Urgences absolues. Ça craque. Ça tombe bien: le chef de l’Etat effectue aujourd’hui un déplacement en compagnie de Brigitte, pas son épouse, mais la nouvelle ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, pour rencontrer les personnels de l’hôpital de Cherbourg-en-Cotentin. Un hôpital parmi tant d’autres confronté à une régulation, voire une fermeture provisoire de son service des urgences à l’approche des vacances estivales.
Il est peu probable qu’il y croise le patron de la Région. Hervé Morin. Le « Duc de Normandie » poursuit sa croisade dans sa province en soutien aux soldats de son armée centriste et LR en campagne législative au nom de la « Normandie conquérante ».
Il était hier soir sur les terres d’un autre grand « chapeau à plumes » normand, Édouard Philippe. Dont il n’a que peu cité d’ailleurs le nom. Il n’était pas venu au passage les mains vides puisque l’ancien ministre de la Défense de « Sarko » a annoncé en effet la révélation prochaine de création d’une nouvelle grande école d’ingénieurs dans la cité maritime, financée par sa Région et l’Europe et non l’Etat.
Sa cible politique se trouve en effet plutôt du côté du palais « royal » de l’Élysée! Et forcément de ses candidats investis opposés à ses preux chevaliers, dont le havrais, Jacques Forestier, le seul candidat Républicain engagé dans la bataille législative, « chasse gardée » du Havre « philippiste » avec ses deux députés sortants, une « Horizons » et si j’osais malicieusement, un communiste.
A propos de cibles, Il existe un peu moins de « majestés » chez les ch’tis. Ainsi dans la capitale des Flandres à Lille où une kermesse électorale était organisée ce dernier week-end à Lille-sud en l’honneur du numéro deux de la France insoumise, Adrien Quattenens, , candidat NUPES à sa propre succession, a priori aisée dans le contexte. L’alliance aussi du bon goût avec un stand chamboule-tout rudimentaire sur table de pique-nique avec des têtes couronnées de plusieurs ministres, dont la Première, Elisabeth I et bien sûr du chef suprême, « Emmanuel II ». Normal lorsqu’on souhaite faire tomber des têtes et tellement éducatif pour les jeunes générations invitées avec leurs parents à cette fête bon enfant. On a échappé quand même aux petits ballons avec les portraits de nos éminences en stand de tir. C’était néanmoins un cadeau original en cette journée de fête des mères. C’est quand même plus drôle de repartir avec la tête d’Elisabeth ou d’Emmanuel qu’un collier de nouilles et un beau dessin !
Les candidats pro-Mélenchon sont vraiment taquins. La preuve aussi avec la prestation très réussie du véritable sosie de Jean-Michel Blanquer (qui s’était déjà illustré avec humour devant les grilles de son ministère il y a quelques semaines) sur un marché de Montargis où se présente l’ancien ministre de l’Education nationale. Pour un combat loin d’être gagné d’avance pour l’ex-locataire de la rue de Grenelle. Un sondage le place à cinq points du prétendant du Rassemblement national au premier tour (23-28 %) et une égalité parfaite 50-50 au second. Son résultat sera…scruté avec une particulière attention en juin prochain !
Plus au sud, du côté de Béziers les mots doux continuent d’embraser les chaudes relations entre son maire, Robert Ménard et Marine le Pen. Le premier n’y a pas été avec le dos de la cuillère en renvoyant précisément dos à dos ses anciens amis, la cheftaine du RN et Monsieur Z qu’ils qualifie dans les colonnes du « Monde » de « patriotes de pacotille qui fantasment toujours sur Poutine et Pétain, cette droite confite de nostalgie et véritable repoussoir. Je te les renverrais bien à Moscou, vite fait et bien fait »…Quel affront fait à son ancienne copine, soutenue à la présidentielle, qui réclame une « urgente clarification » alors que son parti n’a pas investi de candidat contre la sortante, Emmanuelle, l’épouse de Robert. « Ce n’est pas pour y faire élire une députée macroniste ». Vite les casques bleus dans l’Hérault !
PS: Trois mots composés Frédéric Leclerc-Himhoff pour rendre hommage au huitième journaliste tombé sur le sol ukrainien depuis février dernier. Victime de son si magnifique devoir d’information. Le premier français tué, victime d’un tir d’obus russe alors qu’au titre de reporter d’images pour BFM (il appartenait à sa rédaction depuis six ans) il couvrait le déplacement d’un convoi humanitaire. Un drame auquel s’ajoute celui « d’un crime » pour reprendre la juste expression de la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, présente hier à Kiev et dans l’un des villages martyrs de cette guerre. Profond respect à ce jeune journaliste de 32 ans dont c’était la seconde mission sur ce terrain de guerre.