« D’évidence »…il est candidat !

Ca ne ressemble pas de…toute « évidence« , le mot clé de ce rendez-vous présidentiel, à un sondage, mais on ne peut pas dire pour autant, que contrairement à l’habitude, le chef de l’Etat ait affolé les compteurs d’audience hier soir avec sa séance de thérapie autosatisfaite sur son bilan de mandat teintée néanmoins d’un pointage d’erreurs personnelles de comportement. Avec ses fameuses petites phrases « blessantes » qu’il a dit regretter. De toute « évidence« . Surjoué ou pas cet acte de contrition ? Le comédien ne manque pas de talent. Il dit avoir changé et appris à mieux aimer ses compatriotes.

Des fautes avouées à moitié pardonnées par son peuple? Un Macron sur canapé en quelque sorte. Suivi par un peu moins de quatre millions de téléspectateurs. Un score décevant, de toute « évidence ». Ses opposants ne vont pas manquer de s’assoir dessus et de se gausser de ce score passable. Moitié moins que l’élection de Miss France quelques jours plus tôt…Evidemment c’était moins glamour. Mais fort policé néanmoins avec deux journalistes qui n’avaient pas pour objectif d’invectiver ou de couper sans cesse de mauvaise manière leur invité. Qui, de toute « évidence », n’a pas dû les traiter de connards » à la sortie de son entretien enregistré dimanche. Et non pas diffusé en direct. Ce dont se sont offusqués certains de ses opposants et plusieurs journalistes « mauvais joueurs » ? Encore que le président n’est jamais aussi bon que dans l’adversité. On ne peut pas dire qu’il ait été très bousculé avec sévérité.

Si les seconds couteaux se sont exprimés dès l’extinction des feux sur le plateau de la Une, dont l’inévitable…« vice-président » Eric Ciotti, une omniprésence qui va finir par être très gênante pour sa candidate, ses rivaux, à l’exception de Monsieur Z, se trouvaient aux abonnés absents pour commenter à chaud la prestation du show présidentiel. Curieuse absence ! Erreur de tactique ?

Sincère ou pas le président lorsqu’il a déclaré sa flamme à la France et surtout aux français après avoir reconnu ne pas « avoir tout réussi » ? « Je ne suis pas celui que vous croyez, je mérite mieux ». aurait-il pu presque ajouter.

Cinq ans, c’est…d’évidence trop court pour s’arrêter au milieu du chemin. Alors purge ou pas purge de son bilan avant d’entrer en campagne à une date dont il est le seul maître ? Un exercice serein de séduction très contrastant avec les quelques excités environnants, aussi très tactique avec sa propension à surprendre son monde. On imaginait, à tort, compte tenu de l’état de l’opinion droitière et extrême-droitière de notre pays, qu’il mettrait le curseur plutôt à tribord dans ses réflexions. Et bien non. Il a changé de pied ou de cap pour mieux dribler ou virer de bord sur son aile gauche en caressant davantage dans le sens du poil un électorat plutôt de centre gauche et de droite. Surtout lorsqu’il a parlé de l’immigration où il a envoyé, sans le nommer, des scuds en direction de Zemmour et du programme de purge (pas non plus considérable mais surtout pas facilement réalisable) de ses principaux adversaires dans le domaine des effectifs de la fonction publique qu’ils voudraient bien diminuer de façon plus ou moins drastique. En visant plus particulièrement, sans la nommer, Valérie Pécresse, qui reprend pour partie le programme de François Fillon. Reste que depuis cinq ans les données ne sont plus tout à fait les mêmes, notamment à faute de la pandémie et du besoin d’un état de plus en plus protecteur. Les fonctionnaires ne sont plus par les temps qui courent « agonisés » comme avant. Et là aussi sur ce sujet Emmanuel Macron a changé de logiciel. Il ne promettra pas le grand élagage. Déjà qu’il n’est pas parvenu à réaliser ce qu’il avait prévu en 2017.

Tous les fonctionnaires ne sont pas non plus des affreux électeurs de la gauche naufragée. D’où le en même temps toujours macronien d’une élection qui, en cas de duel Pécresse-Macron au second tour, se jouera davantage au centre. Un électorat forcément courtisé par la candidate LR qui, après un premier tour à droite toute pour jouer la finale, se recentrera avec les mêmes générosité et élan. Et un peu moins son autre Éric (niçois) sur le porte-bagages. On n’élit pas encore un ticket présidentiel comme aux States !

Il ne faut pas croire là encore que l’électorat de droite et du centre voue aux gémonies tous les fonctionnaires. Attention danger. Surtout lorsqu’il s’agit de tailler vraiment dans les effectifs. Il ne leur suffira pas à ces aimables « démagos » de viser les…« administrateurs administratifs » de la fonction publique. Nombreux sont ceux à attendre le menu un peu plus détaillé des coupes promises. Evidemment il est hors de question pour eux de toucher aux effectifs sanctuarisés de la santé, de la sécurité et de l’éducation. Ce qui limite forcément leurs marges de manoeuvre. Là aussi de toute « évidence »

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