La nuit des longs couteaux en version socialiste. Ca risque d’être chaud entre camarades à la rose fanée et aux pétales éclatés. Les trois cents membres du conseil national du parti vont en effet devoir se prononcer sur l’aimable proposition de « coalition et non de soumission » pour reprendre les propos de son premier secrétaire, Olivier Faure, bien mal à aise pour tenter d’expliquer l’abdication en rase campagne du PS. Qui, avec cet accord, présenterait environ 70 candidats sur l’ensemble du territoire. Ce qui équivaut à une absence totale dans les 500 autres. Une première là aussi historique. Ca doit être douloureux. Surtout financièrement. Car ce n’est pas le nombre possible d’élus, guère plus d’une vingtaine dans le meilleur des cas, qui est susceptible de renflouer les caisses d’un parti pas seulement à l’agonie au niveau des urnes.
C’est bien gentil toutes ces projections de sièges éventuels pour la France Insoumise, aux portes de Matignon à entendre ses dirigeants, mais si l’on excepte la capitale, la petite et grande couronne parisienne où grâce à l’appui de leurs bataillons d’électeurs en très grande partie d’origine étrangère, comme dans quelques métropoles, ils risquent de faire du « chiffre », elle est où la future majorité de Jean-Luc Mélenchon, surtout qu’une surprise n’est pas totalement à exclure lors de la sortie définitive de la fumée blanche ? Où plutôt très rouge ! Ce n’est pas dans des régions comme les pays de Loire, la Bretagne, le Midi, le Grand-Est, Auvergne-Rhône-Alpes qu’ils affoleront les compteurs des urnes. La ruralité n’est pas vraiment insoumise d’une façon générale mais plutôt soumise au chant de la sirène Le Pen !
Et leurs alliés verts et rouges à qui il a été aussi offert respectivement une centaine de circonscriptions et cinquante pour le parti communiste du ch’ti Roussel. Ces derniers avaient eux tout à gagner, déjà pour sauver leurs sortants, comme en Seine-Maritime où ils sont encore trois à siéger au Palais Bourbon. Un record départemental. Le député du Havre, Jean-Paul Lecoq, pouvait hier se réjouir, à juste titre, de cet accord avec celui qui était venu le soutenir aux dernières municipales dans la cité maritime. Ce ne sont pas ses oppositions locales législatives (qui ont encore changé d’identités de personnes chez LR et Horizons) qui l’empêcheront vraisemblablement (ajoutée à la bienveillante neutralité de son ami « Doudou ») de signer un troisième bail après une brève interruption socialiste ! Dans le département voisin, l’Eure, c’était plutôt la soupe à la grimace hier où le maire communiste d’Alizay, candidat déclaré dans la « circo » détenue par le marcheur Bruno Questel, en piste pour un second mandat, a dû se soumettre à la dure loi du retrait.
Toujours dans l’Eure et c’est un scoop matinal, Bruno Le Maire a décidé finalement de renoncer à un éventuel quatrième mandat, laissant sa suppléante actuelle, Séverine Gipson, très peu vue et marquante pendant la mandature, y aller avec comme suppléant le maire de Verneuil-sur-Avre. Le sud de l’Eure est gagnant et très probablement aussi, si son candidat n’est pas trop mauvais, le Rassemblement national. Quelle erreur magistrale. Comment Sébastien Lecornu et le…Président Macron ont-ils pu valider ce choix ? Ce sera bien la première fois qu’il n’y a pas un élu ébroïcien d’envergure pour mener le combat législatif. J’y reviendrai ultérieurement. Ca va peut-être réveiller quelques appétits s’il n’est pas trop tard.
Il n’est pas interdit de penser que nombre de députés sortants roses au niveau national ne se soumettront pas à cette exécution forcée. Avec à la manoeuvre quelques gros éléphants vent debout devant cette capitulation. A moins bien sûr que les frondeurs, avec dans leurs rangs cette fois-ci François Hollande, ne l’emportent en soirée. Quelle claque ce serait pour Olivier Faure !
Le tableau ne s’annonce des plus merveilleux de l’autre côté des extrêmes, à droite, où le Rassemblement national, qui refuse jusqu’alors toute alliance avec les frères ennemis de « Reconquête », avec le mode de scrutin et la très probable faible participation, devra obligatoirement s’assurer une seconde place au moins dans nombre de circonscriptions pour espérer l’emporter au second tour.
Qui peut croire que le parti de Marine Le Pen emportera une centaine de sièges dans un scrutin majoritaire à deux tours ? La vengeance d’une blonde à l’égard de Monsieur Z pourrait être très mortifère et perdante-perdante. Je parierai bien sur une petite trentaine de parlementaires nationaux élus au final dans ses fiefs habituels. Un score bien éloigné de ses espérances. Le RN a vraiment tout à perdre de ne pas concéder une cinquantaine de « circos » aux vilains cousins de « Reconquête »...Ou au moins ne pas mettre des candidats partout pour faire payer au prix fort l’effronté Zemmour qui pourtant a bien aidé la cheftaine du RN dans la conquête de sa place de finaliste, la rendant tellement sympathique jusqu’au soir du premier tour.
P.S: L’honneur d’une ancienne candidate à la présidentielle. Et la très probable vexation d’un ancien président. Valérie Pécresse, a déchiré le chèque que lui avait adressé il y a une dizaine de jours l’ancien chef de l’Etat d’un montant de 2.000 euros. Il n’est pas pingre le « Nico ». Mais à partir du moment où il avait refusé de lui apporter son soutien, la malheureuse, qui a sa fierté, a refusé l’enveloppe et surtout son contenu. Un retour qui ne manque pas d’un certain panache. .