Valérie Pécresse sélectionnée : « Un président, ça se change » !

Il y a deux jours, à la lecture du résultat du premier tour de la primaire républicaine, je pronostiquais un gros tiers pour Eric Ciotti et deux petits tiers pour sa rivale. Nous y sommes. Avec ce résultat gagnant pour Valérie Pécresse, forte de ses 61 % de suffrages contre 39 % à son adversaire niçois. Une victoire de la raison sans la moindre surprise. Certes, seule la victoire est belle, mais qui aurait parié un seul instant que le prétendant le plus à droite de l’échiquier LR se qualifierait pour le second tour et obtiendrait un tel score. Seul contre ses trois autres adversaires qui s’étaient ralliés à la seconde finaliste, la présidente francilienne qui partait bien sûr avec les faveurs du pronostic. Mais tant que la ligne d’arrivée n’était pas franchie, il fallait mieux faire preuve de prudence après la surprise du premier tour. C’est fait désormais. La messe est dite. Au résultat incontestable. Les électeurs, sympathisants et militants, les dirigeants, héritiers du général de Gaulle, Georges Pompidou, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ont enfin leur champion. Ou plutôt leur championne. Une première pour le parti gaulliste ou ce qu’il en reste après dix ans de disette au niveau des échéances nationales.

La combattante et pugnace Valérie Pécresse (des qualités qu’on ne peut guère lui contester) est désormais en campagne. Tout commence. Les premières « punchlines » sont tombées. Saignantes. « Un président ça se change » un « président à la godille », en parlant d’Emmanuel Macron. « Ma seule passion: c’est faire et Macron, c’est plaire ». Ne serait-ce pas son cas aussi ? « Je n’aurai pas la main qui tremble », a-t-elle encore ajouté avec un large sourire, sa marque de fabrique qui peut finir par lasser, devant son équipe de France réunie au grand complet sur le podium autour de son président Christian Jacob. On peut imaginer qu’elle privilégiera l’aile droite. Au risque de se blesser dans un grand écart futur ? Dans l’attente des premières enquêtes d’opinions. Le plus dur aussi commence pour elle car il ne manquera pas, plus tard, quelques joueurs de renom comme Laurent Wauquier, dont la ligne politique est sortie aussi grande vainqueur de cette primaire fermée, pour marquer contre leur camp. Le score de Ciotti au second tour atteste que la grande famille n’est pas aussi soudée que souhaitée malgré toutes ces embrassades. Les anciens républicains partis chez Emmanuel Macron et Edouard Philippe, qui en cas de victoire du député niçois, auraient chacun de leur côté, encore davantage joué la voiture balai pour attirer encore plus les réfractaires à la ligne la plus dure de LR. Le ramassage s’annonçait conséquent. Il n’en sera rien dans un premier temps.

On n’attend désormais plus que les premiers sondages. Valérie Pécresse (aidée par l’efficacité d’un vieux routier de la politique organisationnelle, son directeur de campagne, Patrick Stéfanini) , ne va pas d’un seul coup de baguette magique, en dépit de tout son charme, passer de 10 à 18 ou 20 % d’intentions de votes dans les prochaines semaines et jouer la qualification pour le second tour de la présidentielle. Il ne lui suffira pas, entre autres, de séduire une partie de l’électorat de droite et du centre qui en 2017 s’était détourné de François Fillon dont elle entend reprendre dans les grandes lignes, le programme libéral et rejoint le président sortant. Qui va néanmoins devoir revoir sa copie car la désignation de Valérie Pécresse implique une toute autre tactique. Et ouvre bien à ce jour des…Horizons inconnus. Quel dilemme en effet pour les chauds partisans du maire du Havre, qui n’a évidemment aucun intérêt à voir l’élue francilienne triompher en avril prochain. Une telle éventualité ruinerait très probablement à néant ses ambitions présidentielles pour le coup d’après. Comme celui qui s’est mis sur la réserve, Laurent Wauquier, en dépit des « sincères  » félicitations adressées à la sélectionnée. Seuls Marine Le Pen et Monsieur Z peuvent se réjouir de cette désignation car l’hypothèse Ciotti ne les aurait absolument pas servis. Pour le reste ? Prudence est mère de sûreté.

Il faut en effet raison garder. Et éviter de trop triompher dans le camp républicain. Il ne s’agissait que d’une consultation à l’échelle de 120.000 personnes encartées. Les dernières rescapées d’un suicide collectif consécutif à l’échec de 2017. Son noyau devenu dur. Trop peu pour en tirer néanmoins l’enseignement que la droite est vraiment de retour ! Pour la victoire finale… La seule qui compte pour éviter une explosion définitive de LR ! Et un éparpillement de puzzle de plusieurs milliers de pièces…

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