Tiens tiens ! Edouard Philippe sort du bois…De Bléville, l’un des poumons verts de la cité de la Porte Océane. « Marine Le Pen peut gagner la présidentielle » a-t-il déclaré aujourd’hui à la presse nationale. Il craint au passage une forte abstention en avril prochain. « A chaque électeur je dirai que sa vie et le destin de la France ne seraient pas du tout les mêmes avec les extrêmes élus, Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon ». L’ancien chef du gouvernement juge aussi insupportable: « ces gens qui nous expliquent qu’avec eux tout sera plus simple et facile« . Pan sur le bec. Et d’enfoncer le clou: « Emmanuel Macron a raison de dire la vérité aux français même si ce n’est pas populaire auprès de nos compatriotes notamment sur le sujet de la réforme des retraites ».
Le maire du Havre n’élude pas davantage l’après présidentiel avec cette phrase qui risque de faire quelque bruit sur ses terres maritimes et même au-delà. « Je n’exclus rien en cas de victoire des extrêmes. Je me poserai alors la question d’aller aux législatives en juin ». Ce « en cas de malheur » (sans Brigitte Bardot qui soutient désormais Nicolas Dupont-Aignan) risque de foutre (un peu) la trouille mais pas seulement à celle qui lui a succédé dans l’Hémicycle, l’actuelle députée « Horizons », Agnès Firmin le Bodo.
L’hypothèse de la victoire de Marine Le Pen (la même qui hier soir a déclaré pouvoir envisager que la France redevienne un allié du « supermenteur » Poutine) n’est heureusement pas la plus envisageable, mais elle ne peut pas totalement être écartée. Surtout dans le contexte actuel où le sortant ne peut évidemment pas faire la campagne qu’il envisageait avec l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes. Son seul grand meeting d’avant premier tour, il le fera demain samedi devant des dizaines de milliers de supporters à Nanterre. Pas vraiment inutile pour essayer de mobiliser davantage ses troupes et « allumer le feu » à une semaine du premier tour.
Le feu et c’est de bonne ou mauvaise guerre franco-française, est sérieusement attisé par ses principaux opposants qui pensent avoir un bon « os » à ronger avec cette pseudo « affaire d’Etat » que constitue pour certains le recours de nos gouvernants au « fameux » cabinet américain de conseils, Mc Kinsey. Une polémique déclenchée comme par hasard à partir d’une enquête sénatoriale largement entretenue pas les représentants républicains majoritaires de la Haute-Assemblée.
Avec à la clé des chiffres un peu gonflés pour faire monter la mayonnaise. Il est indéniable que l’on peut s’interroger sur la nature de l’enveloppe allouée et pas seulement à Mc Kinsey, à tous ces intervenants venus du privé. Nos hauts fonctionnaires ne seraient-ils pas à la hauteur et surtout incapables de délivrer leur science pour bien orienter certains dossiers et projets ?
Sauf que les amis de Valérie Pécresse (assez mesurée sur cette polémique) ne sont pas forcément les mieux placés pour jouer les redresseurs de torts et les premiers prix de vertu…alors que c’est sous le règne de Nicolas Sarkozy, entre 2009 et 2011 et des anciens ministres du Budget, François Baroin et Valérie Pécresse, que la plus forte hausse de contrats avec des cabinets extérieurs a eu lieu. Bien supérieure à celle d’aujourd’hui, même si celle-ci questionne de façon toute aussi légitime.
Cerise sur le gâteau: c’est un ancien candidat malheureux à la présidence de LR, proche alors d’Alain Juppé, Maël de Calan, qui notamment pendant l’une des périodes de confinement et la promotion de la campagne de vaccination, au titre de « associate partner » du cabinet de consultants américain en France, a « bossé » sur plusieurs dossiers grassement réglés par l’Etat indigne et dépensier.
Faut-il aller jusqu’au bout de cette polémique « incandescente » pour reprendre une formule désormais célèbre et ne ne pas omettre le fait que Maël de Calan, actuel président LR du Conseil départemental du Finistère, vice-préside le micro-parti « Libres » de la candidate francilienne et fait partie de l’Etat-major de campagne de cette dernière. Entre deux conseils éclairés peut-être à ses fortunés clients !
Il ne manquerait plus que les services de Mc Kinsey (qui travaille beaucoup pour des collectivités territoriales de droite) apparaissent plus tard dans les comptes de campagne de la candidate ! C’est bien sûr ma blague du 1 er avril.
Ca ne manque tout de même pas de sel…Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il faille se réjouir ou déplorer le fait que ce sparadrap arrive indéniablement au plus mauvais moment pour le candidat Macron qui n’avait pas besoin de se faire…tailler un « costard » à quelques jours seulement, ce n’est que pure coïncidence, du premier tour du scrutin ! Alors que dans le même temps, l’autre probable finaliste « marche sur l’eau » en promettant la lune. Et là ce ne serait pas une brève éclipse qui nous pendrait au nez…mais bien un grand désastre.
C’est probable que si l’opération des couloirs humanitaire, dont il a partagé l’initiative avec ses homologues grec et turc (peu habitués à s’entendre) destinée à sauver ce qui reste de la population de la ville martyre de Marioupol, tournait à l’échec, voire même plus, ses chers opposants lui feront porter un chapeau à très larges bords ! Et ses armoires élyséennes en regorgent de ces chapeaux… De toutes les formes !