Une « boule d’amitié et d’amour » qui elle n’était pas hypothéquée!

Elles nous manquent nos marionnettes du « Bébête show » et des « Guignols » (celles de la première époque)! Il est à la fois triste et joyeux de les revoir tirer les fils de la politique et du sport. Notamment. Et surtout de l’actualité tellement morose. Dans cette journée d’hommages à Bernard Tapie, une montagne d’éloges digne d’une grande étape alpestre, il est le dernier vainqueur français par procuration avec Bernard Hinault qu’il dirigea avec Greg Lemond, autre vainqueur de la Grande Boucle, il nous revient l’image de sa marionnette. De taureau et de guignol de l’Info, tellement drôles. Comme « la combine à Nanard » sur Canal+. Le témoin d’une époque digne aussi d’un monstrueux marathon sur cinquante ans de vie publique, alors qu’il était davantage un sprinteur. Un homme pressé et survolté comme ses piles Wonder. Pas sa page la plus glorieuse au niveau social. Il voulait toujours gagner mais pas seulement pour battre les autres. L’itinéraire d’un « tendre voyou » si populaire et finalement sympathique. Celui aussi d’un sacré « burné »…Sa marionnette ne lui a-t-elle pas fait dire: « la seconde, je l’ai hypothéquée ». Elle ne manquait pas d’humour cette « boule d’amitié et d’amour » peinte depuis hier avec chaleur et émotion par l’un des témoins clés de cette longue journée d’hommages: son ami de 45 ans, son ancien avocat des années quatre-vingts, Jean-Louis Borloo, ancien ministre et maire de Valenciennes, une ville qui a lui coûté si cher et plus de six mois de détention et le début de ses déboires judiciaires avec aussi bien sûr sa partie sans fin de billard à trois bandes avec la justice et l’affaire Adidas!

Même si les circonstances ne prêtaient guère à la gaudriole, ça faisait plaisir aussi de revoir à l’écran cet ami sincère et fidèle, l’homme de tous ses combats partagés ou presque toutes ces longues années. Toujours fidèle aussi à sa marque de fabrique, la chemise mal repassée, le cheveu toujours un peu en pétard (ce n’est pas la jalousie qui me fait, si j’ose dire, parler »). Un personnage aussi attachant dans son genre, qui lui aura également succédé au ministère de la Ville. Celui qui à l’époque avait été traité pour le blesser de « Tapie du nord ». A son plus grand bonheur, a reconnu le sourire aux lèvres ce matin l’ancien homme politique. « je ne l’ai pas interprétée comme une insulte, bien au contraire« . Qui ne pouvait pas s’empêcher de lâcher quelques anecdotes sur son « frère » ministre éphémère pendant seulement quatre mois. Pas très apprécié (un doux euphémisme) par ses amis de gauche de gouvernement si ce n’est par le Premier ministre, Pierre Bérégovoy et le président Mitterrand, bluffé par le talent de l’intéressé.

« Ce n’est probablement pas connu mais Bernard et Dominique, sa compagne de cinquante ans, l’amour de sa vie avec ses enfants et petits-enfants, ont accueilli et recueilli chez eux ces dernières années une petite franco-marocaine atteinte d’un cancer incurable qu’ils ont accompagnée jusqu’au bout avec tout leur amour ». Et puis cette générosité d’un cachet énorme de l’émission à succès « Ambitions » qui le fit connaître du grand public à la télévision dont il obligea la production à reverser l’intégrité à la Fondation abbé Pierre…

Jeudi, la bête médiatique aux mille vies, la veille de son inhumation chez lui à Marseille, l’ancien titi parisien recevra les ultimes témoignages d’affection et même d’amour de son peuple marseillais, qu’il chérissait tant, sur ou autour de la pelouse du Stade Vélodrome. Pour un dernier « tour de piste » sous les projecteurs, avant qu’il ne pousse, allez savoir, un de ces coups de gueule dont il avait le secret dans les couloirs ou les vestiaires du « temple » de l’avenue Michelet.

Et pour ne pas trop plomber l’atmosphère, j’utiliserai bien cette « sortie » d’un humoriste entendue ce matin sur les ondes d’une radio périphérique: « je ne saurai que vous conseiller de ne pas ouvrir votre porte à Michel Drucker ». Combien de fois l’homme de télévision nous-a-t-il annoncé en effet avoir vu un « grand » de ce monde du sport, de la politique ou du spectacle (Bernard Tapie était un sacré cumulard) quelques jours seulement avant sa disparition »… »Bouclez votre porte à double tour. Cet homme porte la poisse… » Un peu d’humour est toujours bon à prendre, surtout par temps triste! Sans la moindre modération. En mémoire d’un combattant jamais atteint par la vague ambiante du déclinisme.

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