Bonjour l’ambiance. A peine le gouvernement était-il officiellement déclaré qu’une première affaire sordide a secoué le landerneau politique. Elle va être belle, probablement, la première photo de famille sur le perron de l’Elysée ! Plombée à l’image du temps. Et il n’est pas impossible qu’un des ministres disparaisse très vite du cliché. Record battu. Quelques heures seulement après sa nomination, ses jours sont déjà comptés. Il est bien sûr hors de mon propos de défendre ou accuser un homme déjà à terre. En l’occurrence le rallié LR de dernière heure, Damien Abad. Une « prise de guerre » qui devient très vite un boulet pour l’équipe dirigée par Elisabeth Borne. Une situation intenable pour l’intéressé, candidat à sa réélection dans son département en juin prochain, la cheffe du gouvernement, ses nouveaux équipiers et en premier lieu le Président.
Coupable ou innocent, il va payer très cher l’addition. Sans autre forme de procès. Son tort aussi: sa supposée trahison à l’égard de sa famille d’origine. Cette sale affaire, aux faits avérés ou pas, serait-elle sortie si l’ancien patron des députés de droite à l’Assemblée nationale n’avait pas franchi le Rubicon? La réponse est vraisemblablement non.
Il ne gênait pas trop visiblement à son ancien poste de responsabilité au palais Bourbon. Ses messages jugés lourds à l’égard de ses correspondantes, via le toile, étaient selon des cadres du mouvement, connus. Mais il n’était pas alors question de viols supposés. Et comme bien souvent, comme dans d’autres partis, ses anciens amis savaient , semble-t-il, que le député de l’Ain n’était peut-être « blanc-bleu » sur un éventuel comportement inapproprié auprès des femmes. L’une d’entre elles avait déposé il y a 11 ans, deux plaintes classées sans suite. Et ça ressort aujourd’hui. De façon opportune par Médiapart qui fait témoigner l’une des deux victimes supposées. Un signalement avait même été envoyé aux deux partis concernés, LR et En Marche il y a quelques jours précédant comme par hasard la formation du gouvernement. Une alerte restée sans réponse.
Alors que l’accusé, cloué au pilori, depuis hier dimanche, lui se défend formellement de pareilles agressions sexuelles en mettant en avant son impossibilité physique de commettre de tels actes criminels. Ses handicaps (de naissance) sont hélas très voyants. On ne l’imagine pas de premier abord en odieux et intolérable prédateur sexuel.
Reste qu’il n’est dans le rôle de personne de jouer trop facilement le rôle de procureur général, comme Sandrine Rousseau, « l’ayatollah verte » favorable au port du burkini dans les piscines, qui, ce matin, était tout aussi en accord avec le principe de précaution à savoir que l’intéressé devait prendre la porte, ou, à l’inverse, d’avocat de la défense. Les premiers ou plus précisément les premières vont très largement dominer. La justice passera, souhaitons-le, mais probablement trop tard. Comme trop souvent. En attendant, le « mâle » est fait. Destructeur. Pour tout le monde.
C’est beaucoup plus léger mais cette prise de position ne va pas conforter dans l’Eure la situation déjà délicate de la députée sortante, remplaçante de Bruno Le Maire, Séverine Gipson. Avec la déclaration ces dernières heures du président départemental du MoDEM et élu de la ville chef-lieu, Driss Ettazaoui. « Je suis macroniste, centriste, mais pas pour autant aveugle. Je ne soutiendrai pas la candidate Renaissance. Pourquoi vouloir pour mes concitoyens ce que je ne veux pas pour moi-même ». Le message a le mérite d’être clair. Il risque de provoquer quelques éclats de…voix sur les bords de l’Iton.
Une fois encore exclu du jeu des investitures à titre personnel le vice-président de l’agglo réagit sans la moindre langue de bois. Voilà qui devrait au moins lui valoir, peut-être, quelques solides inimités, mais aussi les félicitations de son maire et du candidat soutenu par le président de la Région, Hervé Morin, sous la bannière des « Normands conquérants ».
Il en est un qui, en revanche, toujours portant la même oriflamme, bénéficie d’un élan plutôt favorable. En l’occurrence le candidat centriste, Thomas Elexhauser, qui dans la 3 e circonscription (Bernay-Pont-Audemer) sur la foi d’un sondage commandé par Renaissance et diffusé et pas seulement sous le manteau (c’est le but !) arriverait en tête (avec un score de 30 % au soir du premier tour. La sortante, elle aussi « marcheuse » en 2017, évaluée à 25 % a également du souci à se faire. Voilà deux circos susceptibles de changer de députées…Les jeux sont loin d’être faits dans ce département !
PS: Un grand bravo à l’équipe féminine du HAC de football, qui, hier après-midi, a validé son ticket de retour en première division, aux côtés notamment des lyonnaises et parisiennes (quelles belles affiches en perspective). Voilà qui va redorer le blason et de quelle manière du sport collectif havrais et de ses supporters, une fois encore déçu par les piètres performances de ses deux équipes majeures, le foot et la basket, restant dans leur division. Comme mes « favorites » les filles du HAC handball, auteurs néanmoins d’une belle fin de saison. Ce sera pour l’année prochaine.
Un petit clin d’oeil légèrement taquin: comme prévu les élu (e) s havrais étaient en force hier au stade Océane pour encourager le onze féminin avec un coup d’envoi non pas donné par Monsieur Edouard, mais bien par la députée candidate à sa réélection, Agnès Firmin le Bodo, habillée aux couleurs bleu ciel et marine, pour ce geste à la fois symbolique et un poil politique. Reconnaissons néanmoins que la parlementaire, ancienne adjointe aux sports à la Ville, est une supportrice fidèle des équipes sportives, toutes disciplines collectives confondues. Celle qui est également conseillère départementale n’attend pas les élections pour se montrer, comme bien d’autres, ici comme ailleurs…D’où l’inutilité de ce « passe-droit » !