Sacrebleu ! Quel contraste saisissant. En seulement quelques heures. Entre le soleil pas encore couchant dans la cour du château de Versailles avec un « Roi soleil » présidentiel, Emmanuel Macron, sans perruque ni souliers vernis et poudre sur le visage, recevant non pas ses sujets mais ses collègues « souverains » des 26 autres pays de l’Union européenne…et côté basse cour d’école, sur un plateau de télévision, en soirée, un débat-pugilat entre deux recalés-si l’on se fie aux seuls sondages-de la finale de la Champions ligue de la Présidentielle. Ce n’est pas leur prestation de ce jeudi soir qui va les en rapprocher. Même si le « grand méchant loup » Rico est loin d’avoir dévoré tout cru la gentille (pas tant que ça) Valérie qui avait davantage les crocs.
D’un côté, les embrassades, clins d’oeil, mains dans le dos, entre les « grands » d’Europe autour du chef de l’Etat, (faussement peut-être vu les circonstances) décontracté, le visage très souriant, la main toujours très tactile à l’égard de ses hôtes. Et pourtant comme pour tous ses collègues du vieux continent, l’heure est grave. Pas de quoi faire la fête en ce palais et un autre clin d’oeil à l’histoire avec le souvenir, il y a cinq ans, du passage très remarqué en ce même lieu historique du dictateur du Kremlin, le premier à avoir été reçu royalement par le nouveau président élu.
Et de l’autre, un duo annoncé perdant et perdu comme le fut cette confrontation inaudible. « Short rouge », Valérie Pécresse, agressive comme jamais, très pugnace à défaut forcément d’être performante, à l’aboiement agaçant quasi permanent face à un adversaire parfois acculé dans les cordes. « Rocky » Zemmour, « short bleu », touché souvent au foie et au visage par les uppercuts et crochets de sa rivale. Et pourtant il est parvenu à conserver un sourire goguenard particulièrement lui aussi énervant pendant tout le combat. Peut-on parler de victoire aux…poings pour autant pour l’autre versaillaise de la journée ? Soutenue depuis quelques heures officiellement par Claude Chirac et toujours dans l’attente de « Godot-Sarko ».
On a plutôt touché le fond de la piscine. Qui n’avait rien d’olympique. Il est permis de s’interroger sur l’identité des véritables gagnants de ce débat pathétique qui a néanmoins, peut-être, regonflé les voiles de la candidate républicaine et de ses supporters. Il faut probablement davantage les chercher du côté des absents, Marine Le Pen et Emmanuel Macron. De ces échanges abrasifs, on ne retiendra pas grand chose, si ce n’est qu’il peuvent hélas encore décourager un certain nombre d’électeurs à se déplacer jusqu’à l’isoloir. La politique n’en sort pas grandie. Et c’est bien dommage. Il est à craindre que les autres shows télévisés soient d’ici au 10 avril prochain dans la même veine. La plus caricaturale. Même s’ils font de l’audience. Et encore ce n’est pas prouvé !
Un petit passage beaucoup plus amusant par le…pays basque et l’Eure avec l’annonce d’un possible exil du régional basque, Bruno le Maire, sur des terres qu’il connait bien pour la fréquenter régulièrement pendant ses vacances dans la propriété familiale de Saint-Pée-sur-Nivelle. L’hebdomadaire local, « La semaine du Pays-Basque » y évoque en effet à sa une…et en manchette (rien à voir avec le catch) accompagnée d’un point d’interrogation tout de même sa possible candidature dans la 6 e circonscription des Pyrénées-Altantiques, celle de Biarritz, Saint-Jean-de-Luz (la ville gérée pendant un certain temps par la « Mère-Michèle » Alliot-Marie, dont le père fut député-maire de Biarritz) et…Espelette. Ca ne manque pas de piment cette info très vite démentie par l’un des conseillers du « grand argentier » de Bercy, trois fois élu député à Evreux. Qui, il y a deux ans, avait déclaré qu’il ne solliciterait pas un quatrième mandat de ses chers électeurs eurois. De là à imaginer qu’il les abandonnerait…encore plus en juin, il y a un pas qui ne sera pas franchi. Tant pis pour ses amis de l’Euskadi qui l’attendaient comme le « Messie » et non pas le Messi du PSG! Il a fait dire qu’il n’avait pas encore pris sa décision concernant cette échéance électorale. Il n’ouvre ni ne ferme la porte à une éventuelle candidature. Sa décision interviendra dans la foulée du résultat de la présidentielle. S’il était candidat, comme précédemment, tout porte à croire qu’il se choisira une nouvelle suppléante. Le bon plan pour l’heureuse élue car on voit mal comment « Nono » pourrait ne pas renouveler un bail ministériel, que seule une défaite électorale pourrait gêner ! Alors candidat, simple suppléant ou pas du tout ? Les paris sont ouverts. Il est en revanche sûr que l’homme éventuellement en campagne sur les marchés fréquentera davantage la place Clemenceau à Evreux pour y humer un camembert plutôt qu’un ossau-iraty sur le marché basque d’Isturitz, accompagné d’une bolée de cidre et non pas un irouléguy ! « Vin dieu »…