Ce n’est plus la saison du Salon de l’Agriculture, mais il n’empêche: « Babeth » Borne était bien hier sur le terrain dans le Calvados pour faire campagne à la ferme et plus précisément au cul des vaches de race « holstein », dans une exploitation agricole de sa circonscription du côté de Vire et Villers-bocage, l’ancien territoire d’un ex-ministre de VGE, puis de Mitterrand, Olivier Stirn.
Evidemment ça fait plus sérieux que de visiter une fabrique de la fameuse spécialité locale: l’andouille qui entre nous ne vaut pas celle de sa cousine bretonne de Guémené (un pur délice aussi avec son écrasé de pommes de terre ou rôtie dans une galette de sarrazin).
On imagine d’avance les titres éventuels de la presse. Voire même d’une autre spécialité: la ménagère de la célèbre maison Guy Degrenne, le gros employeur local. Ou beaucoup plus risqué encore: jouer les intrépides du côté du mythique viaduc de la Souloeuvre, si proche, de se lancer dans le vide, pour un saut à l’élastique. Alors là ça aurait été brillantissime et une grande première: une cheffe de gouvernement faire le grand saut. Quelles belles images de campagne ça aurait été ! Tant…pis. Ah la vache! Elle était évidemment accompagnée de son suppléant en bonne place lui sur ses documents électoraux, un certain Freddy Sertin, tout aussi assuré, en cas de victoire de la titulaire, de valider son billet pour le Palais Bourbon.
A propos de suppléants et de titulaires, je m’interroge sur le fait de savoir si les futurs élus devront intégrer l’achat de loupes dans leurs comptes de campagne pour aider leurs électeurs à trouver trace de l’identité de leur remplaçant ou remplaçante sur les affiches, notamment. Quantité négligeable probablement.
Certains et plus particulièrement dans plusieurs circonscriptions de Seine-Maritime, l’affichent en toute discrétion, voire pas du tout. Il est plus efficace, semble-t-il, de présenter un second portrait en accompagnateur beaucoup plus porteur qu’un « vulgaire » anonyme, pas forcément connu en dehors de sa commune. Celui par exemple d’un ancien Premier ministre, et pas n’importe lequel, Edouard Philippe. Qui par magie, après les hologrammes du futur hôte de Matignon, Jean-Luc Mélenchon, le successeur autoproclamé de « Babeth, l’intérimaire » le mois prochain, a inventé le nouveau concept du « suppléant tournant » avec son soutien appuyé sur nombre d’affiches sur l’ensemble du territoire où son nouveau parti présente des prétendants. Alors là, c’est vraiment de la triche surtout qu’ailleurs, certains ex-marcheurs plus « indépendantistes » sans être de Corse ou des territoires d’outremer, devenus désormais des candidats « Ensemble », eux, ont oublié d’accoler la photo de leur président préféré ou son nom, qui va tout de même bien les aider à se faire élire ou réélir. Une simple omission peu goûtée du côté du château, paraît-il. Il s’en serait ému.
Tel ne sera pas le cas à Louviers, où le duo radical de gauche Taconet-Martin, ni « Macron ni Mélenchon » son slogan, va bien s’afficher aussi ensemble face et sans artifices d’imprimerie à ses concurrents dont le sortant macroniste, bien sûr.
Comme je m’en suis fait l’écho hier, le PC s’est effacé de l’affiche électorale (forcément) sans pour autant appeler à voter pour le candidat de la NUPES (Phillipe Brun). De peur peut-être que leurs camarades et électeurs soient victimes d’une maladie de peau contagieuse qui rime assez bien, selon les détracteurs du vaccin « mélenchonesque ! » Vive aussi la campagne de vaccination sans boutons de trop grosse fièvre.
Quelques derniers mots de sport en cette journée dominicale avec le huitième succès continental des joueuses de l’Olympique lyonnais du président Aulas. Heureusement qu’il y a les filles à Lyon. Chapeau bas. Ce n’est pas, pour espérer gagner enfin la coupe d’Europe de football que l’idole du Parc des Princes, Kylian Mbappé, aurait dû resigner au PSG, mais bien offrir ses talents à l’équipe féminine de la cité des Gaules. Encore une question vulgaire d’argent. Et quel drame horrible et deuil au stade Bernabeu à Madrid plongé en plein cauchemar qui attendait l’arrivée du futur partenaire d’attaque de Benzema.
Une dernière touche en direction des filles du HAC, qui, aujourd’hui dans leur stade Océane, vont jouer leur retour au sein de l’élite du football féminin français. En présence probablement d’un amateur de ballon, Edouard Philippe et de nombre de ses élu (e)s dont certains et certaines en compétition, non pas au Festival de Cannes (il faut mieux en avoir des bonnes au foot) mais aux législatives. Vive les selfies…surtout si les ciel et marine, contrairement à leurs tristes homologues au masculin, remplissent elles leur contrat. Allez les filles…
PS: Et un grand coup chapeau breton au menhir gouvernemental, Jean-Yves Le Drian, qui au détour de quelques phrases bien ciselées, lors de ses adieux hier au Quai d’Orsay, n’a pas employé que le langage diplomatique pour bien se réjouir de la défaite électorale du Premier ministre Scott Morisson avec qui il a eu quelques démêlés avec son patron de l’Elysée au sujet de la venté ratée de sous-marins à l’Australie. C’est ce qu’on appelle une torpille bien envoyée. Il peut la tête haute retrouver sa Bretagne chérie et sa…base navale de Lorient ! Où les kangourous se font plus rares que les commandos de fusiliers marins !