Le nouveau Robespierre de la gauche, Jean-Luc Mélenchon, aime bien l’emphase. La preuve avec cette formule à valeur historique qu’il fallait oser: « C’est la première fois depuis 1789 qu’au premier tour la gauche présente des candidats unis ». Ah bon. On savait que la République, c’était lui et lui seul, mais j’ignorais qu’il existait une gauche et une droite, dignes de cette dénomination qui n’avait pas de raison d’être à cette époque encore royale. On parlait alors davantage des girondins et montagnards, des royalistes, du Tiers-Etat, des « sans culotte »…De l’échafaud ensuite, de la Terreur…Une période pas très « folichonne » au niveau humain. Les têtes tombaient. Dans la sciure. Nous n’en sommes pas fort heureusement remontés au temps des charrettes et du foin. Même si la moisson s’annonce plutôt bonne pour la NUPES qui, selon ses détracteurs taquins, signifie la « Nouvelle Utopie Pour Esprits Simplets ».
Ah les mauvais français ! Des instituts de sondages leur donnent en effet jusqu’à deux cents élus (un chiffre me semble-t-il sérieusement gonflé à l’EPO) contre 280 à 320 pour les candidats de l’époque « Renaissance-Ensemble » ou « Ensemble-Renaissance ». Dans l’échelle la plus basse, les parlementaires « macronistes » et leurs alliés n’obtiendraient qu’une majorité relative et donc pas absolue. Comme au bon vieux temps de « Tonton » Mitterrand et de son Premier ministre, Michel Rocard, contraint alors d’utiliser souvent le 49-3. Sans parler des difficultés plus récentes rencontrées par un autre François, Hollande, avec tous ses affreux frondeurs. La Fronde, une autre époque historique du temps de la jeunesse du futur Roi Soleil.
En attendant la vie n’est pas un fleuve aussi tranquille que ça pour la grande union à gauche toutes, si l’on en juge par le nombre de socialistes dissidents, écolos du centre et candidats d’ailleurs, peu désireux de marcher à la baguette « mélenchonesque » engagés dans des centaines de circonscriptions. Sans parler des petits candidats de mouvements dont l’objectif, dans au moins cinquante scrutins, est d’obtenir au moins 1 % des suffrages. Ca fait des euros dans la caisse !
Il y en a des frondeurs « divers gauche » répartis sur l’ensemble des « circos » de France !
Quelques exemples parmi tant d’autres. Dans l’Eure et en Seine-Maritime, où globalement la droite et la gauche se partagent les rôles à part à peu près égale. La palme de la participation en terme de prétendants appartenant toutefois à la 7 e, la circonscription de l’ancien Premier ministre, Edouard Philippe (non candidat) avec 13 engagés (dont un du Parti Pirates !) sur la ligne de départ et comme ailleurs dans la quasi totalité des 577 circonscriptions, il n’y aura plus que deux finalistes. Une place de choix qui a priori ne reviendra pas à un revenant, ancien leader de EELV aux municipales havraises, Alexis Deck, qui, sous la barre suffisante, n’avait pu candidater au second tour puisque la tête de liste communiste, Jean-Paul Lecoq, n’avait pas davantage souhaité de fusion avec les verts locaux. Un divorce annonciateur d’une lourde défaite face au Premier ministre de l’époque. Il est quand même sympa, l’ancien vert recyclé par le mouvement plus centriste de l’ancienne « jupette » sous Chirac, l’avocate Corinne Lepage. Des écolos du centre présents et surtout anti-NUPES, sur 400 territoires ! Tant mieux pour la cagnotte. Il aurait pu en effet se présenter dans l’autre circo bien ancrée à gauche du Havre détenue par le député, le « Paulo » NUPES, tranquille comme Baptiste pour sa réélection. Ils ne sont que six en effet à essayer de lui ravir son siège. La « Normandie conquérante » après la défection de sa jeune candidate investie n’a même pas été en mesure de la remplacer. Il faut aussi reconnaître que nombre d’élus locaux et sympathisants encore encartés LR il y a quelques semaines (partis pour beaucoup chez « Horizons » roulent « utiles » pour les candidats « philippistes ». Un rare « gaulois réfractaire » très respectable dans cette désertion, le maire centriste de Sainte-Adresse, Hubert Dejan de la Batie, fidèle à ses couleurs de la « Normandie conquérante » et soutien appuyé et assumé du candidat gaulliste, un homme de robe puisqu’avocat de profession. Ce n’est donc pas une véritable surprise, mais plutôt un clin d’oeil amusant, s’il a choisi « Le Cardinal » pour réunir ses mousquetaires, dans un lieu très fréquenté du temps béni à droite par les troupes d’Antoine Rufenacht, puis de son successeur Edouard Philippe ! En attendant à chacun et chacune des anciens « frères et soeurs » de la droite de montrer ses muscles et surtout ses vidéos en mettant en avant notamment du côté du candidat LR de soutiens importants comme ceux du maire de Cannes, David Lisnard ou de Michel Barnier, présent au Havre ces dernières heures.
Dans le département de l’Eure voisin, il n’est pas impossible que l’on assiste à un « remake » des sénatoriales. L’homme fort de l’Eure, le nouveau ministre de la Défense, Sébastien Lecornu, joue très gros. Il est plus que probable que les candidats du Président ne réussiront pas le même grand chelem avec ses cinq élus, comme en 2017. Déjà à l’ouest de l’Eure, la situation semble plutôt favorable pour le centriste Thomas Elexhauser, soutenu par une large majorité de maires de son territoire, le » normand conquérant » de l’armée de Hervé Morin, le « Duc de Normandie », omniprésent auprès de ses candidats sur la Normandie et parrain très officiel de son plus jeune poulain, comme d’ailleurs le sénateur Hervé Maurey, autre voix qui compte dans la région. Désireux lui aussi de porter un second rude coup au « maître » de l’Eure après le premier revers sérieux de ce dernier aux Sénatoriales. Une ou deux autres surprises ne sont pas par ailleurs à exclure sur d’autres territoires, et pas forcément au profit des candidats LR-UDI. Et pas davantage de celui de la NUPES. Des nuages importants s’accumulent dans le ciel eurois des candidats « Renaissance » dans un département où les électeurs ont placé en tête Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. Attention danger…et à la soupe à la grimace qui n’a rien de risible ! Enfin ça dépend de son positionnement politique.
En tout cas et ce sera mon dernier mot du jour, l’une de nos célébrités de la chanson et de la comédie, Michel Sardou, a clairement affiché la couleur. « Il se tire ailleurs » hors de France, si Mélenchon rejoint Matignon. Les disques « La maladie d’amour » ou « Je vais t’aimer » entre les deux, risquent d’être rayés, même si leader maximo de la France insoumise se la joue très « cool ». « Ne l’appelez plus jamais France »…Les hypothèses de le voir faire ses valises à 75 ans, sont tout de même assez limitées ! Comme l’était en 1981 l’arrivée des chars soviétiques sur les Champs-Elysées à Paris. « J’habite en France » devrait encore être chanté par la star !Il pourra toujours modifier le titre de l’un de ses plus grands succès: « J’habite toujours en France »