La revanche des « petits pois » qualificatif peu amène dont il a affublé un certain nombre de dépositaires de la justice, suite à l’affaire du « Mur des cons » dont il avait été victime avec tant d’hommes et femmes politiques de droite, a sonné. Avec sa condamnation hier à un an de prison ferme pour son implication supposée dans un délit de financement illégal de sa campagne électorale de 2012! Presque dix ans. Une éternité que cette affaire Bygmalion traîne en longueur. Devrais-je me répéter, même si mon « désamour » avec Nicolas Sarkozy ne date pas hier, mais de longue date, seulement quelques semaines après son élection à l’Elysée, c’est dire, il est permis néanmoins de mesurer toute l’absurdité non pas de ces procès en cascade mais bien de l’acharnement de certains juges à son encontre. Même si les charges apparaissent de fait probables et ne pas mériter a priori la moindre indulgence. Surtout celle relative au feuilleton sans fin de Bygmalion.
Il ne pouvait pas bien sûr, en grand professionnel des campagnes électorales, ne pas se rendre compte-un minimum- des dérives financières lors des dernières semaines pour tenter un difficile et hypothétique retour dans le match. Mais de là à le condamner à un an de prison ferme, même s’il a fait appel, et peut-être à l’obligation déshonorante à vie, de porter un bracelet électronique. Cette sanction possible et cette symbolique qu’elle entraîne ne sont pas seulement personnelles mais touchent par ricochet une bonne partie du peuple français. Qu’il ait été ou non à un moment plus ou moins long, sarkoziste. Ou pas du tout.
C’est aussi la France que l’on traîne un peu dans le déshonneur avec cette condamnation. Certes un ancien président de la République est un justiciable comme tout le monde. Mais ni plus ni moins que l’un de ses compatriotes.
Il est presque assez drôle de voir néanmoins toute la droite, pour certains de ses dirigeants, surjouer la colère, l’indignation et l’émotion (ça ne coûte pas cher) et la gauche verte et rose, entre autres, si vertueuse, saluer la justice qui « s’honore de juger les puissants ». Un puissant « démonétisé » depuis quelque temps tout de même même si beaucoup encore se pressent dans ses bureaux payés par les contribuables, pour recevoir son onction. Surtout ses anciens compagnons en vue de la présidentielle, même s’ils ont un pied, voire les deux hors du parti. Il restera encore pour un certain temps une boussole au sein de son parti qu’on le veuille ou non.
N’aurait-il pas été plus judicieux de « frapper » davantage au niveau du portefeuille celui qui avait eu « légèrement » le culot de faire payer les militants et sympathisants de l’UMP de cette faute très collective à l’occasion d’un « Sarkothon » tout aussi ridicule! Même si le ridicule, on le sait, ne tue pas, heureusement.
Et lorsqu’on sait que la protection d’un ancien président ne manque pas jusqu’au terme de sa vie, il est quand même permis de rire jaune à cette nouvelle surveillance électronique, une grande première, qui, en plus, n’interviendra pas, au pire des cas ,avant de nouveaux jugements en appel et très probablement en cassation et pas avant deux ou trois ans! Grotesque… A-t-on vraiment pensé à la pauvre Carlita avec son homme « menotté » si l’on peut dire, à l’une de ses chevilles ? Elle devrait en faire une chanson! Comment aussi pour le clin d’oeil taquin, ne pas relever l’un des dessins caricaturaux du jour: « Si à 66 ans, tu n’as pas ton bracelet électronique, c’est que tu as raté ta vie ». Pas sûr que ce trait d’humour fasse tellement rire l’intéressé et ses proches…
PS: C’est la petite phrase du jour: celle de l’essayiste et économiste et surtout bien en cour de l’Elysée et pas seulement sous le règne de l’actuel chef d’Etat, Alain Minc, qui, à propos de l’ex-Premier ministre, a balancé une gentillesse à l’égard du maire du Havre: « Edouard Philippe n’existe que grâce à Emmanuel Macron. C’est lui qui l’a créé ». Et les électeurs et électrices du Havre peut-être aussi un peu dans un premier temps!
Il est peu probable que ce notable du « tout Paris politique » rejoindra le prochain parti de l’ancien locataire de Matignon qui, à propos de l’âge de la retraite, a envoyé un « scud » en direction de son ancien « patron » en rapportant qu’il n’était pas opposé à un recul même jusqu’à 67 ans! C’est osé. La barre est placée à une « belle » hauteur! Un soutien certes en 2022, mais les critiques vont néanmoins pleuvoir. Avec ses grandes jambes, « Doudou » a déjà escamoté les haies d’avril prochain…pour franchir dans un premier temps les législatives de juin et mesurer tout son poids dans le nouvel échiquier politique!