Une si belle chanson. Pour toujours dans nos mémoires, même si les occasions de l’entendre se rarifieront de plus en plus avec le temps. Le dernier compagnon de la Libération, Hubert Germain, s’en est allé hier, accompagné dans sa dernière demeure, la crypte du Mont-Valérien, sur les hauteurs de Suresnes, par le chef de l’Etat. Emu jusqu’aux larmes à l’évocation de ce dernier héros auquel il était rendu un vibrant hommage mémoriel. Une émotion non feinte de toute évidence, n’en déplaise forcément aux détracteurs d’Emmanuel Macron. Il a beau de ne pas être mauvais dans la comédie, on ne pouvait que partager son ressenti. Qui respirait, en toute apparence, la sincérité. A l’égard d’un homme qui, lors de ses quelques rencontres, l’avait beaucoup marqué. Pourquoi encore chercher des qualificatifs désobligeants de façon sectaire et à sens unique. Il sait faire. Il n’est jamais aussi bon, bien souvent, que dans le commémoratif. Son gros point fort. Surtout lorsqu’il est baigné par les rayons du soleil ! Et en plus il a le Dieu soleil avec lui. Il ne peut pas toujours affronter le pire avec le malheur des crises diverses et variées.
Souvenons-nous des images détrempées de son prédécesseur, ruisselant sous la pluie lors d’une autre cérémonie du Souvenir, sur l’île de Sein ( d’où partirent les résistants de la première heure pour rejoindre un quasi inconnu alors à Londres) . Un président normal même pas abrité et protégé par un parapluie. Lui faisait davantage tomber la pluie. On s’est assez moqué, taquins que nous sommes.
Comment ne pas être pétri d’émotion à la réécoute d’un « monument » musical « Le chant des partisans » le si bel hymne à la Résistance écrit sur un petit coin de table d’un hôtel des environs de Londres par le duo Joseph Kessel-Maurice Druon. » Ami entends-tu le vol noir des corbeaux, ohé partisans, ouvriers et paysans, montez de la mine, descendez des collines, camarades.… Un refrain historique. Il aurait certainement gagné lui au concours de l’Eurovision! Et l’explication de ces quelques mots peut-être davantage méconnus. Le père des « Rois maudits » et ancien compagnon de la Libération, lui aussi, du général de Gaulle, avait dans un premier temps pensé faire référence à d’autres résistants, les vendéens, en utilisant un autre vocable, les hiboux. Mais avait-il raconté: « cet animal était trop amical pour caractériser les nazis, aussi ces hiboux avaient-ils été transformés en corbeaux, beaucoup mieux adaptés aux circonstances ».
Me revient en mémoire un moment toujours tripal et répété des cérémonies du souvenir à Evreux où bien souvent on avait droit à cette reprise par un ancien résistant, René Leprévost, de cet hymne magnifiquement interprété a cappella. Des instants toujours prenants. A leur échelle…
On ne tirera pas, sans le moindre esprit…. partisan, sur l’échelle des paroles prononcées toujours par le même président de la République lors de la cérémonie matinale officielle et publique sur les Champs-Elysées. Avec l’exercice de style bien approprié avec des anaphores « Serions-nous là sans » en citant bien sûr le nom d’Hubert Germain et de tant d’autres grands noms de la Résistance, gloires inoubliables de notre Panthéon des souvenirs d’un mot Résistance pas encore dévoyé. Ca avait vulgairement de la « gueule » ! Un peu comme, toutes proportions gardées, lors du débat télévisé du second tour avec le président sortant, Nicolas Sarkozy, où François Hollande avait fait preuve d’une réelle efficacité avec son anaphore « moi président » ! On connaît la suite, beaucoup moins reluisante.
PS: le président du groupe socialiste et ancien ministre des Sports de François Hollande, Patrick Kanner, s’est rendu coupable d’un magnifique lapsus à connotation davantage il est vrai sportive en évoquant « le scandale » de la récente intervention télévisée du président Macron, qui selon lui » a utilisé les 20 millions de français devant leur poste comme chair à canon pour vendre son bilan et projet. M. Macron, permettez-moi cette expression, est en train de sucer la Droite ». Le sénateur du nord voulait sûrement en bon supporter des amateurs de vélo, et de nos champions du Tour de France, citer l’une des expressions favorite des coureurs cyclistes parfois suspectés surtout dans les cols et les échappées de sucer la roue de leurs rivaux les plus dangereux. Chacun, on s’en doute, aura rectifié de lui-même cet excès de langue qui fourche! Alors Patrick, on perd les pédales… Il lui sera pardonné en ce lendemain d’Armistice! Edouard Philippe, alors Premier ministre, en recevant des sportifs du ballon ovale en avait aussi sorti une bien bonne dans le genre… Les lapsus, le maire du Havre, qui s’y entend pour tenir le guidon, en connaît aussi un rayon ! Tant que c’est drôle.