C’est le nouveau Jean-Claude Dusse, alias Michel Blanc, de la politique ! En beaucoup moins drôle. Sur un malentendu, ça peut marcher. Reste que le grand bluffeur, Jean-Luc Mélenchon, n’a pas encore conclu et même cette nuit, sur le coup de minuit, il est resté coincé sur son télé sans siège pour ce qui le concerne. Contrairement à Popeye, l’un des héros des films cultes des bronzés, il n’a pas besoin d’avaler des épinards. Il est tellement fort.
Quand te reverrais-je, Matignon merveilleux. Pour un poil de cheveu, la majorité présidentielle a sauvé finalement de 21.000 voix sa première place symbolique qui était donnée lorsque beaucoup étaient déjà couchés, à la NUPES. Reste que « Ensemble-Renaissance » n’a pas fait un score canon à neige et la piste rouge reste à dévaler pour essayer d’atteindre la majorité absolue.
La seconde manche du slalom de l’entre deux portes, pardon de l’entre deux tours, s’annonce tout de même incertaine. Il va falloir que le chef de l’Etat et sa Première ministre soient convaincants toute cette semaine. Et on ne peut pas dire, hier soir, que les propos de « Babeth », la nouvelle viroise, appelée à réussir son premier examen électoral, l’ait été.
En vue d’une majorité relative toujours possible, voire même probable, il faudra un sacré capitaine très politique et habile pour naviguer dans des eaux tempétueuses et manoeuvrer à la fois le gouvernement et surtout l’Assemblée nationale qui pourrait retrouver toutes ses couleurs avec une très forte minorité pas…très républicaine !
Même si j’aurai l’occasion de faire un focus tout particulier sur mes départements de coeur et de…connaissances , tout au long de la semaine, l’Eure et la Seine-Maritime, on peut d’ores et déjà mettre en relief, hélas! dans la suite logique de la présidentielle, le carton plein du Rassemblement national dans l’Eure. Cinq candidats et autant de positions de leader dimanche soir ! Du jamais vu dans un département plus rural qu’urbain. Coté majorité, c’est déjà fini pour Bruno Questel, le sortant marcheur de la circonscription de Louviers (la plus à gauche du département) battu après déjà son échec de l’année dernière dans son canton de Grand-Bourgheroulde aux Départementales. Est-ce bien surprenant ? Pas sûr. Sauf surprise, le jeune candidat de la NUPES, Philippe Brun, fera sa grande entrée au Palais Bourbon. Qui l’aurait encore imaginé il y a quelques semaines! C’est toujours mieux de faire visiblement une belle campagne. Ses deux essais électoraux timides aux municipales et Départementales devraient être prolongés par une victoire inattendue. La petite trentaine conquérante de quoi inquiéter la municipalité de l’ancienne cité drapière partie divisée lors de cette législative.
Dans les quatre autres, ce sera donc un duel RN-Ensemble. Peut-être un peu plus indécis mais néanmoins normalement gagnable pour les quatre prétendants défendant la cause de la majorité présidentielle. La surprise est surtout venue de la 3 e circonscription (Bernay-Pont-Audemer) où le candidat centriste, Thomas Elexhauser, pourtant soutenu par une très forte majorité des élus de son territoire, a certes fait un score honnête pour une première participation, mais échoue. Tout comme sur de plus grandes largeurs ses camarades d’infortune de la « Normandie conquérante », la sélection des candidats choisis par Hervé Morin et Guy Lefrand. Le maire d’Evreux pourra toujours invoquer une lourde défaite provoquée principalement dans la suite logique de la déroute présidentielle de LR. C’est bien sûr l’une des causes, mais loin d’être la seule. Mieux vaut passer.
…Au département voisin de Seine-Maritime où là aussi les candidats LR restés fidèles à leurs couleurs prennent le bouillon. Un grand chelem à l’envers. Là aussi du jamais vu. Aucun qualifié. Les plus méchants pourront toujours avancer que les meilleurs sont partis à l’ennemi chez « Horizons ». Encore faut-il déjà avoir le courage de se présenter. La chaise était vide dans la 8 e circonscription qui, en toute logique, va s’offrir dimanche au député communiste, Jean-Paul Lecoq. C’est une promenade de santé qui s’annonce pour lui. Ca le sera un peu moins pour l’autre sortante havraise, Agnès Firmin-Le Bodo, qui, avec 39 % des suffrages se retrouve néanmoins dans un ballotage très favorable. Son seul handicap: celui de ne pas pouvoir bénéficier d’un réservoir de voix à droite dans une ville et une agglomération où il n’y a plus de place à droite si l’on on n’a pas son « passeport » validé par Edouard Philippe.
Sa collègue du littoral, Marie-Agnès Poussier-Winsback, autre « philippiste » d’importance dans la région, part aussi, contre le RN, elle, avec les faveurs du pronostic, même si la droite extrême comme dans d’autres circonscriptions, est arrivée en tête du côté de Fécamp.
La maire de la cité des Terres-Neuvas ne sera pas trop dépaysée la semaine prochaine en retournant dans un palais qu’elle connait bien. Et pour cause puisqu’elle a accompli plusieurs mandats parlementaires comme collaboratrice de deux ex-députés UMP de la circonscription. Bon retour à la capitale, Madame…mais cette fois-ci en tant que députée !
Une bonne nouvelle: la maire de la capitale n’a pas perdu. Pour une fois. Normal: Anne Hidalgo n’était pas candidate. On lui souhaite bien du bonheur pour finir son mandat avec les succès remportés par les plus extrémistes de ses adversaires écolos et insoumis. Paris pas vraiment libéré de la gauche la plus radicale. Parfois la plus haineuse avec quelques figures très inquiétantes que l’on pourrait retrouver en cas de malheur dans un gouvernement dirigé par Jean-Luc Mélenchon ! Alors que Paris, selon toute vraisemblance, ne comptera plus un seul parlementaire de la droite républicaine dimanche prochain. Pauvre Jacques Chirac…et pour le mouvement issu du gaullisme !
Pour tempérer la triomphalisme ambiant bien entretenu depuis des semaines par l’espace médiatique très généreux pendant la campagne à l’égard de la NUPES, dont les représentants sur tous les plateaux ont menti en annonçant avoir qualifié 500 de leurs représentants. Ils ne sont en effet que 384. C’est déjà beaucoup. il ne faut pas non plus se…voiler la face. Certes cette alliance obtient un bon score de premier tour. Mais la seconde vitesse reste à enclencher car en dépit de cette dynamique unitaire ce mariage de circonstance et électoral et non pas gouvernemental « de la carpe et du lapin », la gauche reste à un score sensiblement identique de celui de 2017. Pas de quoi non plus jouer les matamores triomphalistes. Il reste une seconde mi-temps ! C’est toujours à la fin de la foire que l’on compte les bouses, selon un dicton populaire !