C’est le scoop de cette nouvelle année qui démarre vraiment fort, très fort: Emmanuel Macron vient d’être engagé pour reprendre le rôle du si regretté Jacques Brel (comme l’inoubliable Lino ! ) dans « L’emmerdeur ». Je suis prêt à vous mettre un petit billet sur la prochaine affiche du Président, revue et légèrement corrigée. Notamment sur les réseaux sociaux.
Notre président, dans les colonnes du « Parisien libéré », répond à un panel de lecteurs du quotidien de façon totalement assumée. Cash comme il aime en utilisant certes des mots qu’un chef de l’Etat ne devrait jamais prononcer. Il y a la forme et le fond. Une stratégie bien réfléchie cette fois-ci. Pour marquer les esprits. Et même bien les frapper. L’opération, de ce côté-là est parfaitement réussie ! Vu le tintamarre, certes justifié et l’exploitation surjouée des diverses oppositions qui, depuis dimanche, reçoivent tous les jours de belles étrennes du pouvoir. Et là « Emmanuel 1 er » fait vraiment « cramer la caisse » pour employer l’expression favorite de Valérie Pécresse, qui embarrassée, voire même « emmerdée » par l’attitude d’une partie de ses députés et leur mauvais « coup du rideau » lamentable à l’Assemblée nationale la veille, passe à l’attaque comme les autres candidats. C’est de bonne guerre…Je ne parlerai même pas ou si peu de l’infâme soi-disant « patriote » Florian Philippot et de Nicolas Dupont-Aignan qui, depuis leur soutien aux Gilets jaunes, ont pris la tête d’une toute petite armée en déroute de très dangereux complotistes de la pire espèce. Et ça, c’est autrement plus grave que la provocation présidentielle…si critiquable qu’elle puisse être et jugée comme telle.
Ce n’est évidemment pas de façon innocente que le « candidat » et non plus le « président »( qu’il doit incarner néanmoins jusqu’au terme de son mandat) a répondu à une infirmière excédée par ce qu’elle voit tous les jours dans son établissement hospitalier. Avec tous ces non-vaccinés qui défilent hélas! dans les services.
Une très forte majorité de nos compatriotes n’en peut plus de devoir supporter l’irresponsabilité de ces cinq millions de réfractaires aux vaccins. Transformés à tort par le président comme des « non citoyens ». Aussi le président de la République a-t-il également tort ne ne pas faire le…tri entre les non-vaccinés (pour des raisons diverses et variées) qu’il met dans le même panier que les fous-furieux d’antivax qu’il entend…à raison » emmerder jusqu’au bout ». Un voeu très probablement partagé par des millions de français qui en ont « ras la dose » pour rester dans le même registre vulgaire. Qui disent souvent dans leurs commentaires ou réflexions tout haut ce qu’un chef de l’Etat pourrait (seulement) penser tout bas. Mais surtout pas le clamer haut et fort. Mais là, ne s’exprime-t-il pas plutôt en tant que futur candidat, ce qu’il n’est pas encore, « même s’il en a envie » avec une violence verbale non feinte et difficilement excusable sur la forme. Il fait surtout le pari (très audacieux, voire très dangereux) de croire qu’une très forte majorité de ses électeurs et électrices, eux aussi à bout, le suivra. Alors avec quelles conséquences de ces phrases polémiques sur le scrutin d’avril prochain ? Est-ce un tournant important dans la campagne ? Il sait très bien que les antivax et surtout anti-Macron primaires (souvent les mêmes) ne voteront pas pour lui. Il s’adresse aux autres très largement majoritaires.
Je suis passé par plusieurs phases depuis leur annonce hier soir. D’abord l’incrédulité devant de tels propos. Un peu comme en 2007, le soir de la célébration de la victoire de Nicolas Sarkozy au Fouquets à Paris, puis sa croisière, quelques semaines plus tard, sur le yacht de Bolloré. Tiens, tiens, le revoilà le milliardaire breton, qui, à la tête de son empire médiatique, envoie ses « plus belles signatures » vomir tous les jours notamment sur l’antenne de C.News, la chaine dédiée à Monsieur Z, sur le gouvernement et le chef de l’Etat.
Je m’étais alors aussitôt dit à l’époque : quelle belle double connerie (pour rester sans l’ambiance) que « Sarko » va payer au prix cher. Alors, dans le cas présent, j’ai d’abord pensé à une répétition identique. Surtout que là l’échéance présidentielle est à 95 jours. C’est a priori se tirer une balle dans les deux pieds. Un comble pour l’inventeur d’En Marche !
Après ces premières heures de sidération, je serai, à tort ou à raison, davantage nuancé. Courageux ou pas le président d’oser s’exprimer grossièrement avec une paire de gros sabots ? Je serai en effet plus réservé aujourd’hui, même si je déplore le niveau bien bas de ce début de campagne. Indigne. Et le pire dans ce climat de violence exacerbé par les réseaux sociaux est devant nous. Comme je la rapportais hier en conclusion de mon article. Mais je ne pensais pas que ça irait aussi vite…
Mais franchement, quel meilleur symbole (si j’ose dire) que celui véhiculé en Guadeloupe ces dernières heures et cette violence radicale perpétrée par une bande d’antifax, assoiffés de haine, à l’assaut du CHU et séquestrant son directeur (roué de coups) et ses deux adjoints, contraints d’être exfiltrés pour éviter le pire. Ou encore celle du lynchage verbal, par d’autres antivax, parisiens ceux-là, d’une équipe de télévision en reportage devant les grilles du Palais-Bourbon ! Une insignifiante minorité mais tellement agissante à qui on donne trop la parole ! L’intolérance dans tout ce qu’il y a de pire. A l’image des menaces de mort subies par nombre de parlementaires favorables au pass vaccinal. Leurs soutiens, notamment ceux d’une partie de la classe politique, n’ont vraiment pas de leçon de tolérance et d’expression à donner ! MERDE alors … Mais je ne suis pas président ! « L’emmerdant », ce n’est plus la rose chantée par Gilbert Bécaud pastichée par Thierry Le Luron ou les « emmerdes » de Charles Aznavour. A chacun sa partition…