L’humiliation en direct !

Séquence surréaliste sur le petit écran. C’était hier soir lors de la tenue de la nouvelle émission politique de BFM avec Jean-Jacques Bourdin, l’interviewer vedette de la chaîne d’infos face à sa première invitée, Valérie Pécresse. Un direct du droit en plein direct. Tout en expédiant trop rapidement la présomption d’innocence, la candidate LR, frappe d’entrée son interlocuteur. Touché au foie, quelques secondes seulement après son entrée sur le plateau ou plutôt le ring, Jean-Jacques Bourdin, se voit aussi envoyé à la face, par la candidate, les accusations dont il est l’objet depuis dimanche: une tentative d’agression sexuelle sur la personne de l’une des jeunes journalistes au nom très probablement à consonnance ibérique, qui l’accompagnait à sa matinale sur RMC. Des faits remontant à plus de cinq ans selon l’accusatrice partie de la chaîne depuis moins de deux ans.

La voix chevrotante, le journaliste, qui n’a pas pour habitude d’être placé en situation très inconfortable de k.o lui répondit qu’il ne ferait pas de commentaire, laissant la justice se prononcer tout en rappelant qu’il contestait en bloc cette accusation. Un coup sous la ceinture ? Les avis seront forcément partagés. Les supporters de V.P, pour un très grand nombre d’entre eux, crieront au coup de génie: se payer la tête de l’un des journalistes les plus craints sur la planète médiatique. Un acte courageux ? A voir. Que l’on aime ou pas cette personnalité parmi les plus influentes de la radio et de la télé depuis une vingtaine d’années considéré à tort ou a raison comme l’une des pointures de sa profession, il est permis de s’interroger sur la vraie nature de cette humiliation offerte sans supplément en direct de la France profonde, la Corrèze. Est-ce si courageux que ça que de profiter de ce sujet ô combien délicat (qui n’en n’est qu’au stade de l’ouverture d’une information par le parquet) pour assommer d’entrée de jeu son interlocuteur. Sans préjuger évidemment de la suite judiciaire, qu’il me soit permis de ne pas applaudir (comme tant d’autres dans la classe politique et médiatique) à un tel coup bas. Peu glorieux lorsqu’on aspire à endosser le tailleur ou costume de première présidente de la République. Et non pas celui de la robe de procureur ou procureuse de la République. La présomption d’innocence, si mise à mal, ne se découpe pas en rondelles. Certes la présidente francilienne avait mis comme préalable à sa participation (pour ne pas pénaliser les français qui avaient préparé cette soirée avec la rédaction organisatrice) de pouvoir évoquer ledit sujet. D’autres y verront peut-être une forme de chantage.

Groggy debout avant même le premier round, l’accusé, lynché en public, ne pouvait évidemment pas après ce scud d’entrée mener cette émission de débat avec un panel de corréziens, en toute sérénité. Le féminisme et la défense bien sûr légitime des femmes victimes de violences, quand ça arrange et que l’on veut faire un…coup médiatique, n’excusent pas tout. On peut ne pas goûter cette tactique politicienne de « mauvaise » autorité (sincère ou pas ?) qui ne grandit guère une campagne de présidentielle partie sur de… « bonnes » bases de médiocrité et où les coups volent vraiment trop bas. Et ce n’est que le début. On ne frappe pas un homme et encore moins forcément une femme, déjà un genou à terre.

Il est probable que Jean-Jacques Bourdin et sa nouvelle copine, Valérie Pécresse, ne partiront pas ensemble en vacances à Ibiza. Bravo au passage pour cette campagne de promotion exceptionnelle gratuite d’une île connue qui n’avait pas besoin de ce coup de pub! Encore qu’au mois de décembre, l’ambiance doit être un peu fraiche comme l’eau de la piscine. Comme quoi il est possible de nager à Ibiza et ramer ensuite à Paris. En tout cas le ministre de l’Education, (dont c’était le voyage de noces avec sa seconde épouse) est en effet venu contraint et forcé par l’exécutif, hier soir, faire amende honorable dans son mini mea culpa, au JT de 20 heures. Il ne risque pas, probablement, de redoubler sa classe de ministre. C’est toujours ça de gagné pour les enseignants. Son directeur d’école, Emmanuel Macron, furieux, n’a guère apprécié sa sortie touristique. Elle lui a sérieusement gâché son entrée en majesté devant le Parlement européen prévue aujourd’hui à Strasbourg.

Viva Espana! La destination et le pays à la mode. Juan-Miguel Blanquer, Hidalgo et même le « Manu » d’origine catalane dont c’est le grand retour, Manuel Valls, omniprésent depuis plusieurs semaines sur les plateaux des chaînes d’infos en continu. Reconverti en chroniqueur, éditorialiste, débatteur, l’ancien Premier ministre socialiste revient dans le jeu politicien. Ca lui avait manqué après cette parenthèse ratée à Barcelone. « Gouverner de nouveau, je suis fait pour ça, j’aime ça » vient-t-il, la bouche en coeur, de s’exprimer. A qui s’adresse-t-il ? Ferait-il des offres de service à Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et pourquoi pas à la direction du groupe Altice, patron de…Jean-Jacques Bourdin. ? A soixante-dix ans passés, l’heure de la retraite pour l’ancien journaliste sportif et amateur de football n’est-elle pas arrivée surtout avec cette grave accusation dont il se serait bien passé ! Et tout cas les coups de crampons ne risquent pas d’être remisés dans les vestiaires…

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