C’est totalement dingue ! Les premières fourchettes sont impitoyables. Nettes et avec des bavures colossales. Un président avec désormais une majorité très très relative. L’assemblée devrait être difficilement « gérable » sans déjà des figures emblématiques de la première heure macroniste comme Christophe Castaner et le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, envoyés au tapis. Comme deux ministres emportées déjà par la tourmente dans le Pas-de-Calais, Brigitte Bourguignon, renvoyée de la Santé et Amélie de Montchalin en Essonne. Les premiers d’une liste longue comme le bras. Car les « grands battus » du gouvernement et du parlement ne se limiteront pas à quelques unités. Les Républicains attendaient des signaux qu’ils n’ont pas obtenus de toute évidence. Ne serait-ce qu’à travers la composition du premier gouvernement. La Première ministre, Elisabeth Borne, une « techno » plutôt ancrée à gauche (même élue dans le Calvados avec un petit 52 %) a échoué sur les grandes largeurs comme cheffe de la majorité. Elle ne peut pas rester de façon décente et surtout politique à Matignon après le désastre de ce soir. Une claque monumentale pour une soirée cauchemar pour le camp présidentiel. Il faut vraiment un leader musclé !
Les Républicains sont désormais les maîtres du jeu avec 60 à 70 députés, alors que leur candidate à la présidentielle n’avait pas atteint les 5 %. A l’issue d’un très probable double jeu des électeurs et électrices de LR qui ont voulu sanctionner en priorité le Président. En prenant toute leur part à ce chaos futur. C’est leur choix tout à fait démocratique d’avoir préféré pour un grand nombre d’entre eux le Rassemblement national ou la NUPES. Merci qui ?
Pour témoignage impitoyable: les résultats par exemple dans l’Eure où le Rassemblement national remporte de façon certaine les quatre duels qui les opposaient aux représentants de l’ex-majorité macroniste, vomie par quelques influents élus du centre et de la droite de l’Eure. Un tsunami totalement improbable il y a encore quelques heures. Voilà qui ne va pas conforter la position du grand patron du Département de l’Eure, Sébastien Lecornu. Le grand chelem à l’envers ! L’affront suprême…qui va en satisfaire plus d’un (à tort) entre Eure et Iton et d’est en ouest.
Les grand gagnants, même si la fourchette donne 150 à 180 élus côté NUPES, désormais la nouvelle force dominante de l’opposition dans l’Hémicycle, sont incontestablement les nationalistes de Marine Le Pen en force avec l’élection de 80 à 85 parlementaires. Elle va pouvoir faire la fête au boulodrome de Hénin-Beaumont, cadre de sa soirée à connotation triomphale. Les…boules ce sont pour les autres…
Nos compatriotes ont choisi de toute évidence de ne donner aucune majorité à l’une des deux coalitions. Et notamment à l’alliance de circonstance de Jean-Luc Mélenchon, qui, elle, réunissait ses partisans à l’Elysée-Montmartre, une salle de spectacle dédiée au catch naguère. Le catch c’est pour demain tant à l’Elysée qu’à l’Assemblée nationale. Première évidence: le chef de l’Etat s’est trompé dans cette France très à droite électoralement, dans son casting gouvernemental. Ca va tanguer ces jours prochains. Le poste de Premier ministre est déjà convoité. A droite. Bonjour l’ambiance.
Une seule satisfaction en cette soirée électorale: l’échec de Jean-Luc Mélenchon dans sa tentative de prendre Matignon ! Le président Macron ne l’appellera pas demain lundi pour former le nouveau gouvernement. Et le président de LR, Christian Jacob reste tout aussi intransigeant, contrairement à l’un de ses prédécesseurs, Jean-François Copé. Aucune alliance et de pacte de gouvernement avec Macron. On est davantage dans la configuration d’un gouvernement provisoire. La réponse présidentielle ne doit pas tarder…car notre pays est bloqué avec ces résultats inattendus. Un grand ménage s’impose au niveau gouvernemental…Il y a des marocains disponibles !