Le majeur levé et un retour de doigt d’honneur. Il n’en fallait pas plus pour emballer la sphère politique et médiatique. Les semaines se suivent et se ressemblent pour Monsieur Z. Ce n’est plus la forme olympique ou plutôt élyséenne. Un aspirant à la présidentielle ne devrait-il pas garder ses nerfs et ne pas répondre à la provocation ? Quel déluge de déclarations à l’image du temps, venteux, pluvieux et neigeux. De sacrées giboulées sont tombées hier sur Marseille, où en immersion totalement ratée, le futur candidat Eric Zemmour dont la « descente » est consécutive à son erreur fatale du Bataclan, s’est offert un nouvel incident de parcours (très mal préparé par son équipe) en répondant par le même geste à un doigt d’honneur commis par une opposante. Ce n’est pas joli, joli, tout ça. Les images ont tourné depuis hier en boucle pour le plus grand régal des chaînes d’infos. Sans le son toutefois, même si Monsieur Z a accompagné son geste par un très élégant « bien profond ». Voilà qui ne va pas servir ses intérêts déjà bien mis à mal. Et risque sérieusement de lui coller comme le sparadrap du capitaine Haddock comme la fameuse « tirade » de « Sarko » « Casse toi pauvre con » lancée lors d’une visite du Salon de l’Agriculture.
Le président Chirac avait été d’une plus grande élégance teintée d’humour lorsqu’il avait été insulté et de traité de « connard » par un « supporter ». « Enchanté, moi c’est Chirac ».
Quand la parole ou le geste dérapent. Un déraillement à chaud qui correspond au langage « cash » d’un polémiste mais pas à celui d’un aspirant à la présidence de la République. Qui se doit, quelles que soient les circonstances, de conserver un minimum de dignité. Et de respect à l’encontre de ses détracteurs. Ce qui, il est vrai, est très compliqué dans ce climat de violences exacerbées. Sans excuser cette peu défendable sortie de route, est-il tolérable que la moindre de ses sorties soit désormais synonyme de chahut et d’intolérance. Qu’il lui soit impossible désormais de déambuler et de rencontrer les interlocuteurs de son choix. Passe pour Londres ou Genève, et encore, mais sur le territoire national ? Et ce par la faute le plus souvent des fachos d’extrême-gauche, les « antifas » qui depuis des années polluent nombre de manifestations sociales et confisquent la démocratie. Ils ne valent pas mieux au nom de leur idéologie que ceux qu’ils prétendent combattre avec de grands mots de haine et d’exclusion. Sans parler de la violence. Est-il normal qu’un candidat au titre suprême et ce quelle que soit son identité et que l’on peut détester (je revendique ce droit) soit contraint de descendre à la gare d’Aix-en-Provence, afin d’éviter le comité d’accueil de quelques dizaines de personnes vociférant à la gare Saint-Charles de Marseille et participe avec une redoutable efficacité au ratage XXL de ce déplacement. Je mentionnais déjà il y a plusieurs semaines les grands risques d’incidents que sa candidature pourrait entraîner pendant la campagne officielle avec cette haine ambiante très bien relayée par les médias. Nous y sommes presque. Ce sera même bien pire que pour les campagnes du père Le Pen ! C’est dire…Monsieur Z aura pour le moment réussi ce magnifique exploit de rendre « fifille » Le Pen, l’amoureuse des chats, plus tolérante et mesurée, presque au centre de l’échiquier politique. Il faut le faire !
A gauche, cela ne s’arrange pas non plus avec la dernière mésaventure survenue chez les « Verts » et l’élimination du directeur adjoint de la campagne de Yannick Jadot, Mathieu Orphelin, actuel député et ancien parlementaire d’En Marche, invité à s’effacer pour ses amitiés passées avec Nicolas Hulot. Une première victime collatérale de ce nouveau scandale politico-médiatique qui pue…Ils savaient très probablement comme les socialistes du temps de DSK, mais ils se taisaient. Et aujourd’hui les mêmes zélés délateurs ne connaissent plus leur ancien « chouchou » l’homme politique le plus populaire pendant tant d’années. A gauche surtout mais aussi un peu à droite.
Et pendant ce temps-là, notre ministre eurois des Outre-Mer, Sébastien Lecornu, pilotait toujours depuis Paris, jusqu’à ce matin, les gestes barrières à l’embrasement des îles des Antilles avec une grande opération de diversion en réfléchissant à une possible autonomie du territoire de la Guadeloupe. Un chiffon rouge ou habilité politique (?) qui très vite, ont forcément, à droite et à l’extrême-droite, suscité des vagues d’indignations. « Attention à ne pas mettre de l’île sur le feu » comme le titrait de façon amusante un hebdomadaire satirique cette semaine, avec l’envoi en renfort du GIGN et du Raid. Même si, en la circonstance, la situation ne prête guère à l’amusement. La première des priorités restant de toute évidence le rétablissement de l’ordre sur ces territoires livrés partiellement depuis plus d’une semaine aux pilleurs, incendiaires, voyous et malfrats liés au trafic de drogues de la pire espèce…
Un ordre que va tenter de remettre finalement dès aujourd’hui le ministre des Outre-mer à qui le « patron » a accordé enfin son « visa » d’embarquement par les airs pour rejoindre au plus vite les Antilles. Il n’est pas assuré que contrairement à l’habitude, le représentant du gouvernement y soit accueilli avec des colliers de fleurs. Bon courage…De toute façon, quelle que soit l’issue de cet excès de fièvre, il n’essuiera qu’une brassée de critiques et vociférations…