Ca eut payé…Au moins au niveau des sondages. Les bienfaiteurs du vote dit utile rabâché par les médias et les fossoyeurs partiels du choix d’expression du premier tour. Mais quel bol d’oxygène inattendu pour les extrêmes, de gauche comme de droite, si l’on excepte bien sûr Eric Zemmour. Le grand perdant de ce retour de la guerre sur le vieux continent (ajouté au vote utile, pour preuve, l’addition des deux étant égal toujours à 32 %) pourra toujours reprendre à son compte non pas cette inscription restée célèbre, « Omar m’a tuer » mais bien « Poutine m’a tué ». Il faut reconnaître que Monsieur Z a fourni toutes les armes à ses détracteurs et surtout sa principale rivale pour l’écraser sous les bombes. Les missiles russes ont fini par l’achever.
Incroyable mais pourtant vrai. Marine Le Pen surfe sur son petit nuage très radioactif pour notre pays. Elle s’y voit déjà à l’Elysée. Merci qui ? Merci Vladimir. Son ange gardien dans la dernière ligne droite extrême. Quel magnifique cadeau. Sept points supplémentaires en l’espace d’un temps de guerre affreuse. Alors que dans le même temps Zemmour en a perdu autant. Le principe des vases communicants.
Quelle mémoire de poisson rouge pour des millions d’électeurs et électrices qui s’apprêtent à voter-entre autres-pour une candidate d’un parti en faillite, condamné par la justice pour ses arrangements financiers au niveau de ses parlementaires de Bruxelles et Strasbourg et toujours sous grande influence poutinienne. Et surtout de ses banques à qui elle doit encore huit millions, le passif d’un emprunt datant de sa campagne de 2017. Celui de cette présidentielle étant assuré par un autre pays ami, la Hongrie de son fidèle « Totor » Orban.
Ca fait peur son éventuelle politique internationale très alignée sur les pays du globe considérés comme les adversaires de la démocratie et des Droits de l’Homme. Et d’une possibilité pour quelques semaines encore de même présider l’Europe. Un comble pour celle, qui, pour des raisons politiciennes, avait changé son fusil d’épaule et rangé ses ambitions de Frexit.
Ses députés au parlement européen conduits par Jordan Bardella ont même refusé hier de participer au vote des sanctions économiques dont le boycott du charbon russe. Quelles attitude scandaleuse et coupable lâcheté ! Ils n’ont même pas eu le courage de voter contre. Ca promet…
Et pendant ce temps là le vote, soit disant utile, fait des ravages chez plusieurs candidats. A gauche, Jean-Luc Mélenchon, a lui aussi bondi de 7 points au détriment notamment du camarade Roussel et les catacombes sont promises à Anne Hidalgo dont le capital était tellement déjà léger. Elle aussi va vivre dans les caves de la honte à partir de dimanche soir. Mais tout de même plus confortablement que les malheureuses populations ukrainiennes.
A droite, c’est aussi la « cata » annoncée pour Valérie Pécresse qui éprouvera toutes les difficultés pour passer la barre des 10 %. Victime non pas elle de Poutine mais surtout de sa mauvaise campagne où elle n’a pas réussi à trouver sa place. La mayonnaise n’a jamais pris après une brève embellie consécutive à sa victoire à la primaire républicaine.
Ca semble si lointain alors que le jour J approche. Avec néanmoins toutes ses incertitudes liées notamment à la participation. Qui pourrait néanmoins être supérieure à celle de 2002, le plus mauvais cru. On verra.
L’échec très probable, voire même la déroute des partis de gouvernement, LR et PS, les intéressés en sont les principaux fautifs. Peut-être aussi ont-ils été endormis par leurs bons résultats aux municipales et régionales en trompe l’oeil. Ils n’ont pas travaillé, préférant donner leurs coups, encore et encore, sur une seule cible: le Président. Qui en cas de victoire de Marine Le Pen, le pire du pire, ne sera pas le seul à devoir rendre des comptes. C’est trop facile. Peut-être espèrent-ils se « refaire la cerise » au mois de juin ? Ils peuvent d’ores et déjà compter les noyaux ! Ils auraient tort de croire à un réveil parlementaire en leur faveur en cas de défaite du sortant. La tourmente, elle ne se limitera pas aux seuls députés En Marche et de ses satellites.
Ce premier tour s’est joué avec une première mi-temps hélas privée de son principal « joueur » occupé par les chars et les missiles russes. Et pourtant le contact, d’ordinaire, il l’aime bien. L’une de ses principales mesures annoncées, la retraite à 65 ans, ne peut évidemment pas faire rêver. Dans un pays où les jeunes générations veulent de moins en moins travailler. C’est la triste réalité que connaissent nombre de chefs d’entreprises, petites et grandes, pour recruter dans de nombreux secteurs. Cette réforme aussi désagréable qu’elle puisse être, est pourtant légitime à défaut d’être populaire, le coeur de cible de « fifille » Le Pen qui promet la lune au niveau du pouvoir d’achat. Elle veut peut-être rejoindre notre spationaute Thomas Pesquet à bord d’une future navette européenne occupée par des seuls astronautes de l’ancien empire soviétique ? A quand le retour des fusées CCPP ?
C’est déjà presque un exploit que le sortant, Emmanuel Macron, reste sur son socle tout de même appréciable de départ aux environs des 25 % avec tous les feux à circonscrire depuis des mois et même…des années. Ce qui était plus inattendu, c’est la « remontada » d’une candidate donnée pour morte électoralement avec la déferlante Zemmour, à la fin de l’année dernière par nos grands éditorialistes politiques. Elle peut d’ores et déjà adresser un double merci à « Rico » qui l’a rendue « si propre sur elle »…ou presque et Vladimir. Ses si gentils bienfaiteurs…