurait pu très bien se servir d’un titre potentiel pour son nouveau bouquin « Ginette ou Armande à la cuisine et Mouloud ou Momo sur un bateau ». C’est finalement pas si mal vu que ça et amusant. D’une certaine façon!
Actualité oblige on pourrait presque y ajouter un autre personnage originaire, comme les parents de Zemmour, de l’Algérie. Beaucoup plus drôle en la personne de l’actrice pied-noir, Marthe Villalonga, qui nous tant fait rire avec les deux films d’Yves Robert, de nos chers éléphants au masculin hélas tous disparus, dans la rôle de la mère possessive de Guy Bedos. Même si bien sûr la comédienne, toujours bien vivante, ne peut pas être considérée comme issue de la communauté des harkis et supplétifs qui, aux côtés de leurs frères de l’armée française, ont combattu ensemble pendant la Guerre d’Algérie de 1954 à 1962.
Un sujet tellement douloureux qui lui ne prête guère à sourire. Et que le chef de l’Etat a évoqué hier matin à l’Elysée en demandant pardon à cette communauté qui a tant souffert dans sa chair après le départ de la France de l’Algérie et le sort qui lui a été réservé dans les années suivant son accueil sur notre territoire. Un exercice toujours difficile de contrition et de repentance qui pose débat contradictoire, même si Emmanuel Macron s’est refusé d’entrer dans le jeu de la condamnation de ses prédécesseurs concernés par ce si délicat dossier. Ca y ressemblait quand même un peu. Que vaudra l’éventuelle compensation financière promise par le futur candidat au renouvèlement de son mandat présidentiel. Ca y va d’ailleurs très fort au niveau des milliards promis par les uns et les autres candidats déclarés. Indignes de notre capacité à payer au final l’addition. C’est un autre débat…qui va nous occuper pendant la campagne d’arrosages en tous genres. La terre ne devrait pas trop asséchée!
Pour en revenir à « notre » Marthe Villalonga » élyséenne, comment ne pas s’interroger et même s’inquiéter du léger chahut provoqué au sein même du palais par une dame de toute évidence sincère et respectable pour le combat de sa vie, qui, invitée avec nombre de ses collègues défendant la cause des harkis, a sérieusement perturbé pendant dix minutes le discours du président de la République. Stoïque le « Manu élyséen » qui sans s’énerver a laissé parler son interlocutrice en pleurs et très remontée et sans donner l’ordre (ça aurait fait…désordre) d’exfiltrer hors les murs la perturbatrice. C’est vrai qu’il est habitué à subir le courroux de ses compatriotes qui ne se privent pas pour le chahuter lors de ses nombreux déplacements en province. Plus ou moins gentiment. On ne peut pas lui reprocher de ne pas aller au contact! Et même de l’aimer. Mais là la scène, qui n’était pas celle d’une fiction filmée filmée, s’est déroulée au sein même de l’enceinte présidentielle. Ca peut tout de même choquer et interpeller car, en la circonstance les invités étaient triés sur le volet! Des intrus vindicatifs, a priori, n’étaient visiblement pas à craindre. A tort. Surtout que le président de la République allait annoncer des « bonnes nouvelles » sonnantes et trébuchantes. Et bien non, même à l’Elysée, ça peut être le « foutoir ». Comme quoi le « dictateur » peint par ses opposants les plus virulents, n’est pas si liberticide que ça…Faut-il en rire ou en pleurer ?