La « Normandie conquérante », non pas du côté du « Duc de Normandie », Hervé Morin, un ancien chef des Armées sous Sarkozy, l’oriflamme n’est pas la même, mais bien de celui de nos conquérants ministres normands. Avec le positionnement désormais de Bruno Le Maire en numéro deux du gouvernement (ce qui n’est pas rien aussi à plus lointaine échéance présidentielle) et la promotion du premier aussi jeune ministre des Armées, Sébastien Lecornu, 35 ans au « jus » réserviste de la gendarmerie nationale, qui continue à « faire sa pelote » dans le giron du Président en prenant du galon et s’installant en son hôtel de Brienne (le quartier général du ministre de La Défense) une belle résidence bien fréquentée naguère par Clemenceau, le patron des « brigades du tigre » et Charles de Gaulle, et à l’inverse l’effacement gouvernemental du maire du Havre, qui, comme je le supposais, reste à quai. Mais pas vraiment celui de l’oubli en référence à un spécialiste du polar et écrivain ayant beaucoup trempé sa plume pour scénariser sa ville de coeur, Philippe Huet.
Ce sera en effet plus facile pour l’ancien Premier ministre (qui n’a « placé » qu’un seul cheval de son écurie, le maire d’Angers, Christophe Béchu, ministre délégué chargé des Territoires, dans l’équipe conduite par « Babeth » ) de faire entendre sa « petite musique » avec son groupe probable de députés « Horizons » à l’Assemblée nationale. Et aussi pour son rival normand futur (?) le « grand argentier » de Bercy, avec qui les relations ne sont plus des meilleures depuis des années. Pour la petite histoire, on retiendra que l’ancien député de l’Eure, qui, sagement, a préféré ne pas se représenter à la députation, retrouve ceux qui faisaient partie de son équipe rapprochée (Lecornu, Riester, déjà présents et désormais Damien Abad, le dernier transfuge en date de LR) lorsqu’il avait essayé en vain de prendre le pouvoir à la présidence de l’UMP contre Nicolas Sarkozy, « le retour » et lors de sa candidature à la primaire de la droite fin 2016, conclue par un échec retentissant. En politique, tout est possible. La preuve ! Et Emmanuel Macron a préféré l’avoir à l’intérieur qu’à l’extérieur. Contrairement visiblement à Edouard Philippe qui, la veille de la sortie de la fumée blanche gouvernementale, avait reconnu ne pas avoir été été approché.
La lecture des listes définitives des candidats aux législatives est très intéressante dans mes deux départements de connaissance: l’Eure et la Seine-Maritime.
Ne voilà-t-il pas que l’on assiste au grand retour sur scène, dans la 1 e circonscription, de la « belle Anne » Mansouret, déjà candidate à trois reprises contre Jean-Louis Debré et Bruno Le Maire.
Plus remontée que jamais la septuagénaire toujours punchy et « poil à gratter » de la politique euroise qui s’était retirée après son dernier échec législatif et plusieurs mandats cantonaux et régionaux. L’ancienne élue radicale de gauche (comme l’est toujours son ex-collègue Franck Martin, autre « revenant » marquant dans l’Eure) et PS a monté sa propre association « Réagir » et ne va pas se gêner pour alpaguer avec son franc-parler coutumier ceux qu’elle appelle affectueusement les « petits hobereaux locaux ». Avec comme objectif messianique celui de bouter les infidèles favorables à l’immigration et tous les communautaristes, ses… bêtes noires depuis des années comme…la « réactionnaire de gauche que j’ai toujours été », tacle-t-elle dans la presse locale.
Anti-macroniste virulente et assumée de la première heure, Anne Mansouret n’a pas caché avoir voté Marine Le Pen le 24 avril dernier. Action, réaction. Comme chez les choristes chers à cette « catho » pratiquante et mordante.
Dans la quatrième de l’Eure (celle de Louviers-Val-de-Reuil) le parti communiste s’est…couché et ne présentera pas finalement de candidat en opposition au socialiste de la famille « mélenchonesque », Philippe Brun. Contrairement à toute l’agglomération rouennaise et la ville métropole où le « patron » et maire socialiste, Nicolas Mayer-Rossignol, n’est pas revenu sur sa position: à savoir en découdre avec la nouvelle coalition de gauche à la sauce insoumise. Ses trois candidats socialistes ont pris les armes dont l’un opposé au sortant communiste, Hubert Wulfranc. Ca va cogner très dur entre anciens camarades de gauche PS et PC du côté de Saint-Etienne-du-Rouvray. Mobilisation générale…alors que dans le pays de Caux, à Fécamp, comme on pouvait l’imaginer, la grande spécialiste en dissidence, encore députée pour quelques semaines, Stéphanie Kerbarh et désormais radicale (2 % aux Régionales !) entend surtout gêner la maire de Fécamp, Marie-Agnès Poussier-Winsback (anciennement LR et membre du comité de direction de « Horizons ») logiquement investie par la majorité présidentielle. Cela ne devrait pas empêcher l’édile de la cité des « Terres-Neuvas » de prendre suffisamment le large et ne pas rester en rade au second tour ! Bon vent…
A propos de rade et c’est toujours normal lorsqu’il s’agit d’un territoire maritime et c’est de toute évidence une grande première au gout amer pour les compagnons, le parti gaulliste sera totalement absent de la 8 e circonscription (Le Havre-Gonfreville-Harfleur) terre de gauche si l’en est. Un nouveau beau cadeau pour Jean-Paul Lecoq, député communiste sortant promis à une réélection tranquille, sauf énorme surprise. Merci qui ? A Edouard et aux Républicains. Heureusement qu’un fidèle gaulliste qui lui n’est pas du genre à répondre aux sirènes macronistes, l’avocat Jacques Forestier, soutenu officiellement par le maire-conseiller régional de Sainte-Adresse, Hubert Dejan de la Batie, a relevé courageusement le gant pour affronter son adversaire « philippiste » Agnès Firmin le Bodo, la députée sortante et remplaçante de Monsieur Edouard, qui, elle aussi, devra patienter avant de faire son entrée (envisagée avant l’annonce par les milieux dits autorisés) au gouvernement ! Si bien sûr elle est réélue en juin…Elle part de toute évidence avec les faveurs du pronostic dans la seconde circo de la Porte Océane, avec une nouvelle suppléante, la première adjointe de Cauville (un ticket exclusivement féminin) . Mais selon le bel adage, une élection n’est jamais gagnée d’avance.