Les deux pieds dans la sciure de bois sur l’un des stands du Salon de l’Agriculture. Pendant sa visite éclair dans la plus grande ferme de France. Un déplacement forcément écourté en raison des tragiques circonstances. Ce ne sera pas pour cette année une déambulation d’une douzaine d’heures dans les allées. Un rendez-vous de longue durée reporté à l’édition 2023 ?
Quel contraste saisissant avec les années précédentes, (sauf bien sûr pour l’édition 2021 annulée pour cause de crise sanitaire) dans dans un genre différent certes que le Grand Jacques (Chirac). Ce qui ne l’empêche pas d’aimer aller au contact de ceux qui nous nourrissent.
Le coeur et l’entrain ne pouvaient pas y être en cette matinée de siège de la capitale ukrainienne. D’un côté des bottes en caoutchouc et le bon sens paysan et de l’autre à seulement 2.500 kilomètres de Paris, d’autres bottes beaucoup plus sinistres portées par les soldats du despote Poutine, devenu en quelques heures le paria d’une très large partie du monde, si l’on excepte ses vassaux proches ou la Chine. Et encore !
Beaucoup plus grave, le peuple russe pourrait aussi se transformer comme jamais comme le paria. Le supportera-t-il longtemps ? La clé est entre ses ses mains. Puisse-t-il s’en servir dans des délais raisonnables. La survie du monde libre s’y joue. Et si le dictateur moscovite gagne son pari destructeur de la guerre, il a déjà perdu celui de la communication. Désastreuse en ce qui le concerne et à échelle planétaire. Et ça peut changer la donne. Dans le bon sens. Une grande partie des sanctions économiques ajoutée à une avalanche d’exclusions aux compétitions dans le secteur sportif très symbolique, peuvent également peser fortement. Surtout auprès de ce grand peuple ami qui depuis plus d’un siècle et demi vit sous le régime de la dictature.
Tout est aussi donc prêt pour une autre campagne-éclair, celle électorale que devra mener dans un contexte exceptionnel (il aura vraiment tout vécu pendant ses cinq ans à l’Elysée, une crise sociale avec les Gilets jaunes, deux ans de pandémie jamais vue à travers le monde et pour « couronner » le tout, cette guerre aux « conséquences durables sur nos vies » a déclaré, ce matin le président sortant ) .
Il lui en faut de l’estomac avec tous ces coups reçus. L’amateur de boxe qu’est son ancien Premier ministre, quelques heures avant l’invasion des troupes russes, n’avait pas caché au passage dans la perspective de la présidentielle, que « même favori, son ancien patron pouvait toujours craindre un mauvais coup » . Edouard Philippe parlait alors en pratiquant de boxe : « c’est quand on s’y attend le moins que l’on peut craindre les mauvais coups ». Emmanuel Macron, de toute évidence, est super entraîné ! Il ne déteste pas qui plus est, comme le maire du Havre, dont l’hôtel de ville, comme bien d’autres, est pavoisé depuis hier aux couleurs jaune et bleu de l’Ukraine, s’adonner à la pratique du noble art.
Quel autre beau symbole que celui donné par le maire de Kiev, Vitali Klitschko, ancien champion mondial des poids lourds de cette discipline, plus que jamais au combat, qui, lui aussi, a repris, non pas les gants, mais les armes pour défendre sa ville. Celle où tous les regards sont tournés comme vers le palais présidentiel encore tenu par l’héroïque Volodymyr Zelensky. Un ancien comédien et humoriste devenu président à 40 ans, avec un score triomphal de 73 % ! Quel parcours improbable pour cet homme transformé en premier résistant et chef de guerre, passé en si peu de temps du rire aux armes et aux larmes.
Pour en revenir aux coups bas, les plus tordus ne sont pas venus en tout cas hier vendredi lorsque Emmanuel Macron à tour à tour reçu, comme il a coutume de le faire lorsque la gravité l’exige, ses prédécesseurs à l’Elysée, François Hollande et surtout Nicolas Sarkozy, qui, à la sortie de son entretien sur le perron d’un palais qu’il connait bien, s’est montré très aimable à l’égard des tentatives de paix de l’actuel chef de l’Etat. Dont il a vanté très globalement les mérites dans ses efforts diplomatiques et la conduite des affaires du pays en cette période tristement historique. Il ne pouvait pas aller au-delà vu les circonstances, l’heure et le lieu ! Ca aurait fait désordre…Mais son message n’en a pas moins, peut-être, été interprété comme il se doit. Il est peu probable que Valérie Pécresse recevra un appui de sa part franc, massif et surtout chaleureux. On verra plus tard…
Mais dans l’immédiat « Sarko » s’est plutôt montré plus chaleureux envers « Emmanuel 1 er » que son…vainqueur de 2012, François Hollande, plus discret dans ses déclarations « d’amour » envers celui qu’il avait croisé sur le tapis rouge du Palais pour sa succession ! Est-ce bien une surprise de la part d’un ex-président « normal » qui n’est pas vraiment en surrégime au niveau de son épaisseur qui, dans le cas présent n’est en rien politique. Tu te laisses aller François !
Un autre François, Fillon, lui, devant les multiples pressions, a démissionné hier de ses deux postes d’administrateur des deux conglomérats gaziers russes! Ca sentait vraiment trop le gaz…Ce geste symbolique l’ex-chancelier allemand, Gerhard Schroder ne l’a pas encore fait !
Dernière heure: un large sourire dans ce tableau si noir de l’actualité ambiante! Et de trois victoires pour nos rugbymen vainqueurs sur un large score. Bravo au quinze de France pour cette démonstration de force en terre écossaise.