De la dentelle, probablement pas, même à Alençon. Mais cela lui a permis de faire le buzz pendant quarante-huit heures. Son déplacement-surprise (pas tant que ça) au chef-lieu du département de l’Orne à la Une de l’actualité à la suite des incidents graves et mettant en cause des voyous d’un des quartiers sensibles d’une ville pourtant très éloignée de la délinquance de certaines banlieues parisiennes et des grandes métropoles, n’est pas passé inaperçu. La violence s’installe de façon inexorable même dans des villes moyennes cernées par la ruralité. C’était le but d’occuper le terrain et surtout de tenter de reprendre l’offensive par rapport à son rival de la droite extrême qui, dans certaines enquêtes d’opinions, la devance.
Coutumière du fait Marine le Pen a refait le coup de la dernière présidentielle de 2017 en réagissant à chaud. Cours y vite, cours y vite…Comme devant les grilles du site Whirpool à Amiens où elle avait devancé de quelques heures le local de l’étape et futur président, Emmanuel Macron. Pour aller au secours des ouvriers de l’usine menacée de fermeture. Un coup médiatique dont elle a le secret de fabrication. Bien imitée en cela par tant d’autres! Comme pour les promesses à coups de milliards, la source n’est pas prête d’être tarie. Et la ridicule course à l’échalotte va en faire pleurer plus d’un!
En la circonstance la cheftaine du Rassemblement national a tenté de reprendre la main. Ferme en s’offrant une petite visite d’un quart d’heure au commissariat de la ville où les risques étaient limités pour témoigner de son soutien et de son affection à l’égard de la police (un corps qui voterait-cela reste à voir-à près de 50 % pour elle) et une conférence de presse vengeresse. Contre le laxisme du pouvoir actuel. Point barre. Pas folle la guêpe! Elle s’est bien gardée de prolonger sa courte visite en Normandie avec un cheminement dans le quartier concerné par ces violences. Où plusieurs dizaines de voitures ont été incendiées pendant plusieurs nuits et les policiers accueillis par des coups de mortiers! Un feu d’artifice répétitif et inacceptable ici et ailleurs avec de plus en plus des armes lourdes de guerre, côté assaillants.
De la à penser que le travail des policiers commence à payer-un peu-et que les trafiquants, en premier lieu de stupéfiants sont perturbés dans leur coupable commerce. Si ça se pouvait! Rien n’est sûr pourtant. Espérons. Et les rodomontades du patron de la place Beauvau, Gérald Darmanin, qui se fatigue à répondre à toutes les accusations de ses adversaires politiques et notamment aux deux duettistes de l’extrême, restent bien insuffisantes devant ces flambées de violence qui gangrènent la vie paisible des habitants de ces quartiers, même à Alençon, où la candidate du RN s’est déclarée « chez elle ».
Non, messieurs les vendeurs de mort, et ce quelle que soit votre origine, vous n’êtes pas « chez vous dans nos quartiers » contrairement à vos slogans pour justifier l’injustifiable. Excusez du dérangement …Pourvu que les déménageurs en bleu ne quittent pas les lieux de sitôt. Il y a encore beaucoup de boulot et le ménage ne fait que commencer…Même si les victimes, très souvent des gens modestes, paient le prix cher de ces nuits d’émeutes urbaines! Comme les forces de l’ordre opposées à celles du désordre.